26. Oh, je n'ose vous l'avouer...

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J'entendis la porte s'ouvrir, alors tournai nerveusement la tête. Gabriel venait de pénétrer dans la pièce. Il me semblait encore plus beau qu'avant, mais également plus nerveux. Il s'inclina rapidement devant moi, avant de venir s'agenouiller à mes côtés. Je remarquai vite qu'il semblait en proie à un vif trouble. Et aussitôt, la panique s'empara de moi. Pourquoi était-il dans cet état ? Il ne comptait tout de même pas... Faire sa demande ?

Je crispai mes mains sur la couverture, sur mon ventre. Et Gabriel s'empressa de parler :

« - Je suis désolé, Charlotte, je... J'ai essayé de lutter contre les mouvements de mon cœur, mais... Je n'ai pas réussi, et... »

Mon sang se glaça dans mes veines. Je ne voulais pas l'épouser ! J'aimais Louis à corps perdu, et j'appréciais Gabriel comme un charmant ami, rien de plus ! Je portai une main paniquée à ma gorge, que Gabriel s'empressa de prendre dans les siennes pour la serrer :

« - Je vous apprécie énormément, Charlotte, mais... Je... »

A ces mots, je me détendis sensiblement. Ce « mais » signifiait qu'il ne comptait pas m'épouser. Soulagée, je serrai ses mains dans les miennes en lui souriant :

« - Vous ne voulez pas m'épouser, n'est-ce pas ?

- Non, je... Je ne le pourrais pas, ce serait trahir... Oh, je n'ose vous l'avouer... »

Gabriel semblait totalement perdu. Alors, doucement, je le lâchai pour l'enlacer, et caressai son crâne :

« - Gabriel, vous pouvez tout me dire. Vous le savez. Je ne vous juge pas...

- Je sais mais... »

Il m'enlaça à son tour, et enfouit son visage dans mon cou :

« - Oh, il faut que quelqu'un le sache ! Et ce sera vous, ma bonne amie ! Vous épouser serait trahir... »

Il se troubla, et termina dans un souffle :

« - Mon inclinaison naturelle pour... Mon sexe. »

Stupéfaite, je restai un instant immobile. Avais-je bien entendu ? D'une voix douce, neutre, je lui demandai :

« - Ainsi... Vous êtes pédéraste ? »

Je le sentis acquiescer dans mon cou. Et il éclata brusquement en sanglots.

Aussitôt, je resserrai mon étreinte autour de lui :

« - Oh non, Gabriel, ne pleurez pas ! Je vous assure, je ne vous juge pas ! »

Ses mains s'agrippèrent à mon dos tandis qu'il balbutiait à travers ses larmes :

« - Je sais que je vous ai fait miroiter la possibilité d'un mariage, et je me sens tellement honteux de... D'avoir presque profité de votre gentillesse, de votre bonté pour... Pour finalement comprendre que je ne vous aimais pas, que je n'aimais pas les femmes !

- Gabriel, calmez-vous... »

Je n'hésitai qu'un court instant, avant de lui murmurer à mon tour :

« - De toute façon, je n'aurais jamais voulu vous épouser. Pas... Pas dans mon état. »

Il releva un visage surpris vers moi. En évitant son regard, j'essuyai doucement ses larmes :

« - Voilà, ne pleurez plus. Ce n'est pas grave. Le plus important est que vous soyez heureux. Peu m'importe avec qui. »

Gabriel prit mes mains dans les siennes pour les embrasser avec transport :

Deux sœurs pour un roi (Tome 2) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant