Chapitre II : Une route à parcourir

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Maison des Brusky, Lincoln Park, Chicago, Illinois.

8h57, toujours pas de voiture et David n'est pas là. Les bagages sont dehors, prêts à être chargés dans cet engin que les trois jeunes gens attendent depuis presque une heure. Claire confirme pour la troisième fois à Steven, avoir vue son frère se lever et partir au garage. Alicia est au bord du trottoir et scrute la route pour regarder chaque voiture qui passe et identifier si son petit ami se trouve au volant.

- Si tu pouvais me dire avec quelle voiture il va arriver, je pourrais arrêter de jouer à la mère qui attend son petit garçon, déclara Alicia à Claire.

- Il a tenu à ce que je ne dise rien à ce ce sujet, c'est une surprise.

- Il pouvait pas aller la chercher hier comme toute personne normale aurait faite, dit Steven.

- Elle était en révision toute la nuit, on a déjà eu de la chance de trouver un garage ouvert 24h/24.

- Ils pouvaient pas s'en occuper en priorité, ces mécanos.

- Oh, c'est pas bête, t'as raison. Ah mais oui, il se trouve que tout le monde part en vacances et surprise, ils étaient saturés de commandes. Petit génie.

La petite dispute se coupa quand un coup de klaxon attira leur attention. Alicia agita les bras avec un grand sourire tout en criant un grand « Woah » en direction d'un véhicule bien particulier. Un magnifique Volkswagen Combi T1 rouge et blanc, un modèle assez répandu sur la côte Ouest venait de faire son entrée dans l'allée des Brusky. À son bord, David conduisant avec ses lunettes de soleil d'aviateur, presque du mal à se garer. Lorsque qu'il sorti, Steven éclata de rire :

- Comment t'as pu nous cacher un truc pareil, mon pote ?

- Un cadeau du grand-père.

- Il est magnifique, mec.

Alicia sauta dans les bras de David « C'est la plus belles des choses que j'ai vues... » puis l'embrassa et ajouta « ...après toi, bien sûr ». Elle enleva les lunettes du visage de son copain mais il préférait les garder. Elle insista et en les enlevant, découvrit la profonde fatigue dans ses yeux. Elle se mit à pouffer dans sa main.

- Mon Dieu, quelle mine affreuse, mon chéri.

- Votre serviteur débordait tellement d'excitation qu'il a eu beaucoup de mal à s'endormir. Du coup, je vais demander à une âme charitable du nom de Steven de bien vouloir conduire le temps que je me repose.

- T'inquiète, mon pote. J'avais pas prévu de mourir aujourd'hui de toute façon.

Leur père sortit de la maison après s'être préparé pour aller au poste et les interpella :

- Ah, voilà la bête. Elle est comme dans mes souvenirs.

- Ils ont tout retapé en temps et en heure, comme promis.

- Alors, ça y est ? Vous partez ?

- On est déjà en retard, M. Brusky... grâce à David, dit Steven en se pressant de charger les bagages dans et au-dessus du van.

- Oui Papa, c'est le moment de verser une larme, dit en riant Claire.

- J'ai totalement confiance en vous, les jeunes. Mais surtout, je n'ai pas intérêt à recevoir d'appels des collègues californiens me disant que l'un de vous est en prison.

- On fera attention, on est quand même des adultes, non ? fit David.

- Plutôt des grands gamins, oui.

Dix minutes plus tard, l'heure des adieux :

- Bon, ben voilà, c'est le moment, Papa.

- Envoyez moi des messages, que je puisse savoir où vous en êtes sur la route.

- C'est noté, capitaine, dit Steven en montant dans le van.

- On s'en sortira, je veillerai sur eux

- Tu es sûr, David ?

- Ouais, t'inquiète Papa. À dans trois semaines.

La famille se prit dans les bras et les jumeaux montèrent en voiture. Steven se mit au volant et lança un « En route », puis le Combi se mit en route et sorti de l'allée des Brusky. Nathan les salua jusqu'à ce que le véhicule disparu au bout de la rue. La troupe des quatre était en route pour un événement inoubliable, mais ils allaient d'abord devoir affronter un gros problème : la route.

- Bon, copilote Claire, indique-moi le chemin le plus rapide vers L.A.

- Attends une minute Dave, on va quand même s'arrêter, dis-moi ?

- Vous inquiétez pas, objectif de destination aujourd'hui : dépasser la ville de Lincoln, Nebraska. On campera dans le coin, je dormirai pas dans un hôtel minable.

- Ça risque pas d'arriver, dormir en ville sera une mauvaise idée pour récupérer son sommeil, fit Claire.

- Pas de problème, on a de magnifiques tentes prévues à cet effet, dit Alicia.

Chicago était maintenant à 30 miles derrière, David dormait à l'arrière sur l'épaule d'Alicia. Le van et son équipage roulait actuellement sur l'autoroute 80. Pendant des heures, à son bord, ce fut blagues, jeux de cartes entre les passagers et chansons entraînées par Claire et sa guitare acoustique.

Le paysage passa des grandes villes vertigineuses aux champs de blés et aux grandes prairies paisibles. Aucun problème ne vint perturber le début du voyage de ces jeunes gens.

8h plus tard, le soleil diffusait ses derniers rayons dans le ciel qui prit une couleur orangé. Le plein d'essence fait, l'équipée approcha de Lincoln, Nebraska. Un petit endroit où camper se trouvait aux abords de la ville, idéal pour les couples, parait-il. Arrivé à cet endroit, les jeunes gens purent souffler et se détendre. Steven et Alicia installèrent les tentes, trois au total, la plus grande pour le seul couple du groupe pendant que David et Claire travaillèrent sur la suite du trajet. Le feu de camp installé, les quatre amis blaguèrent en buvant quelques boissons somme toute alcoolisée.

- Alors les gars, dit Steven, on est bon niveau trajet ?

- Oui, fit Claire. On va se faire une grande ligne droite jusqu'en Californie, après le Colorado.

- On en verra le bout, finalement. Merci Claire.

- Je t'en prie, Stevie. David m'a beaucoup aidé pour la déterminer.

Les deux ados rougirent chacun de leur côté, c'était une des rares fois où elle l'avait appelé Stevie. Survint un long silence, que David coupa en débutant une nouvelle conversation.

Tout le monde se retrouva dans sa tente, David était en train de lire une BD quand Alicia entra en nuisette sexy comme jamais.

- Alors Dave, à quoi tu penses ?

- C'est comme je l'espérais, pour l'instant. Ça fait longtemps que je voulais qu'on passe un moment à nous quatre uniquement. J'ai de la chance de vous avoir, vous étiez tous là quand on a perdu ma mère.

- Et ça va continuer, on va mener cette fraternité jusqu'au bout.

- À la folie et pour la vie ?

- Absolument, à la folie et pour la vie.

Le couple s'embrassa avec passion et aucun d'eux ne rompit le baiser. Alicia se retourna et de dos, enleva cette nuisette qui hypnotisait David, ce qui le fit sourir. Cette nuit, il n'y a pas que les loups qui hurleront à la lune.

[- Phantom Manor -]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant