Partie 7

1 0 0
                                    

Nous continuâmes notre marche. J’étais très attentif à tout ce qui m’entourait, dévorant des yeux les boutiques aux couleurs chatoyantes. J’aperçus sur l’eau une étrange coupelle de verre. A l’intérieur je distinguais les contours crénelés d’une tour.
« CE QUE TU REGARDES EST LE VESTIGE DU CHATEAU D’IF. C’EST TOUT CE QUI RESTE DE L’ANCIENNE  VILLE DE MARSEILLE.
- Mais que s’est-il passé pour qu’on en vienne à de telles extrémités ? soupirai-je.
- LES HOMMES AVAIENT FAIT TROP DE DEGATS SUR L’ENVIRONNEMENT, IL FALLAIT LES ARRETER. LA GRANDE GUERRE NOUS A PERMIS DE LES NEUTRALISER. EN REVANCHE, LES CONSEQUENCES ONT ETE LOURDES. LA VILLE A ETE REDUITE EN MIETTES ET SES RUINES DORMENT DESORMAIS SOUS L’EAU, SUITE AU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE.»
Nous marchâmes encore un peu de temps avant de nous arrêter. Je levai les yeux vers N85bis d’un air interrogateur.
« JE TE PRESENTE NOTRE DAME DE LA GARDE OU LA BONNE MERE ! C’ETAIT L’EMBLEME DE LA VILLE. CONSTRUITE SUR UN PITON CALCAIRE DE 149 METRES D’ALTITUDE ELLE SURPLOMBE LA CITE. ELLE A ETE RECONSTRUITE A L’INDENTIQUE AVEC UN ALLIAGE SPECIAL TRES RESISTANT A LA POLLUTION. »
J’observais cette basilique bouche bée. Au sommet du clocher carré qui devait être haut d’une cinquantaine de mètres, se dressait une statue représentant une mère et son fils. C’était magnifique.
« NOUS AVONS DECIDE DE LA REPRODUIRE CAR DEPUIS LE MOYEN AGE ELLE ETAIT CONSIDEREE COMME LA GARDIENNE DES MARINS ET DES PECHEURS. DEPUIS SON CLOCHER, LA VUE PANORAMIQUE DE MARSEILLE EST EXCEPTIONNELLE. C’ETAIT UN LIEU DE CULTE IMPORTANT LORSQUE LES HUMAINS PRATIQUAIENT LE CULTE DES DIEUX. DESORMAIS ELLE SERT DE LIEU DE RASSEMBLEMENT ET DE VIGIE POUR LE REPERAGE DES MENACES QUI POURRAIENT PROVENIR DE LA MER. »
Je monterai avec ma sœur quand je l’aurai retrouvée. On regardera la mer, on se prendra pour les dirigeants de ce monde futile.
« A QUOI TU PENSES ENZO ? me demanda le robot.
- A ma petite sœur, murmurai-je. »
Le regard de l’humanoïde sembla s’attendrir. Des larmes envahirent mes yeux. J’y voyais de plus en plus flou. Soudain je sentis les liens qui me serraient les poignets se détendre. Surpris, je relevai la tête. N85bis avait rompu la corde avec une pince.
« ÇA DEVAIT FAIRE HORRIBLEMENT MAL CE TRUC. ALLEZ, JE SUIS SÛR QUE TU VAS LA RETROUVER. DEPECHONS-NOUS DE REJOINDRE IMPERATOR II, IL POURRA PEUT ETRE T’AIDER. »
Je hochai la tête en reniflant. Du revers de la main j’essuyai mes larmes et souris au robot.
« JE PREFERE CA !»
Nous entrâmes dans le centre de la ville. Toutes les architectures se côtoyaient. Grâce à ce que m’avaient décrit mes parents, je reconnaissais l’influence italienne, américaine, anglaise, russe, africaine, orientale, chinoise et même japonaise. Nous passâmes devant l’ancien hôpital Saint Joseph. N85bis m’expliqua que les robots avaient changé sa fonction, n’ayant plus besoin de se faire soigner. Désormais, tous les hôpitaux qui parsemaient la ville étaient reconvertis en centre d’analyses climatographiques, en usine de réparation, ou en centre de recherches. En revanche, la Timone était devenu un immense centre d’archives qui regroupait tous les écrits retrouvés depuis l’invention de l’écriture.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Mar 01, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant