Chapitre 2

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Deux heures plus tard, la salle est vide il ne reste que le coach et moi. Je finis la séance sur le sac de frappe, pour évacuer tous le ressenti négatif que j'ai eu suite à l'arrivée de Vincent. Enfin négatif, on se comprend. Toute cette appréhension et ce stress de devoir apprendre à connaitre quelqu'un, de devoir faire attention à ce que je laisse paraitre et j'en passe. Je ne suis pas prête à intégrer une nouvelle personne dans ce cercle de connaissance déjà très réduit. Alors que je suis perdue dans mes pensées, l'entraineur attire mon attention et m'informe qu'il va devoir partir. Je lui souris en arrêtant le sac, lui dit au revoir et me dirige vers les vestiaires en m'étirant un peu. Je sors mes affaires du casier, prends de quoi aller à la douche et m'y rend.

Une fois sortie de la cabine, je m'essore les cheveux, mets un jogging et un sweat avant de rassembler mon équipement et partir vers le parking. Il est désert comparé à d'habitude. Il ne reste que trois véhicules... Je jette mon sac dans le coffre, monte dans ma voiture et sors mon portable.


[Maxou : Je fais une soirée dans mon humble demeure ce soir, tu viens ?]

[Moi : Hum... Y a qui ?]

[Maxou : Les mêmes que d'habitudes. Vincent en plus du coup. Et d'autres gens... On est quoi, une trentaine normalement.]

[Moi : Je ne savais pas que tu avais autant d'amis ! Hum... Ok je vais venir, mais t'attends pas à ce que je fasse un effort avec tes invités !]

[Maxou : Tu ne sais pas ce que mon charme légendaire peut faire ! Comme tu le sens, de toute manière tu n'es pas obligé de parler avec tout le monde ! Vingt et une heures à la maison.]


Je lève les yeux au ciel, je n'ai pas vraiment envie d'y aller. Je n'aime pas les soirées avec trop de personnes, ça me fais paniquer... Déjà quand y a que notre groupe, a des moments, je me surprends à encore me renfermer et essayer de me soustraire à leur présence. Je vous laisse imaginer avec une trentaine de personnes qui sont presque des inconnus pour moi. Je peux peut-être passer deux heures et trouver une raison de rentrer non ? Mais oui ! Je mets le contact et prends la direction de chez moi.



Après avoir fait les vingt minutes de trajets. Je me gare devant chez moi et vois par les baies vitrées que le rez-de-chaussée est éclairé. Je remonte l'allée avec mon sac passé sur l'épaule, frappe et rentre. A peine entrée une odeur alléchante vient m'accueillir. Je pose tout ce que je porte au pied de l'escalier qui est en face de l'entrée et pars vers le salon qui se trouve sur la gauche. La pièce est relativement spacieuse quand nous ne sommes pas tous dedans. Elle est composée de deux fauteuils et d'un canapé quatre places, positionnés en face de la télé qui est accrochée au mur. Juste devant se trouve une table basse où l'on peut trouver les DVD qui ne sont pas rentré dans les étagères et en dessous un tapis. Dans le reste de la pièce se trouve une grande table de dix personnes proche de la cheminée. Dessus nous pouvons encore voir les cahiers et livres des jumeaux ouvert avec des crayons éparpillés un peu partout. Un grand buffet occupant la cloison restante nous sert pour les ranger la vaisselle et le nécessaire pour recevoir. Toute la pièce est dans des tons chauds, avec ses murs beiges et ses meubles chocolat. Je passe la tête par l'entrebâillure et vois les jumeaux devant le film « Monstre & Cie ».

Je repars en arrière et vais dans la cuisine, où ma mère est en train de préparer le diner. Elle est sort du four un gratin de choux fleurs avant de mettre une tarte à la pomme à sa place. Je traverse la pièce, dis bonjour à ma maman et m'assois à ma place habituelle. Cette pièce est dans des tons plus froids, ce qui la rend vraiment lumineuse. Les deux grandes fenêtres se trouvant de chaque côté de la pièce doit aider également. Les murs sont bleu clair et le sol est en carrelage blanc. L'ilot central qui nous sert de table, mais aussi de plan de travail, est de couleur marine. Même si à l'heure actuelle les ustensiles se trouvant dessus cachent quelque peu cette teinte et donne l'impression d'être plus foncée. Les chaises hautes, ainsi que les rangements, sont de la couleur du dallage. Cet arrangement est agrémenté de touches plus foncées grâce à l'électroménager implanté entre les placards. Sur le mur restant se trouve plein de photos de notre famille dans des cadres aux couleurs assortis à la salle. Je vais vous avouer un truc, certaines de ces photos me gêne un peu. Non on ne me voit pas sur un pot ou dans la baignoire si c'est ce que vous pensez ! Mais en maillot de bain à la plage et je n'aime pas vraiment l'idée que des gens puissent me voir ainsi... 


