J'ouvre les yeux, je suis allongée par terre, contre le sol dur. Je n'ose pas bouger, de peur qu'il soit là. Soudain, j'entends des bruits de pas venant du couloir. Je referme les yeux, attendant qu'il reparte.
«Tu peux te lever...je sais que tu es réveillée.
Je me relève et regarde pour la première fois le visage mon mystérieux geôlier. J'écarquille les yeux, étonnée. Il a mon âge...cheveux bruns, relevés en mèches épaisses, légèrement bouclés par endroit, et des yeux verts, profonds, plutôt beaux d'ailleurs.
-Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi tu fais cette tête là ?
Je le regarde, sourcils froncés et reprend mes esprits.
-Heu...je...tu...tu ne ressemble pas à l'image que je m'étais faite de toi, bégayais-je.
-Je dois le prende comment ? dit-il en souriant.
Je ne réponds pas, gênée. Avant de me rappeler ce qui s'est passé hier... Ce connard m'a assommé ! Il pense sans doute que j'ai oublié, c'est pour ça qu'il fait le mec sympa, mais il attend que je baisse ma garde pour m'achever.
Voyant qu'il regarde ailleurs, je pose discrètement ma main sur ma botte. Mon couteau est toujours là. Il me suffit de quelques secondes pour le neutraliser, si je le plaque contre le mur, je devrais pouvoir l'assomer et partir avant qu'il ne se réveille. Je fouillerais son sac, peut-être que je pourrais trouver quelque chose d'utile.
-Hé ho tu m'écoutes quand je te parle ? me demande-t-il.
-Hein ? Heu...oui, bien sûr. C'est juste difficile pour moi de parler à quelqu'un dont j'ignore le nom...
-Ha oui bien sûr. Je ne me suis pas présenté, je m'appelle Martin dit-il en me rendant la main.
-Hé bien Martin, fis-je en me levant, je m'appelle...
-Leila, oui je sais, me coupa-t-il.
-Quoi ? le questionnais-je avec un air étonné, en m'approchant encore un peu.
-Oui, je viens de la part de...
Avant qu'il ait pu finir sa phrase, je tend mon bras vers son cou, le pousse contre le mur et sors mon couteau avec mon autre main avant de la placer sous sa gorge.
-Alors...Martin, chuchotais-je en pressant un peu plus mon arme sur son cou, tu vas m'expliquer plusieurs choses, premièrement, comment m'as tu trouvé ? Ensuite, comment connais-tu mon nom ? Et, pour finir, qu'est-ce que tu viens faire ici ?
-Attends.. s'il-te-plaît...
-Non j'attends pas, ou tu réponds, ou te t'égorge. C'est toi qui décide, je te laisse le choix. Alors ?
-Écoute moi...je te dirais tout ce que tu veux si...
-Si quoi ? dis-je en le fusillant du regard.
-Déjà si tu me laisses respirer et, ensuite, je t'avoue que je me sentirais un peu mieux si tu retirais ton poignard de ma gorge.
- Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Qui me dis que tu ne va pas me rejouer la même scène qu'hier ?
-Écoute, je te donne mes armes, tu reprends ton revolver, et pendant que je t'expliquerais tout tu pourras rester à côté de moi, avec ton arme pour me surveiller. Ça te convient ?
Après quelques secondes de réflexion, je retire mon couteau.
-Ça me va, dis-je en reculant légèrement.
Il pousse un soupir de soulagement et chuchote un léger "merci" en se massant le coup.
-Mais je te préviens, au moindre mouvement suspect, je te descends, ça te convient ? demandais-je avec un sourire ironique.
-D'a...D'accord... ça me va.
-Parfait, lâchais-je en arrêtant de sourire. Assieds-toi sur la caisse et raconte moi.Qu'est-ce que tu fais là ? Comment tu me connais ?
Il s'assoit et me fixe, prend une grande inspiration et commence à parler.
-Bon, je m'appelle Martin Allais, j'ai un frère, Quentin, on a réussi à rester ensemble depuis que l'épidémie a commencé.
-Ça ne répond pas à ma question.
-Deux minutes, laisse moi parler.
Je prend mon revolver, passe un doigt dessus et commence à l'astiquer en fixant Martin.
Effrayé, il regarde mon arme avec des yeux ronds.-Ok,ok...je te connais grâce à ton frère.
Mon cœur rate un battement. Ma respiration s'accélère.
-Je viens de sa part Leila...je viens de la part de Simon.
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Journal d'une survivante
AdventureJe m'appelle Leila Favre. Depuis qu'une maladie inconnue a contaminée la quasi-totalité de la planète, je tiens ce journal afin que vous puissiez réussir là où j'ai échoué. Car je ne me fais pas d'illusions, si vous lisez ceci, c'est que je suis mor...