31. Tu es la pire chose qui m'est arrivée.

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Attendrie, j'observai Louise refermer son petit poing autour de mon index. Elle était tellement adorable ! Je ne me lassais pas de la contempler encore et encore. Elle entrouvrit sa petite bouche, avant d'avoir un tout petit souffle paisible dans son sommeil. Le cœur débordant d'amour, je me penchai pour déposer un léger baiser sur son petit front. Comme elle sentait bon l'enfant !

Des coups toqués à la porte me firent sursauter. Le battant s'ouvrit doucement, et Lison passa la tête par l'ouverture, le visage pâle :

« - Mademoiselle Charlotte... Le roi est là. »

Aussitôt, mon sang se réchauffa de colère. Un instant, je voulus ne pas le recevoir, et le congédier comme tout homme indigne qu'il était. Il ne méritait rien de plus que mon indifférence. Mais cette rage qui grandissait en moi finirait rapidement par m'empoisonner. Alors il valait mieux que je m'explique avec Louis, et que je lui dise clairement que je ne voulais plus jamais le revoir. Il m'avait bien trop fait souffrir, et il était temps que je me concentre définitivement sur moi, et sur ma fille.

Alors, je pris doucement Louise dans mes bras, et embrassai sa joue :

« - Je te la confies, Lison. Prends soin d'elle.

- Bien sûr, mademoiselle Charlotte. »

Avec tendresse, elle prit ma fille dans ses bras, et eut un regard affectueux pour moi :

« - Je vous souhaite du courage.

- Merci... Pourrais-tu faire dire au roi que je l'attends ? »

Il était hors de question que je me montre familière avec Louis. Lison sortit de la pièce après avoir acquiescé. Et aussitôt, l'absence de ma fille me transperça. Je m'étais tellement habituée, pendant la semaine qui avait passé, à l'avoir continuellement à mes côtés...

Déterminée à en finir au plus vite, je repoussai les couvertures, et m'assis avec précaution sur le rebord du lit. Je préférais éviter de faire des gestes brusques. J'entendis des bruits de pas précipités, et la porte s'ouvrit avec fracas.

Le visage paniqué de Louis fut la première chose que j'aperçus. Il referma vivement la porte, avant de se précipiter vers moi. Il tendit les mains vers moi, mais je m'esquivai, le cœur battant de colère. Comment osait-il venir comme si tout était parfaitement normal ?! Je vis son expression devenir stupéfaite :

« - Charlotte, que...

- Comment oses-tu ?! »

Je ne pouvais plus me retenir. Le voir feindre l'ignorance me mettait hors de moi. Ne se doutait-il pas que son comportement m'avait blessée et meurtrie ?!

Je me relevai brusquement pour le pousser brutalement, folle de rage :

« - Comment oses-tu revenir comme s'il ne s'était rien passé ?! Tu n'es qu'un... Qu'un monstre ! J'avais tellement espéré que tout redevienne comme avant, et toi... Et toi ! »

Sans pouvoir me retenir, j'essayai de frapper son torse.

Mais Louis attrapa mes poignets, le visage figé d'incompréhension :

« - Charlotte, pourquoi dis-tu cela ?

- Pourquoi ? Tu viens vraiment de me demander pourquoi ?! »

Furieuse, je me dégageai de son étreinte pour lui hurler :

« - Au moment où j'avais le plus besoin de toi, tu as osé dire que je te faisais perdre ton temps ! »

Son expression se modifia, devenant impassible :

« - Le messager t'a donc rapporté mes propos. »

Deux sœurs pour un roi (Tome 2) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant