Toujours plus !

307 30 10
                                    


Un jour, je souhaite me rendre en région parisienne un vendredi à la sortie du boulot. Je mets une étape à Chaumont, sachant que personne ne partirait du bled paumé où se trouve mon boulot.

Une première passagère réserve une place dans ma voiture. Nous l'appellerons Nina.

Puis, un homme me demande si je peux ajouter une place dans ma voiture parce qu'il aimerait réserver pour sa tante et ses deux enfants (je ne propose que deux places sur trois à l'arrière en temps normal). J'accepte et il réserve tout de suite. Il me donne le numéro de sa tante pour la contacter.

Nina me demande si nous serons chargés dans la voiture ou si elle peut prendre sa guitare. Je lui dis que je la tiens au courant.

Quelques jours plus tard, j'envoie un sms à la tante. Elle me rappelle dans la foulée. Elle me demande à quelle heure je la prends à Chaumont. Je lui donne l'heure indiquée sur le site, à savoir 16h40.

« Ah, je ne pourrais pas être là avant 16h45 parce que c'est la sortie de l'école des enfants. Je peux être là entre 16h45 et 17h ».

Ça commence... Je ne suis pas particulièrement pressée et pas à 15 minutes près, je lui dis donc que si c'est d'accord avec Nina, nous pouvons reculer l'heure.

Puis elle me demande « Vous déposez où ? Moi je dois me rendre à la gare du Nord ». Là, je me demande si son neveu lui a expliqué un minimum ce qu'il a réservé pour elle. Je lui explique que je ne m'enfoncerai pas dans Paris, que je me rends à Noisy le Grand et que je dépose au RER A donc qu'elle peut rejoindre la gare en transport. Elle me demande si le RER A est direct jusqu'à la gare du Nord, parce qu'elle ne voudrait pas s'ennuyer d'une correspondance avec ses enfants. Je lui dis que je regarderai et que je la tiens au courant.

Je lui demande quels bagages elle aura, me souvenant de la demande de Nina. Elle me dit qu'elle n'aura que des petits sacs de la taille de sacs d'école. Je confirme donc à Nina qu'elle peut prendre sa guitare.

Plus tard, je regarde et vois que le RER A ne la mènera pas directement à la gare de Nord mais que le RER E si. Je l'informe donc que je la déposerai là.

Le jour J arrive. Nina m'informe que finalement, elle ne prendra pas sa guitare. Soit.

J'arrive à Chaumont, je retrouve Nina et nous attendons le reste des passagers. 17h arrive et je n'ai pas de nouvelles. J'appelle mais personne ne répond. Elle me rappelle tout de même dans la foulée et me demande « vous êtes arrivée à la gare ? ». J'ai eu envie de lui répondre « bah oui connasse ça fait 20 minutes que je t'attends » mais je me suis retenue. Elle m'informe qu'elle arrive. C'est pas trop tôt.

Le temps passe et elle n'arrive toujours pas. Au bout d'un moment, une voiture s'arrête à ma hauteur et m'interpelle. C'est elle. Si elle a une voiture, pourquoi ne monte-t-elle pas seule jusque la gare du Nord ? Bref...

Elle m'informe qu'elle va garer sa voiture derrière la gare et qu'elle arrive. Cela m'agace. Elle aurait pu faire tout ça avant. Au final, elle ne se gare que quelques mètres plus loin. Elle a décidé de charger ses affaires dans ma voiture avant de garer sa voiture. J'ouvre donc le coffre, et je vois qu'elle arrive avec une multitude d'affaires. Elle bourre le coffre et doit en garder avec elle à l'arrière tellement elle en a. Et là, je remercie intérieurement Nina qui n'a pas amené sa guitare.

La nana se tourne alors vers moi après avoir chargé le coffre et me dit « par contre, j'ai oublié mon matelas gonflable chez moi, j'habite à deux minutes de la gare » et là dans ma tête je me dis qu'elle se fout de ma gueule c'est pas possible. Je lui réponds « Ah non mais moi je pars là, je fais pas un détour chez vous on a déjà assez perdu de temps ». Ça a le mérite de la calmer.

Pendant la pause sur le trajet à la pompe à essence, madame ne peut pas patienter que j'ai fini mon plein avant de sortir de la voiture et sort tant bien que mal alors que mon réservoir est de son côté et que le câble lui barre la route. Pas un « pardon », que dalle. Et pas un mot échangé pendant cette pause.

A l'arrivée, je dépose Nina en première. Même si ça ne m'arrange pas et que ça me fait faire un aller retour ensuite, je lui dois bien ça à la pauvre qui n'a rien demandé de tout ça...

Une fois que Nina est déposée, l'autre ose me demander « vous nous déposez où Caroline ? ». Je commence à perdre patience. Je lui dis « au RER E, comme convenu » et je pars. Sur le chemin, nous croisons une ligne de RER et elle me demande « ce n'est pas là vous êtes sûres ? » et je lui rétorque « ça m'étonnerait, mon gps m'indique 4 km » histoire de bien lui faire comprendre que je fais déjà un grand détour donc qu'elle me fasse pas chier quoi.

Arrivés au RER E, elle ne veut pas descendre tant qu'elle n'est pas sûre que c'est bien là. J'ai envie de la frapper mais je me retiens. Elle va demander à une femme à un arrêt de bus des renseignements et me laisse ses gosses à l'arrière. Jusqu'au bout elle m'aura fait chier.

Mais c'était bien là et fort heureusement, j'ai réussi à m'en débarrasser un jour. Mais maintenant, plus jamais je fais ce genre de concessions ! Comme on dit « trop bonne, trop conne ».

Mes anecdotes Blablacar !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant