J'ai toujours aimé la pluie. Son bruit quand elle ruisselle sur les carreaux des fenêtres me détend et m'apaise. D'ailleurs, aujourd'hui, il pleut. Je suis seule, assise au rebord de la fenêtre, le regard perdu dans le vague. Quelqu'un toque à la porte. Ce quelqu'un entre et pose un quelque chose sur la table de nuit.
"Bonjour Haley. C'est l'heure de prendre tes médicaments." déclare un infirmier.
Toujours à l'heure. Jamais une minute de retard. Cela fait plus de cinq ans que je suis enfermée ici. Au Roses Hospital. Et depuis ces cinq ans, il n'y a jamais de retard pour la prescription de mes médicaments. Je ne suis pas dangereuse. Ils pensent que je le suis, mais moi, je sais que je ne le suis pas. L'infirmier me tend les petites pillules roses. Je les prends dans ma main et les mets dans ma bouche, feignant de les avaler. L'infirmier ne s'aperçut de rien, l'idiot. Il sortit la minute suivante. Je recrache les médicaments dans le lavabo. Je n'en ai pas besoin. Je retourne m'asseoir près de la fenêtre, pour admirer la pluie. De ma chambre, je peux voir la cour. Ainsi, je suis au courant de tout ce qui s'y passe. C'est plutôt pratique. Dans un hôpital psychiatrique, il vaut mieux savoir ce qui se trame. En parlant de ça, j'aperçois un véhicule rentrer par le grand portail. C'est un véhicule de sûreté. Y aurait-il un nouveau venu? Le véhicule s'immobilise. Le conducteur ainsi que le passager avant, descendent, fusil à pompe à la main. Wow, il doit être vraiment dangereux le nouveau. L'un ouvre la porte du fourgon tandis que l'autre, se tient devant ce dernier, tout en mettant son fusil en joug. Deux autres gardes descendirent du fourgon, tenant fermement un homme en combinaison orange, par le bras. Je sortis de ma chambre, et courus jusque devant la porte d'entrée, qui donnait sur la cour. Le nouveau avait un regard dur et froid. Ses cheveux tombaient légèrement sur son front, à cause de la pluie. Quelque chose de terrifiant émane de lui. Ses cheveux couleur de jais lui donnaient l'air encore plus sombre, ce qui est un euphémysme, sachant qu'il foutait déjà les jetons. Il a quelque chose de différent. Il ne ressemble pas à un anglais. Plutôt à un pakistanais. Oui, c'est ça. Un pakistanais. J'ouvris la porte d'entrée. Je me trouvais maintenant à quelques mètres du détenu. Son regard croisa furtivement le mien, et un sourire se dessina sur son visage. Il était beau. Même plus que beau. Il était magnifique. Si les dieux avaient existé, il en aurait fait partie. Son geôlier, lui fit baisser la tête, pour qu'il regarde le sol. Ensuite, il disparut, dans la pénombre du bâtiment de haute sécurité.
"Mlle Garrett, je vous ai déjà dit que vous ne pouvez pas sortir dans la cour en dehors des heures autorisées!" me rappelle Ida, l'infirmière en chef.
"Qui est le nouveau?" demandais-je.
Ida se raidit à ma question.
"Zayn Malik. Il est très dangereux, tu sais. C'est un psychopathe. Il a des troubles de la personnalité." informe-t-elle.
"Pourquoi était-il en tenue de détenu?" Je questionne.
"Il a tué énormément de gens. C'était un tueur à gages. Mais pas un simple, tueur à gages, il torturait ses victimes avant de les tuer, et parfois, quand c'étaient des femmes, ils les violaient." affirme Ida, avec effroi.
Je me sens un peu coupable de l'avoir trouvé beau maintenant. Peut-être que son sourire était pervers? Peut-être pense-t-il pouvoir me violer? Ou pire, me tuer?
"Il a avoué ces crimes?"
"Il a avoué les avoir tué, mais il a toujours nié les avoir torturées et violées. Personnellement, je pense qu'il aurait dû être condamné à mort." prononce Ida.
Peut-être qu'il est innocent? Hmm! Je suis pathétique. Evidemment qu'il est coupable. Il ne peut que l'être de toute manière. C'est un monstre et les monstres ne sont pas humains.
Ida me raccompagna jusqu'à ma chambre, et s'assura du fait que je crois à la culpabilité du monstre. J'espère que je ne le croiserai plus. Jamais.
