Durant les semaines suivantes, Caym et moi nous sommes croisés de plus en plus fréquemment. Au détour d'un couloir, dans le salon, la cuisine... Même au beau milieu de la nuit, alors que je rentrais du travail.
Cette nuit-là, j'avais dû remplacer l'un des barmen absent en faisant des heures supplémentaires.
C'est donc à une heure tardive que j'ai pu rentrer à la maison.
J'ai eu la peur de ma vie lorsque j'ai vu la sombre silhouette de Caym debout devant la baie vitrée du salon.
Il regardait dehors, son visage plongé dans l'ombre.
- Caym... ?
Ma voix ne semble pas le surprendre, comme d'habitude. D'un mouvement gracieux, il me fait face.
- Excuse-moi. Je ne voulais pas te faire peur, me dit-il de sa voix grave.
- Ce n'est rien.
Après cela, il s'est contenté de me saluer de la tête avant de se diriger vers les escaliers.
Notre second échange a eu lieu dans la cuisine, lorsqu'il a surgit brusquement devant moi.
J'ai eu peur de mourir d'un infarctus. La honte à mon âge !
Caym m'a demandé s'il pouvait partager mon repas et a attendu ma réponse planté au milieu de la pièce.
Ainsi, autour d'une assiette de bolognaise, nous avons commencé à faire connaissance. Il m'apprend que la maison était la sienne dans sa jeunesse et qu'il a décidé de revenir dans la région il y a six ans.
Pour ma part, je lui raconte la triste histoire d'une jeune fille, rejetée par sa famille, et rêvant d'une vie d'artiste.
Au fil du temps et de nos conversations, nous nous découvrons de plus en plus de points communs.
Caym ne me fait plus peur malgré le fait que je n'ai jamais pu voir son visage. Sa capuche ne le quitte jamais. De plus, il tourne ou baisse la tête dès que je passe trop près de lui.
Mais je ne m'en formalise pas.
Trois mois plus tard, nous sommes sur la terrasse, accoudés à la rambarde, un verre de whisky à la main.
L'alcool faisant son effet, je me sens légère et complètement désinhibée. C'est pourquoi je n'ai aucune hésitation à poser la question qui me brûle la langue.
- Pourquoi es-tu parti de Salem ?
Du coin de l'oeil, je vois le corps musculeux de Caym se tourner vers moi. Cependant, je ne bouge pas et laisse mes yeux vagabonder sur le paysage nocturne.
- Les gens d'ici avaient peur... et mes parents avaient honte. Pour faire court, ils m'ont mis à la porte.
- Je te comprends... murmure-je.
Ma peine s'entend très clairement dans ma voix.
- Je sais.
Lorsque je tourne mon visage pour le regarder, ma joue rencontre la peau douce de sa main. Mon sursaut ne semble pas le gêner.
Lentement, sa main caresse ma joue.
Puis, brusquement, il exécute un demi-tour et m'abandonne sur la terrasse.
Moi, je reste plantée là, completement éberluée.
Que vient-il de se passer ?
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CAYM : Let Me In Pandemonium
NouvellesJ'avais entendu des rumeurs sur le monstre qui habitait ces lieux. "Un véritable cauchemar", disait-on. Mais même si tout ça m'effrayait terriblement, je n'ai pas eu d'autres choix que d'emménager sous le même toit que lui. J'étais bien loin de m'...