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-          Comment tu le sens demain ?

Mal. Mais je préfère ne pas répondre. Elle le devine.

Je suis couché sur mon lit, et je regarde le plafond immaculé de blanc de ma chambre. Je le connais par cœur, à force, et je sais exactement où le peintre à donner les coups de pinceaux qui forment cet ensemble plutôt bien réussi. La lampe l’éclaire légèrement, donnant un peu de joie dans cette couleur simple, banale, qui me hante à chaque fois que je pénètre dans ma chambre. Je ferme les yeux, voulant échapper à la fatalité de ce mur, que j’ai trop vu, que je verrais encore trop, avant de ne plus jamais le voir. J’avale ma salive, alors que je sens mes draps voltiger à côté de moi.

-          Il ne faut pas Niall. Ce sera une visite médicale de pacotille, je te le promets.

Je tourne la tête, alors que je la sens glisser dans les couvertures, juste à côté de moi. Elle prend son temps, et cela me laisse le temps de l’admirer encore un moment. Je profite, de chaque instant en sa présence, même si depuis quelques temps, ils se font de plus en plus nombreux. Les vacances d’été ont pris part dans sa vie, dans la mienne, dans la notre, et chaque seconde qu’elle ne passe pas avec sa famille, et elle a décidé de les passer avec moi. Et cela me touche autant que cela me désespère. Parce que cela me montre son affection, cela me fait assumer la mienne, mais je me rends compte à quel point tout cela sera effémère.

-          Comment peux-tu me le promettre ? demandai-je, le souffle court.

Un silence s’installe entre nous, alors que je sens sa tête se poser sur mon épaule. Sa respiration vient se loger dans le creux de mon cou, et encore une fois, je savoure. Je savoure sa vie, ses conséquences, la mienne, ses incidences, dans ses bons moments. J’adore, j’adhère, de pouvoir ressentir sur mon corps ce que je suis incapable de faire tout seul, à l’intérieur. Je laisse machinalement ma main se poser sur son épaule, pour que je puisse la caresser, la toucher encore une fois. Elle se laisse faire, et je sens même qu’elle sourit, au travers de ses souffles plus étalés. Je souris à mon tour, alors que dans ma tête, un volcan a explosé.

-          Je ne peux pas te le promettre, au fond. Mais j’en ai envie, et sache que j’espère du plus profond de mon être que tout ira bien. Et j’espère que nos convictions, parce que j’aimerais que la tienne rejoignent la mienne, pourront suffire. C’est ridicule, mais je pense qu’à ce stade, il nous reste que cela.

 

Ma tête tombe sur la sienne. Oui, cela n’a pas de sens, mais mince, j’ai aussi envie d’y croire. 

Corps et robe rouges // n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant