10. La puissance de la volonté

192 11 0
                                    




       

            Tsuna hurla, malgré sa gorge sèche. La douleur était abominable. Il avait l'impression qu'on l'écorchait vif, ce qui n'était pas totalement faux. La journée avait bien commencé pourtant. Le matin même, il revenait de sa soirée hebdomadaire avec Giotto Vongola. Le jeune ne pouvait s'empêcher d'y aller, malgré les recommandations de ses amis. Il avait l'impression d'avoir de l'importance pour quelqu'un, que le boss s'intéressait à lui comme il s'intéresserait à son fils, même si ce n'était tout au plus qu'une attention polie. Il ne pouvait pourtant pas s'empêcher de revenir, profitant de ce moment de bonheur.

En revenant ce jour-là, il avait appris que Nanimori se faisait attaquer et il avait rapidement rejoins ses amis. Malheureusement, les chercheurs leurs avaient tendu une embuscade. Tsuna s'était sacrifié pour les autres et s'était fait capturer.

            Cela devait sans doute être le but des chercheurs, qui étaient partis juste après, échappant de justesse au sort de pistage de Mukuro. Pendant un instant, Tsuna s'était demandé s'ils allaient demander de l'aide au Vongola, avant de se rétracter. Ils ne le feraient pas, uniquement en dernier recours s'ils n'avaient plus aucune autre solution.

            Une fois dans la base ennemie, les chercheurs l'avaient emmené dans une salle de médecine et lui avait administré une solution anti-magie. Ils s'étaient ensuite mis à lui poser des questions sur les flammes et sur sa manipulation particulière. Tsuna avait décidé de ne pas répondre. Comprenant son silence, les chercheurs avaient commencé la torture, pour lui extirper des informations. Cependant, la volonté du jeune était trop forte et il ne parlait toujours pas.

Après trois jours vains, les chercheurs changèrent de technique. Ils posèrent de nombreuses machines sur l'enfant et commencèrent à aspirer sa flamme. La douleur était incommensurable. Tsuna le ressentait dans toutes les fibres de son corps, qui tentaient de se défendre contre ce traitement. De ce qu'il sut, cela ne durait jamais plut d'une dizaine de minutes, mais cela le vidait à chaque fois. Et pour la première fois de son existence, il pensa à abandonner, à arrêter de se battre. Il voulait simplement ne plus sentir ce voile sur sa peau, qui le démangeait et le brûlait. Ses tempes résonnaient dans sa tête et son cœur menaçait d'exploser. A la fin, il transpirait abondamment et grelotait en même temps.

Les scientifiques lui prirent de la magie trois fois, correspondant à trois jours. Lors de l'ultime séance, Tsuna perdit conscience et les hommes durent le réanimer. Quand il revient à lui, il devait faire nuit, c'est du moins ce que pensa le jeune en voyant l'horloge, à moins qu'elle ne soit pas à l'heure, exprès. L'unique pensée qui lui traversa l'esprit fut pour Giotto, qui devait l'attendre sur le banc. C'est étrange ce que l'on peut penser quand on divague.

            Se réveillant petit à petit, Tsunayoshi remarqua qu'il était dans une nouvelle pièce, allongé sur un nouveau lit de métal. Des menottes anti-magie l'empêchait de bouger. En remarquant qu'il était réveillé, un scientifique se tourna vers lui en déplaça un écran. Pour connaitre le coin, Tsuna reconnu immédiatement sa partie du parc des Vongola. Avec stupeur, il vit Giotto assit à leur banc, à moitié endormi. Voyant l'expression horrifiée sur le visage de l'enfant, le scientifique sourit :

-Parfait, tu as reconnu. Je vais te montrer à quoi va servir ton pouvoir. Normalement, nous chercherions à comprendre comment séparer les essences, mais finalement, nous allons simplement prendre tes flammes. Elles sont suffisamment puissantes pour alimenter notre robot. Tu vas en avoir un aperçu. L'homme attrapa un micro et parla à l'intérieur, prévenez les gardiens et attaquer le quarante-cinquième quand les autres sont dans la ligne de mire. Ne vous faites pas repérer avant, sinon vous allez vous faire tuer par le Vongola

            Avec horreur, Tsuna attendit. Il remarqua un mouvement au fond de l'image, distinguant une série de silhouette qui courait vers Giotto. La peur lui tordit le ventre quand le boss se tourna vers le robot et le vit, prêt à tirer. L'homme jeta un coup d'œil derrière lui et ses yeux laissèrent entrevoir son choix. Il allait se sacrifier pour les siens.

Sans s'en rendre compte, le jeune se débattait, cherchant à briser ses chaines. Il ne pouvait pas laisser mourir son père adoptif à cause de son pouvoir, il n'avait pas le droit. Cette volonté l'enveloppa, s'était son unique désir. Au fond de lui, il sentit sa flamme qui répondait. Il la sentait battre à l'unisson avec son cœur. Et tout à coup, la douleur cessa. En ouvrant les yeux, qu'il ne se souvenait pas d'avoir fermé, Tsuna eut l'impression de découvrir une nouvelle pièce. Les couleurs étaient différentes, les odeurs, les personnes, tout avait changées. Appelant à lui sa flamme, elle répondit immédiatement, brulant les chaines. Elles étaient d'un orange pur, dévoilant et utilisant la puissance de toutes les essences.

            Tsunayoshi se leva, sous le regard horrifié des scientifiques et s'enveloppa à nouveau de ses flammes, le regard rivé vers l'écran. Il voyait son père attendre la mort et en une seule pensée, il se téléporta au manoir.

En arrivant, il vit le tir chargé, sur le point d'être tiré. D'un seul élan, il envoya un flot de flammes vers l'arrière, se propulsant vers l'avant. Aussi vite que la lumière, il fut au côté de Giotto.

La bille de flamme venait vers eux. Même si c'était les siennes, elles avaient été dénaturées par la machine, il ne pourrait pas les arrêter. Alors, d'un geste inconscient, Tsuna poussa Giotto, le laissant choir au sol et se plaça devant la sphère.

La douleur le transperça en même temps que la balle, s'attaquant à ses flammes, dans l'unique but de les détruire. La douleur était encore pire que dans le laboratoire. Pourtant, le jeune homme ne perdit pas connaissance, comme si cette magie voulait lui faire prendre conscience qu'il allait mourir, l'empêchant d'appeler au repos éternel.

De ses yeux devenus vitreux, il vit Giotto s'approcher de lui et poser sa main sur sa blessure, l'autre sur son front. Il n'entendait pas ses paroles, mais l'adulte semblait inquiet, réellement inquiet pour lui. Et ce fut sur cette image que Tsunayoshi perdit connaissance.

Ainsi soit-il [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant