-Non.
Je me retourne vers Martin, en fronçant les sourcils.
-On doit partir, reprend mon ami.
-Tu n'es absolument pas remis. On reste ici tant que tu ne vas pas mieux.
-Ça va juste nous ralentir, je peux marcher c'est ce qui compte.
-Martin tu peux à peine te lever ! Ça ne changera rien qu'on parte maintenant ou dans deux semaines ! je réplique.
-Si ces types reviennent...
-Ils ne reviendront pas. On partira quand on partira.
Ma phrase et mon ton sont sans appel : la discussion est finie.
✽ ✽ ✽
Martin dort. Il s'est assoupi sur le canapé pendant que je listais les choses à faire avant de partir. C'est un tic que j'ai depuis que je suis petite. Je liste tout, tout le temps. Martin a apparemment réussi à joindre son frère. Ils n'ont pas bougés de là où Martin les a laissés : un hôtel désaffecté encore à peu près habitable à Nancy. On les rejoindra là-bas. Martin m'a dis avoir repéré des scooters et une voiture aux abords de notre "planque". Il a fait du repérage dans les maisons alentours pendant que je dormais, sans trouver d'autres moyens de locomotion. Même si nous passons par des petites routes, avancer grâce à des véhicules nous fera gagner beaucoup de temps. Et beaucoup d'énergie.
Le problème c'était les vivres. On n'y avait pas réfléchis jusqu'à présent, puisqu'on en avait assez dans cette maison. Mais le voyage durera plusieurs jours, et il ne nous reste que deux litres d'eau et un sachet de pâtes. Sachant que ce sont des coquillettes et qu'on n'a pas pour projet d'emporter la gazinière. Il faudra régler le problème, on ne peut pas partir avant de toute façon.
Je commence à récupérer quelques affaires qui traînent dans le salon, et me dirige vers la cuisine pour préparer quelque chose à manger. Parce que oui, on a beau être des survivants de la fin du monde, on reste des humains.
Autre point important, lorsque le virus a commencé à se répandre, et que les gens ont compris ce qu'il se passait, les hauts fonctionnaires ont lancé ce qu'ils appellent "l'ultime secousse", il s'agit en fait d'un programme gardé secret jusqu'à son lancement, il y a un peu plus d'un an.
Son but ? On l'a découvert à son démarrage, grâce à un communiqué de la pars des représentants de l'état restants (le seul et unique communiqué que l'état eu l'extrême obligeance de nous faire parvenir d'ailleurs). Un simple paragraphe, diffusé sur les réseaux sociaux, et imprimés sur des flyers largués par avion, qui nous expliquait dans les grandes lignes que l'état avait, depuis toujours, conçu un protocole d'urgence, dans l'éventualité d'une catastrophe tel que le virus M.B.Q.H, considéré comme la plus grande catastrophe connue par l'homme.
Un protocole, développé depuis des années par les meilleurs ingénieurs, afin de constituer des réserves d'électricité, de gaz, et d'eau courante suffisante pour alimenter les différentes villes de France, même en pleine apocalypse en l'occurrence. Pour tout ce qui était eau courante, électricité et gaz, ils ont simplement installé des dispositifs directement dans les habitations, afin de vérifier la consommation journalière. Si une habitation n'a utilisé aucune ressource pendant plus d'un mois, l'accès était coupé, parce que, réserves ou pas, il fallait faire des économies d'énergies.
Le problème c'est qu'avec toutes les habitations abandonnées et tous les morts de cette année, il faut vraiment avoir un coup de chance pour tomber sur un logement encore alimenté.
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Journal d'une survivante
AdventureJe m'appelle Leila Favre. Depuis qu'une maladie inconnue a contaminée la quasi-totalité de la planète, je tiens ce journal afin que vous puissiez réussir là où j'ai échoué. Car je ne me fais pas d'illusions, si vous lisez ceci, c'est que je suis mor...