Chapitre 6

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Et il s'en va en refermant la porte derrière lui. Je soupire et me tasse dans le canapé. Et je me rendors.
Quand je me réveille pour la seconde fois, il est dix heures. Je m'étire et me lève. Je bois un verre de jus avant d'aller directement sous la douche. L'eau me fait un bien fou et je me sens d'attaque pour l'après-midi.
Je repense à hier soir et me rappelle du gars qui m'a menacé. Je grimace. Je me souviens alors d'Alek. Et du baiser. Je me mords la lèvre inférieure. Qu'est-ce que je dois penser de ça ? J'en sais fichtrement rien. Et ça me perturbe... ! Je soupire fortement avant de sortir me séchant rapidement. Je noue la serviette autour de ma taille et retourne dans la cuisine. J'attrape mon verre et le remplie à nouveau de jus pour ensuite aller dans ma chambre. Je m'habille rapidement puis vais mettre mon verre dans l'évier. Quand j'ouvre mon frigidaire, je constate qu'il est vide. Je soupire mais prend mon portefeuille et mes clefs avant de me chausser. Je sors de mon appartement, le verrouillant et vais directement dans la superette du coin. Je m'achète deux pains au chocolat et une baguette de pain avant de retourner dans mon immeuble. Je m'apprête à monter les escaliers mais fais marche arrière et vérifie mon courrier. Je constate alors qu'Il m'a encore écrit. Je retourne dans mon appartement et m'installe à la table, laissant traîner mon pain et mes viennoiseries.
Je prends une grande inspiration et ouvre l'enveloppe. Je déplie la feuille lentement avant de commencer à lire.

« Salut... c'est encore moi. J'avais besoin de parler. Ou du moins... savoir que... je ne suis pas... seul ?
Mais je suis seul. Peu importe. Écrire... t'écrire me fait du bien. Au fond.... j'espère que je ne t'embête pas trop avec ces lettres. Après tout, t'as sans doute tes problèmes et moi avec ça, je rajoute les miens... ! Désolé... mais ça me fait réellement du bien de poser tout ça sur papier. Certes... tu les reçois et les lis... enfin je suppose que tu les lis mais bref...
Tu sais... comme je te l'ai sûrement déjà fait comprendre, je t'aime bien. J'aime parler avec toi. C'est tellement libérateur. Et je sais que tu m'écoute. Tu es le seul qui m'écoute vraiment. Et j'adore te voir sourire. Sais-tu à quel point tu es magnifique lorsque tu souris ? Ton visage s'illumine et tes yeux brillent. Tu me fais souvent penser à quelqu'un qui m'est très chère. Mais... enfin bref.
Aujourd'hui... aujourd'hui tu paraissais mal... Je ne suis pas doué pour consoler les gens... alors je m'excuse si je n'ai pas su... faire le nécessaire. Mais tu sembles proche de ce garçon. Et j'avoue que ça me fait un peu peur... Qui me dit que tu n'iras pas avec lui pour m'oublier ? Je sais que tu n'es pas ce genre de personne. Je le sais tout au fond de mon être. Mais j'ai cette boule dans mon ventre, qui me le tors dans tous les sens et c'est horriblement frustrant. J'ai toujours été seul. Je suis... je me sens toujours seul. Mais avec toi c'est différent. Avec toi je me sens bien. Avec toi je me sens vivant. Avec toi je ne me sens pas seul. Et je me sens moi. Alors quand je te vois te rapprocher d'une personne ça me fait toujours quelque chose.
Parfois tu me racontes des choses sur ce qu'il se passe dans ta vie. Tu me parles des gens qui t'entourent. C'est très frustrant pour moi parce que je ne me permettrais jamais d'être aussi proche que les autres... D'oser être aussi proche que je le souhaiterais. Ça m'est juste impossible. Je n'ai pas le droit de m'imposer à toi, même si j'en rêve plus qu'autre chose.
Parfois je me dis que je t'aime plus qu'un simple ami. Et cette idée me fait vraiment peur. Parce que si je ressens quelque chose pour toi, je sais que ça me tuera plus vite. L'amour n'est jamais que souffrance. Je le vois dans chaque regard que je croise.
Excuse-moi, je t'embête encore avec mes histoires. Quel idiot je fais. Me dévoiler tout en sachant qu'il ne se passera rien c'est... carrément débile. Et à la fois ingénieux j'imagine. Après tout, tu ne sais même pas qui je suis. Tu n'as pas besoin de le savoir de toute façon. C'est très bien comme c'est.
Encore merci...
Merci d'être là et d'ensoleiller mes journées.
Mille mercis.
De moi... »

Je laisse échapper un petit soupire et secoue la tête en essayant de reprendre mes esprits. Je replie la feuille et la remet dans l'enveloppe. Je reste longtemps à la contempler puis finis par la laisser sur la table pour aller m'installer dans le canapé. Je ne sais pas qui est cette personne mais je sais qu'elle souffre énormément. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose pour elle. Et ça me frustre tellement de pas savoir ! Ça pourrait être n'importe qui !
Je soupire fixant la boîte devant moi. Je sursaute lorsque l'on frappe à la porte. Je fronce les sourcils mais vais ouvrir.

Lui et ses lettres...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant