Mes yeux s’agrandirent. Devant moi s’offrait une vue nouvelle. Je discernais des collines roses éclairées par la lumière blafarde des étoiles. Un faisceau lumineux rougeâtre balayait ce paysage désolé à intervalles réguliers. Sur la crête, les branches dénudées de quelques arbres chétifs se découpaient sur le ciel violacé. Il n’y avait pas âme qui vive. Le silence était gâché par la sirène de la forteresse. A son sommet, je distinguais une vague silhouette qui scrutait l’horizon. Je n’avais rien pour me camoufler, rien pour passer inaperçu. Le visage de l’enfant me revint ; je sus que j’avais fait le bon choix.
Je m’accroupis et je rampai. Le vent était chaud et m’apportait une odeur de terre mouillée. Je progressais lentement. Les rayons rouges balayaient toujours la zone. Soudain je perçus un bruit sourd. Je me figeai et tournai lentement, très lentement la tête. Mon sang se glaça. Une patrouille de robots sortait du camp. Ils se dispersèrent. La panique me saisit. Je restais allongé par terre sans même oser respirer. Quand un des lointains agents de sécurité me pointa du doigt je réagis. Je me levai et me mis à courir de toutes mes forces.