Elle se nomme boulimie...

62 3 1
                                    

J'étais assise là, sur mon vieux canapé aux ressorts détraqués, à regarder fixement les images défilant sur l'écran de la télévision quand soudain elle m'apparue. Elle se tenait devant moi, droite et raide comme un lampadaire. Elle n'a jamais la même forme. Elle peut être n'importe qui et n'importe quoi, mais cette fois, elle était gigantesque et me contemplait de ses deux yeux fluorescent, comme dans les films d'horreur. Je tentait de fuir, mais il était trop tard. D'abord, ce fut mon ventre qui se tordit violement de crampe, puis cette douleur insoutenable se propagea dans tout mon corps jusqu'aux extrémités de chacun de mes membres. Je ne voulais pas la voir. Je voulais la fuir, mais la tentation m'avait déjà envahie. Elle s'approcha doucement de moi, se pencha en avant, et me chuchota ces quelques mots : « Vas-y, je sais que tu en as envie ».

Je tournait la tête comme signe de refus en essayant de résister, tandis que ses grandes mains gelées s'agrippèrent à mes épaules comme un animal refermant la gueule sur sa proie. Le froid émanant d'elle me transperça le corps tel des flèches et ses yeux si attractifs me firent craqué. Je plongeais mon regard dans le sien comme hypnotisé. J'étais définitivement fichue. Comme si l'on m'avait amadouée, je me dirigeai vers le frigo se trouvant dans la pièce à côté et me ruai sur tous ce que je trouvais. Je pleurais, mais pourtant, je continuai à manger. Elle est trop forte et moi, trop faible.

Elle peut faire ce qu'elle veut de moi, même me détruire sans que je ne puisse rien dire. Sa voix murmurant des encouragements semblant si vrai, ses mains me saisissant si fort qu'il m'est impossible de lutter et son regard envoûtant m'empêche toutes rébellions. Je suis un mouche prise dans une toile d'araignée, à la merci de celle-ci. Elle me hante chaque jour. Elle apparaît soudainement, s'approche de moi et m'encourage pour faire le pire. La voilà! Elle se nomme boulimie et elle me pourrie la vie.

Pour le meilleur, comme pour le pireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant