- ℂhαpitre ℙremier : Kourou -

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Centre spatial de Kourou, Guyane

19 août 2094

C'était incroyable.

La foule était gigantesque.

Les caméras de télévision étaient partout, à côté de multiples journalistes de différentes nationalités. Nous avions commencé à marcher sur le tapis rouge qui s'étendait de la sortie du bâtiment spatial de préparation - tapissé du logo de l'International Mones Program Agency - jusqu'au Monès.

Oui, le Monès était là, colossal, magnifique, et imposant. Je n'y croyais pas. Le Grand, l'Unique Monès !

Dès notre entrée en piste, je sentais me couler des sueurs froides. Bien que le stress s'imposait en moi, je ne laissais passer que la fierté.
J'étais à la tête de la marche, suivi par 19 personnes, le futur équipage de l'U-216, lequel était le dernier né des vaisseaux de l'IMPA, et surtout, la version finale de tous ses prédécesseurs.

Le public, qui était venu assister à l'événement, s'était aussitôt tourné dans notre direction en acclamant notre passage. Les caméras s'étaient braquées sur nous. Je regardais autour de moi, ne pouvant m'empêcher d'esquisser un large sourire de fierté. Marchant tout droit, j'aperçus les généraux de l'armée de l'air, l'armée de terre et de la marine, debouts côte à côte, entourés de soldats en position, effectuant le salut militaire pour la cérémonie, et un personnage que nous connaissons tous bien maintenant ; John Owken, le PDG et créateur de l'IMPA.

Nos uniformes étaient assez sophistiqués ; blancs, en partie colorés de deux nuances de violet, sauf moi et deux autres personnes ; nous avions des uniformes sombres.

Les deux autres personnes avaient des uniformes recouverts d'azur, tandis que mon uniforme était verdâtre, décoré de multiples distinctions, 7 étoiles de bronze ornaient mon col. J'étais si honoré...

J'effectua le salut militaire en m'arrêtant devant les généraux, puis les saluant un par un.
La dernière personne à qui je serra la main était Mr Owken. En m'empoignant la main, ce dernier me transmit :
- On est tous avec vous, Saul. C'est en vous que ces 19 personnes on placé leur confiance. Ils comptent sur vous, nous comptons sur vous, commandant Watkins.
Intimidé, je me contenta d'acquiescer, avec un sourire béat.

- Ah, et aussi...

Il me retint et me souffla à l'oreille:

- Essayez de ne pas mourir trop tôt, ce serait dommage !

Après cette remarque, il m'afficha le plus hautain des sourires, ricanant dédaigneusement, comme l'aurait fait le chef d'une bande d'enfants fauteurs de troubles dans une cour de récréation. Démuni, je ne savais pas dans quel sens prendre son avertissement, ou sa moquerie. Mon temps d'hésitation laissa place à un rire artificiel.
Owken ne nous aura plus en face de lui, il pouvait bien se permettre de nous lancer quelques pics.

Après ce moment suspendu, l'équipage salua comme moi chaque militaire, puis un bruit fit irruption. Nous nous tournions vers le début de la piste, une aéro-limousine blindée se posa. Deux chauffeurs vinrent ouvrir une porte, d'où une jambe apparût, puis un personnage en sortit, très bien habillé, vêtements taillés sur mesure, nets et impeccables.

Le président.

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