Trust ?

Chapitre 8

Lorsque que je réalise ce qui est en train de se passer, je soutiens son regard un instant avant de finalement lever les yeux au ciel. J'écrase ma cigarette dans le cendrier, me lève et part en direction de la porte sans ouvrir la bouche. Qu'est-ce que je pourrais bien dire de toute manière ? Je n'ai pas envie de m'excuser. Je n'ai pas interprété un mot de ce qu'il m'a dit et ne me suis pas permise de critiquer sa manière d'être. Cependant, je me sens un peu coupable de ne pas avoir pensé un seul instant que lui aussi a des raisons d'être comme il est et d'avoir sur réagit à sa remarque. Mais dans le fond, ne serait-ce pas un système de défense qui s'est enclenché ? Ou alors simplement l'alcool ? De toute manière je n'aurais pas la réponse à ces questions.

Une fois à l'intérieur, je sens mes muscles se relâcher et mon cœur se serrer d'avantage. Je regarde la pièce globalement et finalement je m'aperçois que Maxence fronce les sourcils en me regardant. Mon masque « tout vas bien tout est génial » n'est pas être aussi opérationnel que je l'espère. Afin de remédier à cela, je tente un petit sourire du mieux que je peux en lui montrant toutes mes dents. Je pense qu'on peut presque appeler ça une grimace pour le coup. Je me rapproche de Judith et m'assois à côté d'elle. Je saisi la bouteille de vodka qui m'appelle depuis la table, celle de red bull et en verse dans un verre. Je l'approche de mes lèvres et bois. Cette touche de fraîcheur que je sens descendre contraste avec le magma bouillant de mon esprit. J'espère que ce breuvage me fera penser à autre chose qu'à cet abruti assis dehors. Mon téléphone vibre dans ma poche, m'éloignant un peu de mes songes.

[Maxou : Tu vas bien ? Tu fais une tête bizarre... Et ce changement d'alcool est étrange venant de toi... Tu prends jamais autre chose que des bières quand on se retrouve entre nous]

[Moi : Oui oui très bien ! Ça doit être une impression. Hey qu'est-ce que t'en sais ? Tu vérifies tout ce que je bois quand on est ensemble ? Je ne savais pas que tu faisais des stats là-dessus ! D'ailleurs, je peux rester dormir ? Je pense pas que ça soit responsable que je conduise...]

[Maxou : Oh tu vas arrêter de te payer ma tête petite dévergondée ! Évidement ! Tu sais bien que tu es toujours la bienvenue !]

[Moi : Un jour peut-être, mais pas aujourd'hui ! Merci tu gères ! Faudra que tu me donne de quoi dormir par contre...]

[Maxou : J'ai toujours ton t-shirt préféré à te donner... Et tu le sais trèèèèèès bien !]

Je pouffe à la vue de ce message, relève la tête et vois Maxence avec un grand sourire. Le t-shirt en question, est trois fois trop grand pour moi, rose électrique avec au centre une licorne multicolore. Absolument tout ce que j'aime... Je retourne dans mes messages et préviens mes parents que je reste finalement sur place. Vincent se décide à revenir, rien ne transparait de son état d'esprit. Il s'installe à côté de Rémi et nous reprenons notre film tout en continuant plus ou moins notre jeu.

Après une bonne heure nous arrivons à la fin de ce chef d'œuvre et nous nous dirigeons vers la sortie. Enfin, deux d'entre nous ont encore plus de mal que tout à l'heure à se déplacer. C'est pourquoi les trois bonnes pommes restantes leurs donnent un coup de main. Je me suis automatiquement dirigée vers Rémi afin d'être sûr de ne pas avoir à parler ou à toucher Vincent. Je passe le bras de mon ami autour de mes épaules et nous rigolons à cause de notre démarche. Vu de l'extérieur, la scène doit être encore plus comique. Déjà, la vingtaine de centimètre nous séparant ne doit pas jouer en notre faveur. Pourtant, ce n'est pas le plus amusant. Me voir agrippée à Rémi, en tentant par tous les moyen de le faire marcher alors que nous tanguons comme si nous étions sur le titanic pendant sa collision. Ça, ça doit être drôle ! Juste après que cette pensée ai germée dans mon esprit, j'entend des rires me parvenir de la porte. Maxence et Judith s'y trouvent, rigolant de la situation. Une fois calmés, ils m'aident à faire sortir notre ami et l'installons à côté du premier colis.