J’essayai de reprendre mes esprits. Depuis que les robots avaient le contrôle du monde, les choses avaient bien changé. J’ai onze ans et je m’appelle Enzo. Ici la vie n’est pas toujours agréable mais je m’y suis habitué. Les seules personnes qui avaient une place dans mon cœur étaient mes parents et ma petite sœur. Depuis la mort de Papa et Maman, celle-ci est devenue l’être qui compte le plus à mes yeux. Les robots nous punissent, car nos ancêtres ont détruit la terre. C’est pour ça qu’ils nous ont réduit en esclavage après la Grande Guerre. En 2965, les robots ont « repris la planète en main ». Moi je n’ai jamais vu le monde. Je suis né dans le camp de Marseille. Plus tard, je plongerai avec ma sœur, et j’irai voir les ruines de la cité de Marseille, enfouies sous les flots. Les robots ont osé m’enlever ma sœur car ils avaient besoin de main d’œuvre ! Je ne leur pardonnerai jamais. Je dois la retrouver, je la retrouverai !
Un bruit soudain me fit sursauter. Je fixais la porte. Je la vit bouger subrepticement. Elle émit un grincement semblable à un soupir d’agonie. Le jour s’était levé et je distinguais mal la silhouette à cause du soleil éblouissant. C’était un robot. Il n’était pas très grand et de forme carrée. Je distinguai une arme à sa ceinture. La lassitude avait chassé la peur. C’était fini.
« TOI, L’HUMAIN. LEVE TOI ET SUIS MOI. »
Je m’approchai de lui. Un écran lui faisait office de visage. De petits carrés jaune sur le fond noir formaient l’image d’une personne en colère simplifiée. Au milieu de son ventre se trouvait un affichage montrant le taux de batterie : à son maximum. Je n’étais pas près de me débarrasser de lui !
« DONNE-MOI TES MAINS. »
Je lui tendis docilement mes poignets qu’il noua avec un câble d’acier solide et épais. Je n’avais plus la force de résister. Ma détermination avait disparu telle la neige au soleil. Tous mes efforts avaient été réduits à néant, je ne pouvais plus rien faire.