4. Guérir pour la paix

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            La tension était à son comble. Et à la moindre étincelle, une guerre se déclencherait entre les différentes familles mafieuses et personnes ne seraient épargnées. Giotto Vongola quitta la salle un instant, à la demande du nouveau boss des Cavallone. Le jeune homme prenait ses marques et était à la tête de sa famille depuis moins d'un an. Exactement, depuis onze mois, le jour de la mort de sa petite sœur.

Dino demanda régulièrement conseil au quarante-cinquième, déjà au pouvoir depuis plus de vingt ans. Et cette fois-ci, le ne savait comment agir :

-Que faire ?

            La question était pertinente. En ce jour, les familles mafieuses voyaient si elles préféraient continuer l'apprentissage des nouveaux manipulateurs dans les établissements de la famille ou créer une école gigantesque, regroupant plusieurs familles.

Pour les Vongola, la question ne se posait pas. La famille était assez puissante pour continuer à faire fonctionner ses propres écoles. Cependant, ce n'était pas la même chose pour les Cavallone. Petite famille, elle ne pouvait pas se permettre d'avoir trop de nouveaux, même si ça nuisait à son développement. Une alliance lui serait bénéfique. Mais Dino était mitigé. Une école commune signifie un entrainement commun. Et ce sera donc la plus grosse famille qui gèrera le programme.

Or, la plupart des petites familles sont des familles dites traditionnels, tandis que les Cavallone suivent la voie des Vongola. Faire partie d'une institution remettrait en cause les principes mis en application. Giotto ne put lui répondre :

-C'est à toi de choisir. Créer l'école serait une bonne chose, mais dans ce cas, ta parole n'aurait plus de valeur. Lors de ton intronisation, tu as explicitement dit que tu étais contre l'obligation d'appartenance à la mafia pour les manipulateurs

-Oui, tu as raison

-Après, tu peux toujours être ouvert à la proposition... Essaye de voir s'il n'y a pas des familles ayant le même intérêt que toi

-Merci pour tes conseils

-Gio !

            Le cri de G interpella les deux hommes. Habituellement, le bras droit du quarante-cinquième n'intervenait jamais ainsi. Quand Giotto voulut lui demander la raison de cette injonction, il vit le regard de son meilleur ami et comprit. La situation était devenue catastrophique.

Il entra en courant dans la salle, désormais une scène de crime. Le boss des Marcosa avait poignardé Uni, la dirigeante des arcobalénos. Le Vongola arrêta l'assaillant et se précipita au chevet de la femme, essayant d'endiguer l'écoulement du sang en plaçant ses mains sur la plaie. D'un cri, il appela Knuckle, gardien du soleil, prêtre et aussi médecin en chef de la famille. L'homme arriva rapidement et prit la place du quarante-cinquième. Appelant ses flammes régénératrices, il tenta en vain de fermer la plaie. Pourtant, rien ne se passait, la plaie était trop profonde. C'est ce que Knuckle dit :

-Je n'y arrive pas, la plaie est trop profonde. Si je vais en profondeur, la douleur la tuera. Cependant, si je soude la surface, elle fera une hémorragie interne. Il me faudrait l'aide d'Asari pour la douleur

-Si Uni meurt, les Millefiore déclareront la guerre aux autres, s'exclama Byakuran

-Il n'y a qu'un criminel, argumenta Knuckle, faire une guerre ne servira à rien

-Vraiment ? Au moins, j'aurais éliminé tous ces idiots !

-Ce n'est pas ainsi que cela doit fonctionner ! Répondit le prêtre

-Tu as bien dit qu'il fallait utiliser plusieurs flammes pour la soigner ? Demanda Giotto, coupant court à la dispute

-Oui, plusieurs personnes travaillant de concert. Mais c'est impossible, car il faut doser à la perfection. Nous avons déjà essayé avec des membres et ça ne fonctionne pas

-Et si une personne pouvait utiliser toutes les flammes ?

-ça pourrait être possible pour un manipulateur du ciel, s'il était capable de séparer les essences, ce qui n'est pas possible

            Le prêtre ne vit pas le sourire apparaitre sur le visage de son boss. Il sentit toutefois son aura se charger de flammes du brouillard tandis qu'il se dématérialisait en direction de Nanimori.

Inconscient de ce que son action avait entrainé, Giotto apparu sur une petite place vide de la ville en reconstruction. Se concentrant, il envoya ses flammes dans toutes les directions, pour rechercher la présence de l'insoumis. Moins d'une minute plus tard, Tsuna se matérialisa devant lui. Sans attendre, le boss des Vongola lui demanda :

-Es-tu capable de soigner quelqu'un ?

-Oui

            Même s'il ne comprenait pas, le jeune homme avait répondu. Après tout, il avait une dette envers le boss des Vongola. Celui-ci lui attrapa le bras et la seconde suivante, les deux apparurent à côté de Byakuran. En voyant le nombre de mafieux présent, Tsuna soupira de soulagement. Heureusement qu'il avait écouté son intuition et avait prit le temps d'enfiler son sweat. Il comprit la raison de sa venue en voyant la femme allongée au sol, sa vie s'échappant peu à peu d'elle, au fur et à mesure que son sang était absorbé par le tapis.

            Sans attendre, Tsunayoshi s'accroupit à ses côtés, obligeant Knuckle à s'écarter et posa ses mains sur le ventre de la femme. De gigantesques flammes les entourèrent et le garçon ferma les yeux, se concentrant. Tout d'abord, il fit apparaitre au cœur de sa flamme du ciel celle de la pluie, pour apaiser sa patiente, sous les exclamations incrédules des mafieux présents. Ensuite, Tsuna appela les flammes du soleil, les mélangeant avec celle de la pluie. Les deux dansaient ensemble, mêlant leur identité. Giotto, qui s'était approché, remarqua que les deux entités étaient entourées d'un fin voile de flamme du ciel.

Enfin, le jeune homme enveloppa les deux flammes par celles des nuages, formant un drôle de fil quadri-couleur. La préparation, qui avait duré plusieurs minutes, avait étonné les mafieux au possible. Ils le furent encore plus quand le filament entra dans le corps de la jeune femme et commença à la soigner.

Pendant plusieurs minutes, Giotto vit Uni aller mieux, jusqu'à ce qu'il se rende compte que le fil devenait de plus en plus fin. Il comprit alors que le garçon n'avait pas assez de puissance pour soigner la femme. Suivant son intuition, il vient poser sa main sur l'épaule du jeune homme, lui murmurant à l'oreille :

-Prend ma puissance

            Tsuna ne bougea pas, ne répondit pas, mais accepta. En un instant, il attaqua voracement les réserves du Vongola, qui ferma les yeux. Il ne comprit pas les exclamations des mafieux qui survinrent immédiatement après. S'il avait gardé les yeux ouverts, il aurait vu que se dressait sur la tête de Tsunayoshi exactement la même flamme que sur la sienne, l'apanage des Vongola.

Ainsi soit-il [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant