Wicked Game | 1

-Chapitre 4- 129 notifications

Ce soir, je dîne avec mon père. Je sais que je ne dois pas prendre l'habitude, car son travail s'intensifiera au fil des jours et il rentrera de plus en plus tard. C'est pour cela que je vais profiter à fond de lui ce soir, en lui partageant mes impressions de ma première journée à Los-Angeles. Mon père nous a fait livrer des sushis que nous mangeons en nous installant autour de la table basse du salon. Mon père engage la conversation :

—Donc raconte moi ta journée, ma puce.

—Alors, je commence impatiente, tout d'abord, je suis allée dans le bureau de la proviseure et elle m'a fait un éloge.

Mon père lève un sourcil, afin que j'éclaircisse mon propos :

—Je suis entrée dans son bureau et elle m'a dit : « Mademoiselle Cooper ! Quel honneur de vous accueillir dans notre humble établissement ! »

Je répète cela en imitant la voix aigüe de madame Steven. Mon père est plié en deux. Quand il reprend ses esprits, il demande :

—Comment s'appelle-t-elle ?

—Madame Steven.

Mon père écarquille les yeux, avant de lancer :

—Non ? Pour de vrai ?

—Heu oui... Pourquoi ?

Il explose de rire, me laissant ignorante de la raison pour laquelle il rigole. Quand il se calme, il précise :

—C'est une grande blonde aux yeux bruns et habillée d'un tailleur, n'est-ce pas ?

—En effet. Comment le sais-tu ?

—Son mari est employé dans l'entreprise.

—Vraiment ?

Mon père hoche la tête. C'est vraiment super cool ! Cela signifie que j'ai une certaine forme de pouvoir sur elle...

Bref, je continue de raconter ma journée à mon père :

—J'ai fait la connaissance de Tyler, chargé de me faire visiter le lycée. J'ai eu anglais...

Bon, je lui parle vite fait de mes cours, tout en dégustant mon assiette de sushis. Puis je fais semblant de m'intéresser :

—Et toi Papa, comment s'est passé ta journée ?

Il avale un sushi et rétorque :

—Bof... Il y a une stagiaire que ta mère m'a envoyée, elle a deux mains gauches ! Elle a une de ces maladresses ! Limite, je me demande si ta mère ne me l'a pas envoyée pour se venger, ou je ne sais quoi...

—Je ne pense pas... C'est aussi son entreprise. Cela m'étonnerait qu'elle veuille réduire la productivité.

Mon père ne répond pas, sachant très bien que j'ai raison. Mes parents aiment bien se critiquer, donc mon rôle consiste à les défendre.

Un blanc s'est installé dans la pièce et l'air de rien, je tente :

—D'ailleurs ça ne te dérange pas si j'organise une fête vendredi soir, histoire de me rapprocher des gens ?

—Vendredi ? Demain ?

—Oui...

Mon père me regarde droit dans les yeux et je soutiens son regard en faisant les yeux doux. Si cela ne marche pas, je sortirais l'excuse : « Cela me permettrai de mieux m'intégrer ». Pas besoin de cela, puisque comme d'habitude mes yeux doux marchent. Il hoche la tête et dit :

—Ok. Mais ne mettez pas trop de bazar !

—Merci Papa !

Je lui saute dans les bras et l'embrasse fort.