Chapitre 14

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PDV Ji-Yong

Cela va faire la sixième maison visitée. On peut dire que ce criminel est fort, il a même tout prévu. Tellement prévu que nous cherchons depuis quatre semaines sans résultats. Au moins, on est sûrs de la théorie de JiEun. Mais cela ne m'empêche pas d'être inquiet de ce qu'on pourrait trouver.
On est, en ce moment même, enfermé dans une voiture de police corse. Parce que, oui, après avoir expliqué la situation, ils ont acceptés de nous aider puisque "Si les coréens s'en mêlent, c'est que vous n'êtes peut-être pas dans vos excès de paranoïa. Et puis, je ne veux pas apprendre la mort de ma population parce que les français n'ont pas fait leur travail".
En gros, on n'a pas le droit à l'erreur.
Et puis, ils sont gonflés, les seules choses qu'ils nous ont données sont des armes et des voitures, et après, ils sont retournés dormir sur leur bureau ou exploser des maisons de français. Selon eux, les activités françaises ne les concernent en aucun cas, et ils ne veulent pas perdre des hommes inutilement.
J'ai bien envie de leur demander "et moi, alors?"
Mais je me retiens pour l'amitié de ma fille avec le fils du sergent. Ces deux-là sont mignons à courir partout et explorer cette terre à deux. Et puis, ça arrange EunSoo qui profite de ses vacances bien méritées. Il est vrai que dans cette affaire, j'aurai bien profité de la vue, des plages, des falaises, des forêts...
Cette nature infinie est vraiment belle, et le manque de pollution lui rajoute du charme.

C'est d'ailleurs ce que je constate, la tête reposant contre la vitre convulsante de la voiture, observant la nature qui s'offre à moi.
Voici déjà une trentaine de minutes que j'observe cette nature fuyante, perdu dans les pensées. Il nous reste dix minutes avant d'arriver sur place, dans la potentielle maison du criminel. Espérons que ce soit la bonne, je commence à en avoir marre de courir partout. Surtout que le gouvernement a décidé de nous laisser deux semaines si on arrive à classer cette affaire rapidement. Deux semaines durant lesquelles je pourrais enfin profiter de cette terre qui me nargue depuis mon arrivée. J'en ai déjà l'eau à la bouche, et mon équipe aussi, apparemment. Elle n'arrête pas d'en parler, au grand damne des français, qui eux ne pourront pas profiter d'un peu de calme, mais devront se dépêcher de rentrer pour présenter leur rapport.

"JiYong, nous sommes arrivés."

Une fois sorti de ma bulle, je descends enfin de cette maudite voiture. J'ai le dos en compote.

Une fois ma séance d'étirements improvisés terminée, j'observe mon entourage.

Des arbres... Et encore des arbres.

Je crois qu'au final, nous ne sommes pas encore arrivés.

"Où sommes-nous?
-Dans la forêt maudite, m'explique France. Enfin, c'est comme ça qu'elle est appelée. Il y a longtemps, lors de la seconde guerre mondiale, quelques juifs et résistants se sont réfugiés ici, avant d'êtres dénoncés. Leurs maisons ainsi qu'un morceau de la forêt ont été brûlés. Seul un petit hôpital a été épargné. Apparemment, les survivants y auraient été enfermés et torturés. Tout ça pour dire que seulement les chasseurs ont osés s'y introduire, et qu'ils y ont trouvés un endroit regorgeant d'animaux... Mais, d'après eux, plusieurs événements bizarres ont commencés à avoir lieu. Ils sont sûrs et certains qu'il s'agit des fantômes des victimes qui cherchent vengeance. Et après, c'est nous, français, qui somment dans l'excès. Moi, je dis que c'est notre bon vieux criminel.
-Moi je pari qu'il est jeune.
-On appelle ça une expression.
-On appelle ça un étranger.
-JiYong! France! Venez voir, il y a un passage!"

Après avoir été coupés, nous partons nous armer et empruntons ce chemin.

Nous marchons, marchons, et marchons encore.
Nous rencontrons des arbres, un écureuil, et des arbres encore.

Après environ un kilomètre, nous pouvons enfin apercevoir le bâtiment délabré.

