la réussite d'une noire

chapitre 2

lorsque je me réveillai, il était déjà l'aube. je sursautai lorsque je vis le soleil se lever, puis je descendis doucement du lit, en prenant garde à ne pas réveiller mon compagnon. Mes habits enfilés, je me rendis vers la porte. avant de sortir, je lançai un coup d'oeil sur ce vieillard allongé sur ce petit lit, et je sortis de l'appartement.

《 Mlle Mya Edwige Nicole Simon, où étiez vous, demanda ma mère sur un ton amer? je suis rentrée du travail ce matin et devine quoi? ma fille unique n'était pas encore rentrée.

elle me regardait avec ces yeux qui te faisaient te sentir plus bas que terre, et je sus, dès que ses yeux embués de colère s'étaient posés sur moi, que ma mère savait où j'avais passé la nuit. et rien qu'au ton de sa voix, je savais, je sus qu'elle était dégoûtée. je ne lui répondis pas, et me rendis directement dans ma chambre, en m'abstenant de lui lancer ne serait ce qu'un seul regard. quoi que j'eus fait tout mon possible pour arriver avant ma mère, je ne réussis pourtant pas. mais qui pouvait courir avec des talons de près de 15 centimètres?

-tu étais avec cet homme? encore une fois ? mais tu peux me dire ce que vont penser les gens de l'eglise? ou de ma chorale?

je ne répondis pas. je me sentais honteuse au plus profond de moi même, car je savais que ce que je faisais n'était pas bien. pourtant, comment pourrais-je cesser, alors que cela me procure un si grand bien? alors que je prenais un bain avant de me rendre à mon travail, ma mère continua, au bord des larmes:
- je sais que c'est difficile de grandir sans un père, et je suis désolée de ne pas avoir pu t'en offrir un. mais ne me fais pas payer de cette manière, je t'en supplie Mya. je veux le meilleur pour toi et tu le sais. mais de grâce, ne laisse pas cet homme gâché ta vie.

sur ce, je sortis de la salle de bain, parée d'une serviette blanche. j'allai m'asseoir à ses côtés, et la prit dans mes bras pour la réconforter. je m'en voulais de faire souffrir ma mère que j'aimais tant, pour un simple caprice.

- je t'aime ma fille. pardonne moi si je ne suis pas une bonne mère pour toi. mais j'ai fais de mon mieux.

je ne savais pas trop quoi lui répondre. c'était la première fois que je voyais ma mère pleurer. et me dire que j'en étais là cause me déchirait le coeur. alors, j'ajoutai en lui essuyant les larmes:
- je sais maman, et ne dis jamais que tu n'es pas une bonne mère. tu es la meilleure. tu t'en es très bien sortie.crois moi. et je te jure que je ne reverrai plus jamais Conrad.

je vis le sourire de Nicole Simon et cela me procura un bien immense.

- je vais être en retard.》

ma mère me donna une légère tape dans le dos et elle s'éloigna.
je me vêtue comme chaque jour de travail d'une mini jupe bleue et d'un corsage blanc, surmontée d'un tablier blanc. je tirai ma chevelure noire epaisse en arriere à l'aide d'un chignon et mit un bandeau blanc. je chaussai mes Vans blanc et me rendit, comme à la costumée, à la cinquante quatrième avenue.
ma journée, comme chaque jour, était mouvementée. je servais des cafés, des croissants, des omelettes, etc... j'essuyais la graisse sur les tables, les gouttes de café, etc... puis, à 4 heures, je terminais mon service. je passais à la supérette, puis je rentrais chez moi. naturellement, ma mère n'y étais pas. alors je m'asseyais pour manger ce qu'elle m'avait laissée, je buvais une bière, je rangeais les courses et à 6 heures, je prenais des cours par correspondance.

ding ding zzzz zzzz
mon téléphone sonna et me sortit d'un rêve étrange. je levai ma tête et m'aperçu qu'il était 7 heures du matin. j'avais dû m'endormir à minuit, après mes cours du soir. je decrochai le combiné, ne sachant pas qui pouvait appeler aussi tôt.

《 Bonjour Mlle. Simon. c'est Ella Crackers. vous ai je réveillée?

je sursautai au son de sa voix et je poussai un petit cri de bonheur. voyant que je ne répondais pas, Ella se contenta de dire:
- vous commencerez lundi si possible. le salaire est de 15 dollars l'heure. vous serez mon assistance. votre travail consistera à contacter mes clients, prendre des rendez-vous, répondre aux téléphones, passer les commandes, etc... m'assister, quoi ? éclata la couturière à l'autre bout du fil.

je ne savais quoi dire. au même moment, ma mère entra dans la pièce, l'air maussade. mais, je ne prêtai pas attention à son air, car j'étais trop excitée par la nouvelle que venait de m'annoncer Ella Crackers.
- bien sûr. je serai là lundi matin sans faute. merci madame. vous ne le regretterez pas, me contentai je de dire.》
elle raccrocha et je me rendis comte que je ne savais pas à quelle heure commencer mon service lundi, ni ce que j'allais porter.
je me retournai vers ma mère pour lui demander conseil et je la vis pleurer.

《 qu'est ce qui t'arrive maman? je t'assure que je n'ai revu Conrad. et je ne le reverrai plus jamais.

Nicole leva ses yeux vers moi, et je sus qu'il ne s'agissait aucunement de Conrad. celle ci ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. on aurait dit qu'elle avait perdu tout faculté à parler. elle se laissa choir sur un vieux fauteil au coin de la pièce et mit sa main sur sa tête. ma mère n'osait plus me regarder, et je sentais la panique m'envahir. qu'avait il de si inquiétant pour que maire n'osa pas me regarder? je m'agenouillai par terre au près d'elle, en essayant de me rassurer, mais rien ne se fit.  lorsqu'elle cessa enfin de pleurer, elle m'avoua:
- le motel dans lequel je travaillais à fait faillite. je suis au chomage! cria t-elle. comment allons nous faire Mya?

je me precipitai de ma rassurer:

-je viens d'avoir Ella Crackers au téléphone. j'ai eu le job. je toucherai 15 dollars de l'heure. ce n'est peut être rien, mais ça ira le temps que tu trouves un autre travail. nous n'avons  qu' à diminuer les dépenses. nous allons y arriver man. crois moi. nous allons nous débrouiller, comme nous l'avons toujours fait. 》

je la pris dans mes bras et je la sentis se détendre. quoi que je savais que mes paroles n'étaient pas totalement à vraies, je me sentais heureuse.