Trust ?

Chapitre 4

Vingt-trois heures

J'arrive devant la maison de Maxence et me gare devant son garage. C'est la seule place qui reste et je sais que ses parents ne sont pas là, alors pourquoi irais-je me stationner plus loin ? Je sors de la voiture et me dirige directement vers l'entrée. Il habite à trois blocs de chez-moi et les habitations sont semblables. La même couleur beige, le jardin spacieux et possède un étage. La seule différence est la manière dont les pièces sont agencées et que, lui, a une piscine. Je passe la clôture et suis le chemin jusqu'à la porte. J'entre et me retrouve directement dans sa cuisine entourée par une multitude d'invités. En temps normal c'est une pièce spacieuse dans les tons chauds, même si maintenant elle ressemble plus à une fourmilière. Ses murs beige orangé sont mis en valeur grâce son carrelage brun. En son centre il y a un grand ilot blanc comme les placards qui ressort face au reste de la salle. L'électroménager est directement dissimuler à l'intérieur des rangements afin de conserver cette harmonie entre les éléments. De part et d'autre du porche se trouve deux grandes fenêtres qui donne beaucoup de clarté et qui habituellement fait ressortir les meubles. J'essaye de me frayer un chemin à travers la pièce tout en cherchant mes amis. Je sors mon téléphone de mon blouson pour essayer de joindre quelqu'un lorsque j'entends qu'on m'appelle. 

- Fiona ! Hey Fi ! T'es enfin arrivée ! On n'y croyait plus !

Je sens sa main se posée sur mon épaule et je me retrouve face à Judith. Elle me prend dans ses bras en rigolant et ses cheveux roses pales me chatouillent le nez. Je me détends à son contact et mon rire rejoint le sien. Après cette étreinte, je me dirige vers le frigo et prend une bière. Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble mon amie, elle est plus fine que moi et me dépasse d'un peu moins de dix centimètres. Elle porte un short et un débardeur noir avec des collants jaunes déchirés. Au-dessus de son t-shirt elle a mis un pull type croc-top rouge pétant qui tombe d'une de ses épaules et à ses pieds se trouve des Dr. Martens rosées. Ses yeux verts sont mis en valeur par un smoky eyes foncé et sur ses lèvres un simple gloss transparent. Sa chevelure habituellement en carré est remontée en deux petits chignons dont des mèches courtes s'échappent devant. Depuis que je la connais, elle a toujours eu ce style très excentrique qui colle avec sa personnalité très énergique et enjouée. Après avoir trouvé et utilisé le décapsuleur, je la suis à l'extérieur pour retrouver nos amis qui profitent de la musique tout en fumant.

Judith s'assois, me faisant signe de m'installer à côté d'elle. De là où nous sommes la musique nous parvient de manière étouffée et je suis incapable de vous dire quel genre est en train de passer maintenant. Dans le jardin trois groupes en plus du notre sont en train de s'occuper avec divers jeux. Un peu à l'écart se trouve la piscine qui est entourée par une haie blanche fermée. En plus de cela, la bâche est mise dessus. Autour de notre table se trouve mes amis ainsi que quelques personnes que je ne connais pas. Un jeu de carte est disposé sur celle-ci et deux personnes sont en train de se disputer la victoire. Rémi, qui se trouve à deux invités de moi, m'explique les règles et m'intègre à la partie qui commence.

Après plus d'une heure à jouer, nous commençons à avoir besoin de faire autre chose. Une partie des joueurs quittent notre table pour rentrer. Il ne reste que mes amis et pendant que les conversations naissent, je regarde autour de moi. L'ambiance a changé depuis tout à l'heure. A part nous, il n'y a que trois fumeurs qui ne se sont pas éloignés de la porte. L'air s'est rafraichi et malgré mon blouson je sens les frissons naitre sur mes bras. Je prends une cigarette et l'allume alors que j'écoute une conversation entre Maxence et Sylvain. Ils sont en train de débattre sur les différents styles musicaux et les nouveautés du moment. C'est alors que je regarde qui se trouve à ma droite et je vois Vincent. Jusqu'alors mes voisins m'ont permis d'être loin de lui, mais maintenant, il ne reste personne entre nous. Je le regarde et essaye de me faire un avis sur lui. Il porte un jean bleu foncé légèrement déchiré à divers endroits avec un t-shirt blanc. Par-dessus, un bombers plutôt large vert foncé lui sert de manteau. Je fini par arriver à ses pied et aperçoit des Nike noires, tout ce qu'il y a de plus basique. Mon regard remonte en analysant ces éléments et je m'attarde sur son visage. Pour retenir ses cheveux, un bonnet noir est posé sur sa tête. Certaines mèches rebellent ou trop longues s'échappent tout de même et lui tombe sur le front, les oreilles et le cou. Il est complètement absorbé par les discutions et un sourire commence à se dessiner. Je contemple sa bouche changé d'expression et c'est alors qu'il se tourne vers moi. Encore une fois, la discrétion me fait défaut. Je sens le rouge me monter aux joues, ne sachant quoi faire je détourne le regard et prend une taffe. Cette situation me fait stresser. Non mais sérieux, pourquoi je rougis comme ça ? Je dois ressembler à une tomate... Cette fois, je ne peux pas dire que je contrôle vraiment ce que je laisse paraitre. Je le vois changer de place pour se rapprocher et il engage la conversation.