"Arrêtons-nous, France.
-Pourquoi?
-Reprenons des forces, vérifions nos armes et sécurisons la zone. Les chances qu'il s'agisse d'ici est très fort probable, et le criminel est, en plus d'être rusé, très fort.
-D'accord. Mais pas plus de cinq minutes.
-Parfait."

"JaeSuk, SaeRon et Jessy, vérifiez la zone.
-Bien."

"JiYong, des gens y vivent, c'est sûr, m'annonce Jessy via mon oreillette. Il y a des emballages qui d'aliments qui n'ont pas encore périmés et un composte à l'arrière du bâtiment. Le dessus date d'au maximum deux jours.
-Je confirme, JiYong, rajoute JaeSuk, ils ont fait quelques arrangements intérieurs dont de l'électricité qui vient d'un étang dans ma zone. Ils ont l'air de chauffer le bâtiment aussi, il y a une fenêtre du sous-Sol ouverte d'où sort de la fumée. Je ne vois pas très bien, mais on dirait des barbecues... En tout cas, il y a plein de charbon dans des sacs plastique. Je pense que c'est ça qu'ils cuisent.
-Merci. Et toi, SaeRon, tu as trouvé quoi?"

Seul le silence me répond.

"SaeRon? Tu m'entends?"

Seul un léger grésillement me répond.

"SaeRon!"

Cette fois-ci, une détonation se fait entendre. De mon oreillette, mais aussi de l'extérieur.

Un coup de feu.

"SaeRon! Bordel, répond-moi!
-Désolé, mais ce n'est pas SaeRon."

En effet. Un homme à la voix grave, coréen avec un accent particulier. Cette façon de parler me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus.

"JiYong, qu'est-ce qu'il se passe?
-France, je crois qu'on avait raison. Le criminel est bien là. Et, il a SaeRon. Et, il est armé.
-Calme-toi.
-La dame a raison, si tu paniques et appelle des renforts, ton amie est morte.
-Que voulez-vous?
-Ce ne serait pas à moi de poser la question? Si tu veux des réponses et ta camarade, entrez, toi et le chef français, dans le bâtiment. Attendez-nous dans le hall.
-Bien. France entrons."

"Que faisons nous, maintenant?
-Rangez vos armes.
-C'est Fait.
-Alors dîtes bonjour à votre amie... Ou peut-être au revoir?

Le criminel apparaît, enfin. Ou plutôt... Les criminels. Un homme et une femme, de la quarantaine, se tiennent devant nous. L'un pointe son arme vers SaeRon, tandis que l'autre la tient fermement. Une balle a traversé sa cuisse, la faisant pendre sa jambe et s'appuyer sur son agresseur.

"Alors, on a perdu sa langue?"

Moi j'aimerais bien vous l'arracher, et ainsi espérer vous ôter ce sourire hautain qui trône sur vos lèvres.

"Rendez-nous SaeRon.
-Vous croyez?
-Je ne me répèterais pas.
-Petit policier, tu es ridicule.
-Et vous, imbus de vous même.
-Pourtant, c'est ma femme qui porte ta coéquipière, et moi qui ai mon arme sur sa tempe. Et ce n'est pas moi qui ai la personne de mon équipe qui ne comprend pas une traître mot de coréen. Je crois donc que malheureusement la personne qui se sur estime, c'est bel et bien toi.
-Vous!
-Moi?"

C'en est trop pour moi. Je dégaine mon arme et tiré sur sa main. On fait moins le malin, désarmé et la main en sang, n'est-ce pas?

Oups.

La femme lâche SaeRon qui dévale les escaliers sur lesquels ils étaient perchés, et une bataille commence.

France et moi sautons derrière le premier meuble venu, c'est-à-dire le bureau de la secrétaire, et des balles s'échangent entre les deux camps. Les criminels pour la vengeance, et nous pour détourner l'attention de SaeRon qui rampe tant bien que mal vers la sortie. Et cela fonctionne. Elle réussi à se frayer un chemin entre le cadran et la porte puis disparaît de mon champ de vision. J'espère juste qu'elle réussira à avertir les autres.

3+1=4 : Une nouvelle vie /pause/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant