L'Enfance Chapitre 3: D'une rebelle à Kia

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La hauteur des herbes camouflait son petit corps. Kia, allongée par terre, sentait le vent du nord lui envoyer l'odeur sucrée qu'elle convoitait. Elles étaient juste derrière le petit muret de pierres. Dans le potager des Homerils. Plus jeune Kia se souvenait d'en avoir planté avec Mia. La demeure était fortement décorée avec et on l'utilisait même pour rehausser certains plats comme les salades. Mais depuis que les finances de la famille étaient moins bonnes, elles avaient disparu. Car les graines coûtaient bien trop chères. Mais les Homerils en possédaient plusieurs pieds, donc Kia se donna une mission. Elle se rapprocha de sa cible en rampant, salissant ses vêtements de boue. Arriver aux pieds du mur, elle jeta un regard derrière elle, personne. Sur les côtés, personnes. Son cœur commença à s'emballer et ces doigts tremblèrent d'excitation. Si elle sefaisait prendre, elle passerait un sale quart d'heure. Mais c'était le but du jeu. Ne pas se faire prendre. Son jeu préféré. Lorsque le vent cessa de souffler, elle sauta sur ses jambes et escalada la petite montagne de pierre aussi vite qu'elle put. Tellement vite qu'arrivé au sommet du muret, elle bascula de l'autre côté la tête la première. Elle se retrouva dans le jardin des Homerils, leurs voisins, les jambes en l'air au milieu des citrouilles. Kia éclata de rire et épousseta ses cheveux. Réalisant où elle se trouvait, elle se tue. Elle prit place derrière une énorme sphère orange et observa. Le potager était vaste, bien entretenu, odorant et plein de couleurs. C'est derrière l'épouvantail à l'autre extrémitéqu'elle repéra son butin. Des éclats d'or et de bleu. Le soleil et le ciel dans un parfait mélange. Les fleurs étaient toutes ouvertes embaument les lieux. Leurs pétales épaisse, lisse et jaune comme le métal capturaient la lumière. Pour qu'ensuite notre regard soit capturé par son pistil bleu, étincelant comme un diamant et dégageant cette fameuse senteur de sucre. Ne voyant personne aux alentours, Kia se lança à grande enjambée. Devant le pantin de chiffon, qu'elle avait surnommé la sorcière à cause de son grand chapeau pointu, elle lui fit une grimace. Il était peut-être doué pour faire peur aux oiseaux mais elle, n'était en aucun cas effrayée. Arrivée devant les fleurs, Kia prit le temps de les toucher, de les sentir et de choisir les plus belles. Elle n'avait pas peur. Lorsque son choix eut été fait, elle reparti les mains pleines sans courir. Personne ne fut témoin de son vol. Seule la sorcière vit les raiponces quitter le jardin.


...


Le majestueux ! C'était son nom, car c'était l'arbre le plus haut et le plus vieux de la propriété. C'était donc celui-ci qu'elle devait escalader. Une envie ! Un défi ! Elle avait dû courir à travers les buissons et les ronces, s'écorchant de partout, pour atteindre son pied. Le lierre qui courrait sur le tronc lui fit penser à ces hautes tours qui abritaient de belles princesses comme dans les histoires que lui racontait Mia. Sauf que le prince qui allait monter tout en haut c'était elle. Kia prit une grande inspiration et commença son ascension. Branches après branches, elle se rapprocha un peu plus du ciel. Elle touchait au but. Le vent soufflait plus fort à cette hauteur, ce qui déséquilibra son corps tout frêle. Son pied glissa lorsqu'elle arriva au plus haut de l'arbre. Elle se rattrapa de justesse à une branche les pieds dans le vide. Son regard se posa alors sur l'herbe a plusieurs mètres en dessous d'elle. Elle aurait pu s'écraser comme une pomme de pin. A cette pensée, Kia éclata de rire et reprit une position sure, dans les branchages. Elle adorait cette adrénaline qui envahissait la moindre parcelle de son corps. Cette sensation de liberté qu'elle recherchait dans tout et à chaque instant. Kia avait une énergie débordante, toujours à courir quelque part ou à préparer une mauvaise blague à ses sœurs. Mais lorsqu'elle escaladait les arbres et qu'elle se retrouvait seule face au monde, au sommet de ces géants de la nature, un calme magique l'enveloppait. Plus besoin de parler fort ou de faire de grand geste. Elle avait juste à prendre ce que la vue lui donnait. Un monde. Un monde à découvrir avec cet horizon si mystérieux. Qui avait il derrière ? Un avenir ! Kia ne resterait pas ici, elle ne laisserait jamais sa mère gouverner sa vie comme celle de ses sœurs. Elle partirait dès que possible. Elle partirait vers l'horizon trouver la plus belle des vues.

Il n'a jamais étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant