Tentons le diable

Chapitre III

— Bonjour mon chou, nous avons une invitée à ce que je vois !

La matriarche se leva souriante et attrapa la main libre de la jeune femme en allant vers le plan de cuisine. Elle souhaitait lui demander ce qu'elle voulait boire pour son petit déjeuner.

— Maman laisse-la, je m'en occupe. Répondit Sasuke en se mettant à la préparation de deux tasses.

— Euh... Enchantée madame, je m'appelle Sakura... !

— Vous avez été discrets hier soir dit donc ! S'exclama Itachi en plongeant son nez dans sa tasse de café fumante, ricanant tout seul.

Sasuke ne pipa pas un seul mot et guida sa compagne à ses côtés à table sous le regard de sa famille qui ne pouvait la quitter du regard. Jamais ce genre de sous-entendus ne l'avaient atteint jusqu'à aujourd'hui. Au contraire de Sakura qui ne pouvait ignorer cette remarque stupide d'Itachi, son visage en témoignait facilement avec les rougeurs qui étaient apparues sur ses joues et son regard qui avait dévié vers ses pieds, devenant tout à coup fort intéressant.

Le cadet de la famille avait tout réuni pour qu'aucun ne pose trop de questions et que personne ne se doute de sa nature trop vite... Même si elle ne lui avait pas dit clairement et que personne chez les loups garous ne semblaient s'assumer, Naruto et Sasuke avaient bien vu clair dans leur jeu. Sakura ne voulait en aucun cas s'éloigner de son beau ténébreux, cette famille lui donnait des frissons dans le dos.

— Et dans la vie que fais-tu Sakura ? Lui demanda le père après s'être raclé la gorge.

— Je suis ostéopathe à l'hôpital de la ville, je dirige le département des urgences en ce moment surtout pour dépanner.

— Votre famille doit être fière de vous. Répondit l'homme en souriant, essayant de capter le regard émeraude de la demoiselle qui la fuyait. Cela fait longtemps que vous êtes en ville ?

— Depuis toujours...

Cette allusion à sa famille l'avait rendue nostalgique. Cela remontait à bien des années le moment où elle avait décidé d'enterrer cette partie de sa vie au fond de son cœur. Son entourage évitait toujours ce genre de sujet de conversation avec elle en signe de respect. Mais ici elle était en terre inconnue. Elle n'osait plus quitter des yeux ses genoux, la chaleur que dégageait sa boisson chaude la gardait les pieds sur terre. Seule cette grande main qui lui caressait l'une de ses cuisses par-dessus son vêtement la rassurait. Il ne lui adressait aucun regard, juste une discrète douceur.

— Ça sent le chien mouillé, non ? Intervenu le grand frère, le visage tendu.

— C'est sûrement les restes de la chasse d'hier soir fiston, Suigetsu et Karin sont passés me faire leur rapport avant de dormir dans une des chambres d'amis. Répondit le père simplement en lisant son journal.

Son cœur menaçait tout d'un coup de sortir de sa bouche. Sakura se leva brusquement de sa chaise et sortie au plus vite de cette maison. Il faisait glacial dehors vu la saison et l'heure, mais il le fallait. A tout prix. Respirer l'air de la nature et calmer la bête. La jeune femme avait envie de courir en liberté totale, mais ici ça lui était interdit et ça depuis des décennies. Sakura avait cru que l'on avait découvert sa nature, mais au final elle avait été témoin de la facilité des vampires à assumer entièrement leur tuerie sur sa race.

Elle tressauta quand elle entendit des voix s'approcher de la maison. Son ouïe lui jouait des tours, sa capacité pour évaluer les distances était devenue nulle. Comme à chaque fois qu'elle paniquait, se sentait seule, Sakura ne savait plus se servir de ses sens. Alors qu'elle s'était accroupie quelques pas après avoir passé la porte d'entrée la rose se leva d'un coup et rentra en collision avec un torse qui ne bougea pas d'un pouce. « Oh lui... » Elle ferma les yeux et agrippa son pull, les larmes aux yeux. Sa senteur lui était unique et elle la connaissait déjà sur le bout des doigts, entre milles elle le reconnaitrait même si elle était au bord du gouffre.