Nous sortîmes de la casemate et traversâmes le dédale de collines. Le soleil était désormais haut dans le ciel. L’étendue d’eau léchait le rivage à intervalles réguliers. Devant moi, le robot laissait de profondes traces dans les gravillons. Bientôt nous croisâmes quelques créatures de fer qui me regardèrent d’un air méfiant. Mon cœur battait très vite.
« PERSONNE NE TE FERA DU MAL TANT QUE JE SERAI AVEC TOI. »
Le robot me regardait et son écran affichait un sourire. Je lui souris faiblement en retour. Nous nous éloignâmes de la mer et nous approchâmes d’étranges bâtisses de métal.
« CE SONT DES BOUTIQUES, m’expliqua-il. ON Y TROUVE TOUT CE DONT UN ROBOT A BESOIN. DANS LE TEMPS, LA VILLE ETAIT REPUTEE POUR SES NOMBREUX COMMERCES. ICI VOIS-TU, TOUTES LES NATIONS DU MONDE SE RENCONTRENT, ET CHACUN RESSENT LA NECESSITE DE PARTAGER LES CREATIONS DE SON PEUPLE. »
Je hochai la tête. J’étais empli d’émerveillement devant tous les bibelots inutiles et donc interdits dans le monde où vivaient mes parents.
Nous dépassâmes un étrange bâtiment construit avec des barres de fer rouillées. Il contrastait avec l’architecture environnante. Intrigué, je me tournai vers mon escorte.
« Dis, quel est ce tas de ferraille ?
- C’EST L’ANCIENNE GARE.
- Là d’où partent les trains ? Mes parents m’ont dit que c’était un des moyens de communication les plus rapides !
- PLUS AUCUN TRAIN N’EST EN SERVICE DANS LE MONDE AUJOUD’HUI PETIT.
- Pourquoi ?
- PARCE QUE NOUS PERDONS TROP DE TEMPS. DE NOS JOURS TOUS LES ROBOTS UTILISENT LES PORTAILS. AVEC CEUX-CI TU PEUX MONTER A PARIS EN MOINS DE CINQ MINUTES. »
Cet endroit lugubre ne m’inspirait pas confiance. L’humanité avait été définitivement dépassée.