- Dis, tu penses bientôt les changer ces photos ! dis-je en rigolant.

- Comme je te l'ai dis hier et les jours d'avant, pas avant quelques années ! me répondit-elle en riant à son tour. Sinon, raconte-moi ta journée.


Je lui raconte tout ce qui m'est arrivé depuis que je suis partie ce matin, en détaillant particulièrement mon entrainement. J'ai besoin d'être rassurée concernant cet nouvelle connaissance potentielle. Je panique rien qu'à l'idée de le voir ce soir. Autant je me suis habituée à voir les autres et mon taux de méfiance a grandement chuté, autant avec lui tous mes sens sont en alerte, mon cerveau est en ébullition et mon imaginaire créé des scénarios les plus farfelus possible. Je lui donne le plus de détails possible concernant cet inconnu pour quelle me donne un avis le plus franc et constructif possible. Les sujets conversations changent plusieurs fois, nous rigolons ensemble quelques instants et je monte.

Une fois en haut, j'arrive dans une antichambre composée des accès aux chambres ainsi qu'au bureau de mon père. La plus grande partie de cette pièce est dédiée à l'escalier, seule une table de couleur chocolat nous servant de vide poche se trouve ici. Sans oublier les dessins des petits monstres et de moi-même accrochés au mur dans divers cadres.

Avant d'aller dans mon sanctuaire, je passe par la salle de travail de mon père. Pour ce faire, je contourne l'escalier, frappe et rentre après avoir entendu son approbation. Son office est une petite pièce composée d'un secrétaire métallique avec une surface vitrée se trouvant sous la fenêtre. Comme d'habitude, l'ordinateur est posé en plein milieu entouré d'une multitude de feuilles composées de graphiques. Sur la droite il y a une grande armoire pleine de dossier, avec des documents scotché dessus se disputant la place avec les imitations créés par les jumeaux. De l'autre côté se trouve une grosse bibliothèque avec des livres concernant la gestion, même si la partie la plus basse est pour les romans de sa femme. On les reconnait d'abord par la taille mais surtout par la couleur ! Ceux concernant le management ont des couleurs beaucoup plus criardes que ceux à l'eau de rose. Je m'approche de lui, lui fais un rapide bisou avant de le laisser continuer.

Je sors et me dirige vers la porte se trouvant en face. J'ouvre et désespère face à l'état dans lequel j'ai laissé ma chambre ce matin. Je soupire, pose mon sac dans l'entrée à coté de mon armoire et entreprends de ranger l'ensemble de ce capharnaüm. J'ai un lit deux places directement en face de la porte. Mes draps éparpillés au milieu du matelas sont de couleurs assez clairs avec des motifs noirs. De chaque côté une table de chevet blanche est ensevelie sous des bibelots, un réveil ainsi que quelques livres. Juste à droite à l'entrée se trouve ma penderie assortie, plutôt remplie je dois l'avouer. Après ce n'est pas difficile à deviner quand on voit le nombre de vêtements se trouvant au pied de celle-ci. Les murs sont verts pastel et le sol est un parquet gris foncé. En dessous de la fenêtre, il y a mon bureau de couleur claire qui fait l'angle. Sur lui aussi nous retrouvons des livres, mais cette fois, c'est ceux pour les cours qui l'encombrent. Juste avant l'angle se trouve le passage donnant sur la salle de bain que je partage avec les jumeaux. Entre les deux, se situe une petite bibliothèque où je range toutes sortes de livres, des peluches de mon enfance et certains cadeaux. Après un petit moment, tout mon univers semble être plus organisé. Je m'assois sur mon couchette avec mon ordinateur et commence des recherches pour le cours de littérature de lundi.



Après presque deux heures de révisions, nous passons à table. La discussion commence par Gwenaëlle et Raphaël, qui nous décrivent leur journée. Ils ont beau se trouver dans la même classe, ils ne passent pas plus de deux heures ensemble durant la journée. Ils ont un grand groupe d'ami ce qui leurs permet de ne pas trop être l'un sur l'autre. Nos parents nous expliquent un peu ce qui s'est passé pour eux. Mon père a eu un rendez-vous avec son patron et ils ont décidés de recruter une nouvelle personne suite à un départ en retraite anticipé. Quand à ma mère, elle grade deux petites filles de trois ans. Elle nous raconte les découvertes de ces deux enfants et les choses drôles qu'elles ont faites. Puis viens mon tour et je relate la même histoire que celle dite un peu plus tôt à ma maman. J'en profite pour leur annoncer que je vais chez Maxence ce soir. Je me fais quelque peu questionner et nous passons à autre chose.

À la fin du repas, j'aide à débarrasser la table et monte dans ma chambre les petits sur mes talons.

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