Seule

L'acceptation

Une légère brise s'était levée et soufflait délicatement sur mon visage. Je toussai et frottai mes yeux. En me relevant, je constatai que j'étais recouverte d'une fine couche de poussière et de cendres. J'époussetai mes vêtements mais m'arrêtai brusquement.

Plus un bruit. Le silence absolu.

Je me rappelais soudainement la situation dans laquelle j'étais. J'étais seule. Personne d'autre ne donnait signe de vie. La Catastrophe s'était finalement produite. Cette pensée me donna à nouveau envie de me recroqueviller par terre et de fondre en larmes. Mais je secouai la tête, résignée. J'étais plus forte que ça ! Il fallait que je sois plus forte que ça. Certes, il n'y avait plus personne, mais moi j'étais toujours là. Je respirais encore, j'étais vivante. Et je n'allais pas me laisser abattre.

La plupart des nuages ayant disparus, le ciel avait pris une teinte orangée et semblait en feu. Le soleil couchant illuminait les bâtiments en ruines et, si on oubliait un instant le drame qui s'était déroulé, ce paysage aurait pu être magnifique.

En regardant au loin, j'aperçu des montagnes. Si j'avais survécu, d'autres personnes devaient être également en vie. J'en étais sûre. Ils étaient là-bas, de l'autre côté des montagnes. Je devais me raccrocher à cette idée. Pleine d'espoir, je me mis en quête d'objets pouvant m'être utiles.

En fouillant dans les décombres tout autour de moi, je trouvai un sac en toile et un gros pull en maille rouge. Il me servirait sûrement lorsque le couché du soleil apporterait avec lui le froid glacial de la nuit. Toujours dans un esprit de survie, j'essayai d'ignorer l'ourson en peluche et la poupée qui avaient très probablement appartenus à des enfants qui vivaient ici. Mais où étaient-ils maintenant ? Je trouvai également une gourde - vide, malheureusement - ainsi qu'un couteau de cuisine. Avec toutes ces affaires, je me mis en quête d'un refuge pour la nuit.