Ce n'est qu'à la tombée de la nuit, que je suppose être enfin arrivée à destination. Le chat/Liv dort paisiblement sur mon dos depuis qu'il s'est affalé par terre décrétant ne plus pouvoir faire un pas de plus alors que nous étions partis depuis seulement une petite heure. Il paraissait si fatigué que je m'étais résignée à le porter.
Maintenant, une grande bâtisse blanche me fait face, éclairée au clair de lune elle m'effraie et je m'arrête, la détaillant de mes yeux de louve. Liv émerge enfin de son long sommeil et reprends sa forme humaine. Je fais de même et me retiens à lui pour éviter une chute.-Nous y voilà.
Je me répète intérieurement sa phrase. J'ai les mains moites.
Liv semble remarquer mon malaise et pose une main réconfortante sur mon épaule.-Ne t'inquiètes pas, tout se passera bien.
Il semble tellement y croire que je lui adresse un petit sourire. De mon côté je suis quasiment certaine que tout se passera mal. Je n'ai jamais vraiment adressé la parole à une personne de mon âge et je n'ai pas la moindre idée de comment s'y prendre.
Malgré tout, je suis Liv qui s'avance dangereusement de la porte d'entrée aussi noire que mes pensées.
Finalement, nous entrons ensemble dans Elequis. Le hall d'entrée est immense, un majestueux escalier en marbre repose au centre de la pièce. Des fauteuils en velours sont disposés autour d'un feu de cheminée, ce qui me rappelle le salon de Liv.
Une grande porte en bois dont je suppose être l'entrée du bureau de la directrice, trône à côté de l'escalier. Nous attendons sagement dans cette pièce. Pas longtemps, pas assez. Un petite femme menue sort sa tête de la grande porte et nous fait signe d'entrer.
J'emboîte le pas de Liv et entre dans ce bureau la tête basse, les yeux rivés au sol. Nous nous asseyons en silence et je manque de tomber de ma chaise, refusant de lever la tête et de croiser le regard de cette femme.-Allons mon enfant, regardez moi, murmure t'elle
Je lève la tête tout doucement et croise des yeux aussi dorées que les miens. Je la détaille un instant, ses douces boucles encadrent joliment son visage et un grand sourire l'illumine. Je pince les lèvres, intriguée par ses yeux identiques aux miens. Ravie de mon attention elle sourit de plus belle et commence :
-Je m'appelle Lisel, me dit-elle avec une voix réconfortante
Je hoche la tête doucement pour lui montrer que je l'écoute, trop timide pour prononcer un mot.
-Elequis, est une école pour les enfants comme toi, des métamorphes. Vous êtes répartis dans différents cours selon vos niveau et la couleur de vos yeux qui indiquent votre type de métamorphose.
-D'accord... Alors vous aussi vous vous transformez en loup ?Lisel sourit, contente que j'ouvre enfin la bouche.
-Non, en chien mais étant donné que c'est de la même famille, nos yeux sont de la même couleur. En parlant de ça, il faut que tu saches une chose, tu es très en avance sur les autres ! Je n'ai jamais vu d'enfant anamorphe aussi puissant et pourtant j'en ai vu défiler ici. Certains élève de ton âge, n'ont même pas encore leur couleur d'œil défini... Et il doit y avoir 2 élèves qui arrive à se transformer entièrement. Tu es brillante Ébène, d'après ce que Liv m'a raconté en tout cas..
Celui-ci m'adresse un clin d'œil.
-Mais Liv a les yeux verts et pourtant il se transforme en chat..
-Liv est un cas particulier, les yeux verts se sont des multi-metamorphes, à chaque nouvelle transformation une nouvelle forme. Ils ne savent jamais en quoi ils se métamorphose avant d'y être.
Pour revenir à toi, ton avance sur les autres n'est pas encore expliquée et je cherche encore des réponses.. Si jamais je trouve un petit quelque chose je te tiens au courant bien sûr !-Mhh, je peux vous montrer si vous le souhaitez?
Elle joint ses mains et m'adresse un nouveau sourire. Je prends ça pour un oui et m'exécute me transformant en cet autre moi.
Sous ma vision de louve, je vois les yeux émerveillé de Lisel et ceux, fiers de Liv. J'agite mes petites oreilles et me retransforme en humaine.Lisel le sourire jusqu'aux oreilles me tends la main et me dit :
-Bienvenue à Elequis mademoiselle Henantios !