-Chapitre 1- Welcome to L.A

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Quand j'ouvre les yeux, l'avion est en train de se poser sur la piste, à Los-Angeles. Ces vols annuels m'épuisent de plus en plus. Je sors dans les premiers de l'avion, contente de retrouver la terre ferme après ces six heures de vol. Je me dirige directement vers les tapis à bagages et attends sagement mes valises, qui sont au nombre de trois. Je les positionne toutes sur mon chariot et vais vers la sortie, afin de retrouver mon père.

L'aéroport est noir de monde, ce qui est tout à fait logique, car c'est le dernier jour des vacances. Certaines personnes semblent déjà prêtes à reprendre le travail, avec leur costume, d'autres semblent encore en vacances avec leur chemise hawaïenne. Je n'ai aucun mal à trouver mon père dans la foule. D'une part, il agite ses bras en l'air, mais surtout parce qu'il fait une tête de plus que tout le monde. Pourquoi est-ce que je n'ai pas hérité de sa taille ? Je ne suis pas naine, mais mon mètre soixante-huit ne me suffit pas.

Tant bien que mal, je pousse mon chariot jusqu'à mon père qui me vient très vite en aide. Il me serre fortement dans ses bras.

—Harley ! Comment vas-tu, ma puce ? Tu m'as tant manqué !

—Papa ! Toi aussi tu m'as manqué !

C'est incroyable, mon père n'a pas changé en un an, mis à part que ses cheveux sont un peu plus gris par rapport à l'an passé. Sinon, il ne prend pas une ride, ce qui permet de bien voir ses yeux gris, dont j'ai fièrement hérité !

Il passe sa main dans mes longs cheveux blonds et me sourit, sans détacher son regard du mien. Je sais que ce n'est pas facile pour lui et Maman de ne pas me voir pendant un an. Moi aussi, j'aimerai les voir plus souvent. Je ne comprends toujours pas pourquoi, ils ne veulent pas habiter dans la même ville, ou au moins dans le même pays. Ce serait beaucoup plus simple, je pourrais leur rendre visite plus souvent. Mais chaque fois que je pose la question, j'ai le droit à la même réponse qui est : « Il faut qu'on développe notre société aux quatre coins du monde, et c'est nettement plus simple lorsqu'on est sur place. » C'est clairement une fausse excuse.

Depuis que je suis toute petite, mes parents me font croire qu'ils s'entendent encore, mais qu'ils ne sont plus amoureux. Mensonges ! Je les entends s'appeler pour le bouleau et ça finit tout le temps par une dispute et un cadre cassé, dans le meilleur des cas. Je ne me rappelle plus de l'époque où ils étaient encore ensemble. Aujourd'hui, ça me paraît impossible que ces deux êtres humains aient pu s'aimer un jour.

Voyant les larmes monter aux yeux de mon père, je cherche un sujet de distraction :

—Pas de nouvelle petite-amie cette année, je constate en regardant aux alentours.

—Harley, lâche mon père avec exaspération. Non, il n'y en a pas depuis que t'as fait fuir Betty, il y a deux ans.

—Pff, je ne l'aimais pas.

Eh oui, jamais aucune prétendante au rôle de belle-mère n'est restée jusqu'au bout. J'avoue qu'avec Betty, j'ai dû mettre les bouchées doubles pour l'éloigner de mon père. Cependant, je me vente encore de la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : la crème dépilatoire dans le shampoing, une de mes plus belles idées !

Nous allons sur le parking de l'aéroport, en silence. Ce que j'adore avec mon père, c'est sa superbe...

—Où est passée la Ferrari ?!

—Oh, je l'ai vendue quand tu es partie ma chérie.

—Mais Papa ! J'adorais cette voiture, tu le savais !

—Ma puce, ma Lamborghini ne te plaît-elle pas ?

—On verra.

Evidemment, que j'adore sa nouvelle voiture ! Elle est canon ! Mais j'aime bien jouer le rôle de la petite-fille capricieuse.

Wicked Game | 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant