Chapitre 2: Départ

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Un casque doré... La garde rapprochée du palais. Chez moi, dans un village Gris, ça ne peut être que mauvais signe. J'arrive à peine à respirer tellement le stress me serre la poitrine. Ils sont prêts à tout pour protéger le palais et la famille royale. Mais... Je n'ai rien fait contre le pouvoir ? Alors pourquoi est-il ici ?! Mon cerveau réfléchit tellement vite que le mal de tête commence à poindre.

Le garde se déplace d'un pas sur le côté et laisse passer un jeune homme. Celui que j'ai insulter tout à l'heure. C'est donc quelqu'un d'important au palais si il se déplace avec son propre garde.

L'homme aux yeux verts s'approche de moi, un pas, puis un autre. Je baisse les yeux, honteuse. Il est si beau et moi je suis sale. Sale et sûrement morte. Il va me faire torturer et executer, c'est sûr. Il tend la main vers moi et me tend un grand sac en carton. Ma sur range sa boite à couture là dedans.

"Prend ça. m'ordonne le jeune homme.

_Je suis désolée... Ne me tuez pas s'il vous plait.

_Prend le sac. Et quelle idée, je ne vais pas te tuer."

J'attrape le sac sans lever les yeux vers lui. Il fait demi tour et remonte dans sa voiture, son garde personnel se place devant et démarre le moteur. Alors seulement quand je n'aperçois plus la voiture, je me remet en mouvement. Je relève la tête, referme la porte et me tourne vers ma famille.

Ils ont tous la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Mon père m'annonce que j'ai énormément de chance et tout le monde acquiesce. Je regarde à l'intérieur du sac en carton blanc.

Des bandages, une pommade, des compresses stériles, des pommes, du pain, des noix, des biscuits et une fleur. Tout ça... Offert par un Doué que j'ai insulté. C'est à mon tour d'avoir l'air ébahie.

Ma soeur s'approche de moi et regarde dans le sac. Elle laisse échapper un couinement de surprise. Alors tout le monde se ramène pour jeter un coup d'il. Je donne une pomme à chacun, deux biscuits, quelques noix, et je pars me soigner dans ma chambre.

Je vide le sac sur mon lit et une enveloppe tombe. Je ne l'avais pas vue. Je la retourne et vois un cachet de cire vert. Dessus, le symbole de l'élément Terre. La famille royale est la seule à posséder ce don, ce n'est pas bon signe. J'ouvre la lettre de mes mains tremblantes et déplie le papier.

"La Grise, si tu as autant de courage que tout à l'heure, viens ce soir dans la forêt. J'aimerais en savoir plus sur celle qui m'a affronté. Je serais seul, fais en de même."

Alors ça... Si je m'y attendais... Ca ressemble quand même fortement à un piège. Mais bon, au point où j'en suis autant y aller. Je ne dirais rien à mes parents ni à ma sur. Mon jumeau peut garder le secret si je lui dis juste que je sors prendre l'air.

Je croise les bras sur ma poitrine, la fraicheur de cette nuit d'été s'insinue à travers mon t-shirt tout fin. Un quart d'heure que j'attend ce type. J'ai vraiment trop froid... Une petite flamme ne peut pas faire de mal. J'ouvre ma paume en direction du ciel et murmure "feu". Aussitôt une petite flamme rougeoyante apparaît au creux de ma paume. Tellement occupée à fixer le feu dansant entre mes doigts, je n'entend qu'au dernier moment la personne derrière moi.

Je me retourne en sursautant et fais s'éteindre la flamme qui me tenait chaud. Dans la pénombre, ses pupilles brillent comme deux diamants noirs.

"Tu peux refaire ça ? me demande-t-il tout bas.

_Faire quoi ?

_Le feu. Refais le s'il te plait.

_Je tenais juste un briquet dans ma main, pour me réchauffer, je ne suis pas une Embrasio, je ne peux pas faire de feu comme ça en claquant des doigts... mentis-je en reculant d'un pas.

Les Doués. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant