Depuis maintenant deux jours, je vis dans la "maison hantée" de Salem si tant est qu'il n'y en aurait qu'une. Parce que ce n'est pas ce qui manque dans le coin. La célèbre Witch House a aussi son lot de légendes
Depuis mon arrivée, j'ai eu le temps de terminer l'installation de ma nouvelle chambre sans avoir été importunée par mon soi-disant colocataire monstrueux.
La maison a beau être immense, je l'ai visité de long en large sans apercevoir le moindre Caym. Je commence sérieusement à croire que les gens d'ici aiment faire des blagues aux nouveaux arrivants.
Après mes recherches infructueuses, je suis partie en ville afin de rencontrer mon nouveau patron. J'ai pris ainsi ma vieille voiture, une Dodge Challenger de 1973 dont la peinture jaune avait connu des jours meilleurs.
Le bar où j'allais travailler se situe sur Liberty St, un quartier très fréquenté. Après un bref entretien avec le gérant et un passage derrière le bar, on m'a donné mon nouveau tablier. Grâce à ce job et mes dernières économies je pourrais peut-être avoir la chance de reprendre mes études d'arts à l'université Willamette de Salem.
C'est une chance pour moi qu'ils proposent un cursus en arts appliqués.
À la fin de la journée, après avoir récupéré les papiers d'inscriptions à Willamette, je reprends la voiture pour rentrer. Le soleil commence à disparaître et la température se met à chuter au fur et à mesure que je me rapproche de la maison.
La fatigue ayant raison de moi, je me gare devant la porte du garage, certaine de ne gêner personne. Tout en m'extirpant de ma Dodge, je jette un œil sur la façade de la maison.
Faites en briques rouges et en bois, elle se fond parfaitement dans le paysage qui m'entoure. La maison semble construite avec trois bâtiments différents que l'on aurait fait fusionner ensemble. Ma chambre se trouve dans ce que mes locataires ont appelé l'aile Est.
Alors, selon toute vraisemblance, mon colocataire invisible devrait loger dans l'aile Ouest. Celle se trouvant à l'ombre qu'elle que soit le moment de la journée.
Mon regard dérive sur les hautes fenêtres de l'aile Ouest.
Et mon cœur s'arrête de battre. Les mains tremblantes, je lâche mes affaires qui se répandent au sol.
Du mouvement.
Quelqu'un a bougé les rideaux de l'une des fenêtres.
Il n'y a plus aucun doute.
Je ne suis pas seule !
Après cinq minutes à scruter la façade en retenant mon souffle, je finis par me pencher pour récupérer mes affaires. C'est les mains tremblantes que je m'avance sous le porche en sortant mon trousseau de clés de mon sac.
Clés qui me glissent une nouvelle fois des mains lorsque la porte s'ouvre brusquement sur une silhouette encapuchonnée.
Une silhouette d'homme.
- Caym...
VOUS LISEZ
CAYM : Let Me In Pandemonium
Short StoryJ'avais entendu des rumeurs sur le monstre qui habitait ces lieux. "Un véritable cauchemar", disait-on. Mais même si tout ça m'effrayait terriblement, je n'ai pas eu d'autres choix que d'emménager sous le même toit que lui. J'étais bien loin de m'...