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Nul. Incapable. Faible. Inférieur. C'étaient les mots qu'on me répétait depuis tout petit. J'étais la déception de cette famille de mafieux. Ce que personne de ma famille ne savait, c'est qu'après mes débuts plutôt médiocres dans cette vie, j'avais profité du fait qu'ils m'ont sous-estimé pendant si longtemps pour m'entraîner et étudier la stratégie militaire, ce qui allait beaucoup me servir à ce moment-là. J'avais évolué au point de ne plus être attaché à ma famille. Après tout, ma mère était morte et celui qui se prétendait mon père me crachait au visage qu'il me haïssait, que je n'étais qu'un fardeau inutile pour lui et que je devrais prendre exemple sur mon frère, si soigneux, si fort et faisant peur à tout l'underground de New York. Mon connard de père pensait que mes muscles qui étaient apparus entre ma seizième et dix-huitième année n'étaient en fait que des protections pare-balles, ils me prenaient tous pour un lâche doublé d'un imbécile et je les détromperai très bientôt.

J'avais attendu mon heure depuis toujours et elle était enfin arrivée, j'allais enfin pouvoir leur montrer que, pendant tout ce temps, ils m'avaient sous-estimé. Mon père organisait un défi entre mon frère et moi, étant donné qu'il allait se retirer définitivement du crime. Le gagnant serait le nouveau chef des Triades de New York. Le défi était basé sur la stratégie et non la force brute, mon géniteur partagerait ses hommes et son territoire entre nous deux, celui qui arriverait à contrôler soixante-quinze pourcent du territoire de l'autre tout en en gardant au moins cinquante du sien jusqu'à la fin du défi serait nommé vainqueur. Tous les coups étaient permis sauf tuer un des mafieux, on avait le droit de les blesser, les assommer ou les capturer tant qu'on n'assénait pas de coups mortels.

Les points faibles de mon frère c'est qu'il ne me connaissait pas assez pour établir une stratégie basée sur mes faiblesses alors qu'à force d'entendre mon père chanter ses louanges, j'avais assimilé toutes ses techniques et différentes stratégies, il était donc extrêmement prévisible pour moi. Leur plus grosse erreur à lui et mon père était qu'ils sous-estimaient les plus grands stratèges de l'Histoire et les méprisaient alors que ceux-ci étaient des sources inépuisables de savoir pour ceux qui voulaient étudier sérieusement la stratégie.

Mon préféré était Sun Tzu et je comptais bien battre mon frère en appliquant ce qu'il m'avait appris : connaître mon ennemi et me connaître moi-même pour une victoire totale.

"If you know the enemy and know yourself
You won't fear the result of a hundred battles
If you know yourself but not the enemy
For every victory gained you will also suffer a defeat
But if you know neither the enemy nor yourself
You will succumb in every battle"

Sun TzuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant