chapitre 3

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le lundi matin, je me réveillai à 6 heures. je pris un bain d'eau froide et je me para d'une robe bleu marine que j'avais acheté pour l'église et qui comptait parmi mes seuls habits de sorties. je m'étais lavé les cheveux, et ils brillaient presque, tellement leur noirceur était vif. Mes escarpins, tout aussi noire que ma chevelure, me grandaissaient. je fis une queue de cheval, que ma mère transforma en un sorte de bouquet de fleurs avec des épingles. je me maquillai légèrement dans le but de paraître plus vieille, et pris soin de peintre mes lèvres d'un rouge vif. puis, avant de m'en aller, je me regardai dans le miroir, satisfaite, car je paraissais deux fois mon âge. en sortant, ma mère, debout devant la porte en pyjama, me tendit une boîte à lunch, dans lequel il y avait trois sandwiches, une pomme, deux bouteilles d'eau, et un soda, et un petit sac de cuir noir, que je pendit à mon épaule.

《 cela me rappelle ton premier jour d'école. c'est fou ce que tu as grandi vite, me soupira t-elle en levant la tête vers le plafond. que fais je bien pouvoir faire de mes journées maintenant?

je la regardai, puis je lui souris:
- je suis sûre que tu trouveras maman. par exemple, tu pourras aider à l'église. et il y a tellement de ménages à faire dans cette maison. tu vas être occupée toute la journée.》

je fis la bise à ma mère, puis elle me donna quelques consignes, et je partis. je n'avais pas de quoi me payer un taxi, alors j'ai dû marcher.
lorsque j'arrivai, l'immeuble dans lequel se trouvait mon nouveau travail était vide. je restai donc dehors, le froid me glaçant les os, pendant une bonne demi-heure. et, lorsque 7 sept heures sonna, le concierge vint offrir la porte et m'invita à m'asseoir à l'intérieur. il me fit savoir, en apprenant que j'attendais depuis 6 heures 30, que la boutique ne s'ouvrait qu'à 8 heures et demi. je profitai donc de ce temps pour avaler un sandwich et boire une bouteille d'eau. vers 8 heures, une voiture traversa la ruelle, et j'entendis sonner, puis le concierge alla ouvrir à une femme menue, d'assez grande taille, portant un tailleur pantalon jaune, presque du même modèle que le mien, mais en meilleur qualité. avec un chignon dressé sur le haut de la tête, Ella Crackers fit son apparition, tenant dans sa main droite un sac mauve et de l'autre, de nombreuses clés. à ma vue, la vieille dame éclata de rire.

《 oh mon Dieu, tu y es allée fort. tu ressembles à ma mère. et ce n'est pas un compliment, crois moi, continua t-elle de rire. montons vite que je t'arrange ça ma petite.》

je me sentis honteuse, car je cherchais à impressionner mon employeur, alors que je n'avais réussi qu'à la faire rire. alors, je ramassai mon lunch et je suivie Ella dans sa boutique.
celle-ci me fit m'asseoir sur l'un des fauteuils de son bureau, et regarda l'heure dans sa montre puis lâcha:

《 30 minutes pour te redonner ta jeunesse, ta beauté et ton eclat.》

je la fixait attentivement alors qu'elle s'affairait autour de moi. cette dernière ouvrit son sac et sortit une trousse de maquillage, un fer à cheveux, une brosse et un savon. Ella me tendit le savon et m'envoya me laver le visage dans une petite pièce du fond qui servait de toilette. je revins, quelques secondes après, m'installer sur le fauteil à côté d'elle, le visage mouillé. la couturière me défit les cheveux, et commença à me faire des plis. les plis terminés, elle donna du volume, à l'aide d'une peigne et de la brosse, a mes cheveux. et sans dire un mot, elle se plaça devant moi, s'éloigna pour mieux m'admirer. lorsqu'elle fut satisfaite de son travail, elle arbora un sourire magnifique qui fit briller ses yeux. puis, celle-ci m'essuya le visage à l'aide d'un tablier. puis, elle me maquilla. je ne saurais dire ce qu'elle m'avait fait, mais jamais de ma ve, je n'avais été aussi belle. lorsque j'allai me placer devant le miroir, je fus surprise par ma beauté à la fois dangereuse et douce. mystérieuse et chaleureuse. le far à paupière noir, faisait paraître mes beaux yeux marrons, le mascara noircissait mes longs cils, mes lèvres, fines et exquises étaient légèrement rose. Mes cheveux étaient à couper le souffle. ils étaient volumineux et semblaient rayonner.

《 tu es tellement magnifique! tout en toi est parfait, murmura la voix d'Ella. cette dernière me tendait une robe rouge, absolument divine. essaie la, c'est la maison qui offre.》

la vieille dame me regardait avec des yeux pleins d'admiration, lorsque j'apparus dans la robe rougeâtre qu'elle m'avait offerte.
《 tu devrais être mannequin, me lança t-elle comme si une lumière s'était faite dans sa tête.

je ne savais pas quoi lui dire, moi même, j'avais du mal à croire que cette fille resplendissante dont je voyais le reflet dans le miroir, c'était moi. ce fut alors que mes yeux se possèrent sur son habit jaune ressemblant à celui que je portait pour mon entretien. en voyant mon regard, Ella proféra:
- ah oui! j'ai beaucoup aimé le tien. alors je me suis fait faire une du même modèle. elle me va bien. n'est ce pas? me demanda t-elle.
- oui, elle vous va bien, me contentai je de dire.
- s'il te plaît, pas de vouvoiement. je me sens déjà assez vieille, admit elle en mettant de l'ordre dans son bureau.

un long silence s'installa dans la pièce, pendant laquelle je me demandais ce que je ferai aujourd'hui. Ella, comme si elle lisait dans mes pensées, balbutia:
- tu vas rencontrer tous mes employés  aujourd'hui. Mes clients les plus importants, et aussi mon cher associé.  c'est un homme charmant. il te plaira sûrement. 》

à peine eut elle fermé la bouche qu'une multitude de voix se fit entendre en dessous de nous. la veille dame s'immobilisa un instant puis murmura quelques propos inaudibles.
je fis la connaissance de ses 5 couturières, de son essayeur, de son réceptionniste et de sa femme de ménage. ils étaient tous aussi aimable les uns que les autres. chacun d'entre eux avait sa façon de rayonner. même Ella Crackers que je considérait  comme une femme dure, implacable, et sans coeur, se révélait être d'une bonté sans pareil, d'une sensibilité étonnante, d'une compréhension admirable et d'un sens de l'humour surélevé. ma première journée de travail s'annonçait extraordinaire. je plaçait des commandes pour des tissus et ma patronne me félicita sur ma capacité à faire des prix. je lui répétai que lorsqu'on était pauvre, on apprenait forcement à faire des prix. je lui fixais des rendez-vous, et je declinais les invitations auxquels mon employeur n'était pas intéressée. malgré le travail à faire, je m'amusai énormément. décrocher le combiné était devenu un réflexe pour moi. je rencontrai quelques clientes de la boutique. ils étaient des hommes et des femmes avec une situation plus ou moins aisé, car ils étaient parés de fourrures, de perles et quelques fois de diamants. Ella les fit savoir qu'ils devaient d'abord passer par moi pour quoi que se soit, et ils acquièrent, puis, je les montrai les dernières pièces de la collection d'automne, et tous me suivirent avec une attention indiscutable. lorsqu'ils partirent, mes collègues, si je pouvais les appeler ainsi, et ma patronne me taquinèrent.

《 jamais la clientèle masculine n'avait été si attentive. j'ai vu des hommes baver, me sourit Claire, l'une des couturière.
- ils étaient tous sous le charme, renchérit Ella, complètement. maintenant, il te reste la dernière personne à rencontrer.》

elle fit un clin d'oeil aux autres et je me sentis prise de panique. qui était donc cette personne?

la réussite d'une noire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant