Trust ?

Prologue

Je dois l'avouer, pendant de nombreuses années je me suis demandée pourquoi mes parents me répétaient "méfie-toi des gens, on ne sait jamais quelles sont leurs intentions". Depuis ma plus tendre enfance, il me semble que cette rengaine me suit. Aussi bien pour me parler des dangers liés aux inconnus quand j'étais enfant, que pour mes premiers amis et mon premier amour. J'ai regretté de ne pas avoir mieux assimilé cet avertissement qui me suis depuis toujours, le jour où quelque chose s'est éteint tout au fond de moi. 

Lentement, me laissant ressentir chaque étape de cette descente aux enfers, avant que je me retrouve au fond du gouffre. Jours après jours, cette sensation s'est intensifiée et à grandi en moi. Seule face à tous ces supplices que je vivais et ces mensonges que je croyais aveuglément. En apprenant la vérité, j'ai atteint le point de non-retour...

J'ai été obligé de parler à mes parents de ce que j'ai découvert, la raison de mes actes et ce que je ressentais au fond de moi. La seule solution que nous ayons trouvée a été de déménager...

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Je suis dans la voiture, entourée par Gwenaëlle et Raphaël qui sont en train de dormir paisiblement alors que je regarde les maisons défiler par la fenêtre, mon casque sur les oreilles. Je soupire en constatant qu'elles se ressemblent toutes. Elles possèdent un étage, une grande allée avec un garage et un petit chemin, fait en pierre, rejoignant la porte d'entrée. Elles sont dans les tons beige et blanc avec un toit de couleur foncée. La rue est assez spacieuse et certains des habitants ont laissés leurs véhicules stationner dehors. Alors que j'essaye de me faire un avis positif sur ce quartier, l'automobile se met à ralentir et un portail s'ouvre. Super, on est arrivé... La demeure se trouvant devant nous est une copie des autres et j'en viens à me demander s'il y a assez de place pour nous cinq. Tout en me questionnant, je commence à réveiller mes deux marmottes qui s'étirent en faisant des petits bruits.

Une fois garés, les petits sortent, partent en courant vers la porte d'entrée et nous attendent devant en se chamaillant. Je descends à mon tour, vais à l'arrière pour ouvrir le coffre et commence à en sortir les valises. Mon père me rejoint pour en prendre deux. Je fais de même en regardant ma mère se diriger vers l'entrée en fouillant dans son sac pour trouver les clés. 

Nous entrons dans notre nouveau "chez nous". Je suis étonnée de voir l'espace présent dans le salon et me dis que finalement, nous ne serons pas à l'étroit tous ensemble. Les jumeaux, à peine entrés, sont partis comme des flèches pour voir à quoi ressemble le jardin. À entendre leurs rires, je pense qu'il leur plaît. Je ramasse ma valise et monte directement à la recherche de ma chambre. Après avoir ouvert trois portes, je tombe sur la bonne. La semaine dernière nous avons tous dormi chez nos grands-parents afin de vider notre ancienne maison et préparer celle-ci à notre venue. C'est pourquoi, une fois entrée je trouve mes anciens meubles disposés négligemment au milieu de la pièce. Je soupire en posant mon sac contre l'encadrement et m'allonge sur le dos, sur le matelas.

Installée là, au milieu de toutes mes affaires dans un environnement qui n'est pas le mien, toutes mes pensées se rassemblent en une seule et même idée. Si être gentil n'apporte que des mauvaises choses, pourquoi continuer ? Je me redresse, m'assieds en tailleur sur mon lit et essuie mes yeux. C'est à ce moment que du haut de mes dix-sept ans, je me fais une promesse. Celle de ne jamais laisser quiconque me blesser à nouveau comme eux l'ont fait.