Je n'ouvre pas tout de suite les yeux. Je sens la caresse du soleil sur mon visage, le vent sec, le sable dans mes bottes. Mes cheveux virevoltent. C'est une atmosphère tellement différente de où j'était il y a 5 minutes. C'est reposant, j'aimerais rester comme ça pour toujours.
Je me décide enfin à libérer le sens de la vue. Une immense masse se présente à moi, noire et menacante, contraste parfait avec la fin de l'après midi et sa lumière chaleureuse. Mes yeux font la mise au point et je peux enfin admirer l'immense carcasse d'un destroyer stellaire, enfouit à moitié dans le sable. Des pièces jonchent le sol autour. Ce vieux monstres d'un temps révolu doit reposer ici depuis au moins trente ou quarante ans.Sans avoir le souvenir d'avoir escaladé quoi que ce soit, je me retrouve à l'intérieur, dans la salle des commandes - quelque peu penchée et c'est donc extrêmement galère de marcher là-dedans-. La lueur orangée du soleil frappe le tableau de bord, le jour commence à décliner.
Un faible son me parvient. Je tourne la tête dans tous les sens pour trouver la provenance de cette faible fréquence. En face de la baie vitrée qui donnait jadis une vue parfaite sur les étoiles et flottes énemies, se trouve une salle plongée dans l'obscurité. Le son semble provenir de là.
Je suis sur le seuil sans avoir bougé un seul muscle. Une masse noire gémie au sol. Je n'ose pas bouger. La chose de lève sur ses deux pattes, titube et atteint le seuil en se plaçant face à moi. La lumière écarlate se pose sur son visage. Ce n'est pas son air menaçant qui me laisse estomaqué. C'est que cet air est collé sur le visage de mon ami Sam, celui qui est parti il y a six mois, celui qui à fui, celui qui...qui me manque.
"Sam"
Les mots sortent tous seuls. Il tourne la tête dans tous les sens et grimace de douleur. Un seau de glaçons tombe dans mon ventre lorsque je baisse les yeux. Son flanc est ensanglanté. La plaie est récente et sa main posée dessus n'endigue en rien l'hémorragie. Quand à lui, il cherche un point juste au-dessus de ma tête.
"Lia ?"
Ça me réconforte de l'entendre dire mon nom. Il s'écroule alors en hurlant de douleur sur le sol bancal et métallique. La panique me gagne. Mon coeur menace de sauter de ma poitrine. Il va mourir comme ça ? Sur une planète paumée ? Sans que je puisse le revoir ?
Je me sens partir. Je sens une pression au niveau de mon bassin. Je lutte pour rester ici, mais ça servirai à quoi il ne me vois même pas. Je hurle son nom avant de disparaître.
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Tabernak, les étoiles sont belles
Science FictionDu haut de ce vieux temple, je vois tous le désert. Cette planète est vachement belle, j'ai envie de rester ici. La douleur dans ma poitrine se réveille, doucement elle s'accroche à moi. Je ferme les yeux et une vision se présente à moi. Je l'apperc...