Le lendemain de ma "petite escapade" à l'infirmerie, je suis appellée par Mme Richards. Bizarrement, je ne suis pas convoquée à son bureau mais dans une chambre. Je pars, inquiète et surprise par cette demande express.
"Mlle Garrett! C'est un plaisir de vous revoir! Je suis vraiment navrée de ce qui vous ait arrivé hier. J'espère que vous allez mieux, car votre filleul vous attend."
Une bouffée de chaleur m'envahie.
"Oh... Merci. Eh bien, quand il faut y aller, il faut y aller." Je réussis à articuler.
Elle ouvrit la porte qui se trouvait derrière elle. J'entre lentement, très lentement. La porte se referme en un bruit sourd, qui me fit sursauter. Une ombre passe dans la pièce. Mes muscles sont tendus. Une petite lueur apparaît et éclaire la pièce. "Une cigarette" deviné-je. J'allume la lumière. Je ne supporte pas être dans le noir. Maintenant, je le vois. Il est là, à fumer tranquillement sa cigarette tandis que je me liquéfie devant lui. Celui-ci s'approche de moi puis me tourne autour, comme un charognard sur sa proie.
"Tu es plutôt pas mal pour une taré." déclare-t-il.
"Je... Je... Ne suis pas... taré!" dis-je, avec grandes difficultés.
Son rictus ne tarda pas à résonner dans la pièce.
"Alors comme ça, je te fais peur. As-tu peur Haley?" demande-t-il.
Mon silence est éloquent. Il tire une taffe et souffle sur mon visage. Je tousse à cause de la fumée.
"Assis-toi si tu veux." propose-t-il.
Je ne fis rien de sa proposition et restai debout. Lui, préfèra s'asseoir dans son fauteuil, au coin de la chambre. Une question me brûlait les lèvres.
"Avez-vous violé vos victimes?" Je questionne.
Son expression changea du tout au tout. Son sourire rieur disparut et laissa place à un visage déformé par l'énervement.
"Serais-tu effrayé si je te répondais oui?" riposte-t-il.
"Pourquoi est-ce que vous me regardez comme si vous vouliez me tuer?" dis-je.
"Peut-être parce que j'ai envie de le faire." réplique-t-il.
Ce salopard joue avec moi! Je ne veux pas être l'objet de ses souffrances! Jamais! Il n'a pas le droit de se servir de moi de cette manière, c'est vraiment minable. Il étira ses jambes et les posa sur un petit meuble non loin de lui. Affalé comme un vieillard alcoolique, il continue de fumer. Je finis par m'asseoir sur le lit, ne supportant plus de ressembler à une plante verte, immobile.
"Pourquoi?" demandais-je, déterminée à découvrir les raisons de ses crimes.
"Elles ne cessaient de me provoquer. Ce n'étaient que des petites arrogantes." raille ce dernier.
"Et vous, un monstre." lâchais-je.
Il se leva d'un bond et se dirigea vers moi. Prise de panique, je me levai à mon tour. Son corps pressait le mien contre le mur. Ses yeux me dévisageaient. Il ne disait rien, il se contentait de me regarder fixement. Son nez frôlait le mien, ce qui me fit frissonner. Voyant mon air terrifié, il se mit à rire. Ce dernier s'écarta de moi et recommença à fumer sa cigarette.
"Je t'aime bien. J'aime quand on me tient tête. Ça rend le jeu encore plus amusant." Chuchote-t-il.
Mon cœur se serra à l'entente de ses mots. Il me fait vraiment peur. Mes jambes flageolaient de plus en plus et il m'était maintenant difficile de rester debout.
"Assis-toi, Haley." prononce le pakistanais, en insistant bien sur mon prénom.
Je m'assis, lentement sur le rebord de son lit, alors que lui, était debout, adossé à un mur.
"Et si on jouait?" s'exclame-t-il, amusé.
Il se rapprocha du lit et s'accroupit pour être plus ou moins à ma hauteur, après avoir jeté sa cigarette dans une poubelle non loin. Je baissai la tête, ne voulant pas affronter son expression sadique. Celui-ci releva mon menton, et me regarda droit dans les yeux.
"Veux-tu jouer, Haley?" Demanda-t-il, intrigué.
Je secouai la tête. Je ne voulais pas jouer avec un monstre! Le brun se rapprocha encore plus de moi et chuchota contre mon oreille :
"Tu ne connais même pas le jeu, ni ses règles."
Je respirai difficilement. Sa main lâcha mon menton pour descendre vers mon cou. Je ne bougeai plus. Mes poings se resserrèrent. Il descendit encore sa main, rencontrant la bordure de ma blouse. Sa main se stoppa. Il sourit, avant de me pousser, allongeant mon corps fragile sur le lit. Il se mot au dessus de moi, avec le même sourire qu'à notre rencontre, dans la cour. Le monstre attrapa mes poignets et les plaça au dessus de ma tête, m'immobilisant. Son visage s'approchait dangereusement du mien.
"Veux-tu connaître les règles? Veux-tu jouer avec moi, quitte à perdre?" dit-il, contre mon oreille gauche.
Mes yeux se fermèrent. Une larme roula sur ma joue. Pourquoi moi? Ne peut-il pas juste me laisser partir? Et quel est ce jeu dont il me parle? Je ne veux pas jouer moi! Je veux juste retrouver Niall et Louis.
"Si tu joues avec moi, je ne te ferai aucun mal." Assura le dit Malik.
J'hochai la tête en guise de réponse. Il sourit.
"Je n'ai pas bien entendu." Déclare-t-il.
"J'accepte de jouer avec vous." Crachai-je.
A ces mots, il lâcha l'emprise qu'il avait sur mes poignets et se releva. Il me tourna le dos pour prendre une autre cigarette dans le paquet."Tu en veux une?" Demande-t-il.
Je secouai la tête. Je ne fume pas. Et puis je ne vois pas comment je pourrais. On a pas le droit de fumer ici. Je me demande bien pourquoi lui, il en a le droit.
"C'est quoi le jeu?" Interrogeais-je, anxieuse.
Il ria, avant de répondre :
"Un jour, une question."
Je fronçais les sourcils. Quel était ce jeu bizarre? Et quelles étaient les règles? Il me devança en répondant à ma question.
"La règle est simple : si tu me mens, je te tue." déclare-t-il froidement.
Mon rythme cardiaque s'accéléra. Il avait dit qu'il ne me ferait aucun mal si je jouais avec lui. Il a menti, ce salopard.
"Je blague, Haley. Je ne te tuerai pas. Mais je déteste qu'on me mente. Alors ne mens pas et tout ira bien." Dit-il, se voulant rassurant.
"Et qu'est-ce que je gagne?" lâchais-je.
"Des réponses." Répond-t-il, simplement.
"Et arrête de me vouvoyer, je ne suis pas vieux. Pas encore." Ajoute le brun.
Je jouais avec mes doigts, sous le regard pesant du monstre. Je ne cessai de penser au pourquoi du comment. Ce mec est tordu. En même temps, tous les gens ici le sont, sinon ils ne seraient pas là.
"Je peux poser ma question?" Dis-je, neutre.
Le pakistanais me répondit par un simple "Ouais." Ses yeux étaient plein de malice mais sa voix était tellement détachée. J'ai peur de sa réponse. J'ai peur de connaître déjà la réponse.
"Pourquoi es-tu là?"
Son expression changea et la malice de ses yeux laissa place à de la déception.
"Je pensais que tu choisirais quelque chose de plus original, mais comme tu sembles vouloir à tout prix le savoir, je vais te le dire. Je suis là parce que j'ai tué des gens : des hommes, des femmes, et parfois même des filles comme toi, Haley." Déclare-t-il, sans une once de remords dans la voix.
Je n'aurais jamais dû accepter de jouer avec lui, jamais. Il va me tuer, c'est sûr.
