L'Effet papillon

Chapitre 8

Chapitre 8.

Le rendez-vous avec Lili s'était passé incroyablement bien. Ils avaient pris un café, avaient discuté, rigolé... Personne ne les avait jetés un regard de travers. Lili avait caressé son avant-bras sur la table. Ils s'étaient fait les yeux doux, dragué dans les règles de l'art.

Et pour se dire aurevoir, ils s'étaient embrassés.

C'est à ce moment-là que Matt eut un déclic. Il appréciait beaucoup Lili et prendre un café avec elle avait été amusant. Il la trouvait aussi plutôt jolie. Elle était à son goût. Ses lèvres étaient douces et son parfum – mélange de vanille et de cannelle – envoûtant. Mais... elle n'était pas Alex.

Elle n'était pas celui avec qui il avait partagé tant de merveilleux moments ni celui qu'il avait attendu trois ans. L'embrasser avait été agréable, mais sans plus. Ça n'avait pas été la même chose qu'avec Alex. Il n'y avait pas eu autant de papillons dans son estomac.

Il avait compris.

— Désolé, mais je ne peux pas..., avait-il, crois-moi, je suis vraiment, vraiment, sincèrement désolé... Ce n'était pas supposé se passer comme ça.

Lili le regarda sans comprendre.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je ne peux juste pas....

La blonde fronça les sourcils, plongée dans l'incompréhension.

— Est-ce que... est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre, dis-moi ? Quelqu'un que tu aimes ?

Matt baissa le regard. « Aimer » ? Non, ça ne pouvait pas être ça... Il aimait « l'ancien » Alex... C'était Alicia qu'il avait aimée, avec sa poitrine et ses courbes féminines.

— Il y a quelqu'un..., se contenta-t-il de répondre sans donner de détails.

Lili eut l'air triste.

— Alors... va chercher cette personne. Personne ne te la fera oublier, pas même moi, dit-elle avec un sourire désolé.

Et elle avait raison.

***

C'est dans ce contexte que Matt avait rappelé Alex.

— Qu'est-ce que tu veux, Matt ?

— Écoute... je sais que je n'aurais pas dû t'embrasser ni m'enfuir tout de suite après... J'ai été con, d'accord ? Est-ce qu'on peut se voir ?

— Pour que tu puisses me jeter dans les règles de l'art parce que tu ne veux pas être affilié à moi et à tout ce que je suis ? Mais avec plaisir, passe chez-moi dans une heure, je te texterai mon adresse.

Il n'eut même pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'Alex avait déjà raccroché. Quelques secondes plus tard, il reçut un message texte avec une adresse.

— Merde, jura-t-il, bon, tant pis, j'y vais quand même !

Alex allait être forcé d'entendre ce qu'il avait à lui dire qu'il le veuille ou non !

Au même moment, il commença à pleuvoir et s'est trempé jusqu'aux os qu'il arriva devant la porte de l'appartement montréalais d'Alex. Il habitait dans un vieil immeuble d'architecture gothique et il fallait grimper quelques marches torsadées en fer pour accéder à son logement. Matt sonna. Il entendit les gonds grincer, puis la porte s'entrouvrit.

Alex, habillé d'un vieux jean et d'un T-shirt noir, écarquilla les yeux en le voyant.

— Qu'est-ce que tu fais là ?