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N/A:
J'avais déjà publié cet os, mais je l'ai retravaillé dernièrement pour le présenter à un concours d'écriture. Je le republie donc
Bonne lecture !

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En cette douce nuit d'été, un bal était encore donné entre plusieurs familles nobles de la ville de Vienne. Dans la grande salle, couverte de motifs du sol au plafond et aux murs sertis de dorures, la musique s'élevait petit à petit. Les hommes entraînaient les femmes et les pieds glissaient le long du parquet ciré. Tout le monde semblait s'amuser avec sérieux, dansant, les robes virevoltant, s'entrechoquant avec les jambes des hommes, suivant ce rythme pris à la blanche pointée.

Parmi toutes ses sophistications se trouvaient Isaac et Astrid, tous deux bien habillés. L'un munit d'un charmant costume trois pièces noir et blanc. L'autre portant une jolie robe rose poudré fleurie au col charmant. Elle avait les mains jointes sur son ventre, souriant, le visage parfaitement maquillé et les cheveux toujours aussi bien coiffés. Elle regardait les autres femmes danser quand Isaac la rejoignit. Il tendit sa main et elle la prit docilement, s'approchant assurément. Ils s'installèrent au milieu de la piste, parmi les autres couples et se mirent à danser eux-aussi cette noble danse.

Lorsque la douce musique s'arrêta, les couples se saluèrent et Astrid sortit prendre l'air. A l'extérieur, elle posa ses mains gantées sur la rambarde en marbre du balcon. Elle regarda le ciel, sans aucun nuage ce soir-là, parsemé d'étoiles. Elle sourit. Astrid adorait les fêtes, et danser, et rêver. Ses yeux pétillaient doucement, comme si les étoiles s'y reflétaient. Une brise légère venait chatouiller ses bras et elle frissona, un frisson de joie qui lui parsema le corps. Elle huma l'air, cette douce odeur d'été, de fleurs et de bonheur.

- La nuit vous rend tellement belle ma chère Astrid.

Un voile rose se glissa sur ses joues et elle se tourna peu à peu vers la voix grave qui retentissait dans ses oreilles. Elle sourit à la vue d'Isaac et il s'approcha lentement d'elle. La musique s'échappait de la grande porte vitrée et Astrid vint attraper Isaac, lui tendant sa main avant de se remettre en position de danse.

- M'accorderiez-vous une nouvelle danse mon cher Isaac ?

En réponse, un large sourire s'étira sur les lèvres du jeune homme et il commença à la faire danser et tourner sur le balcon. Il la contemplait du regard, continuant de sourire et elle gardait ses yeux plongés dans les siens, les joues toujours  rosées.

- Que vous êtes sublime ce soir.
- Je pourrais en dire autant de vous mon cher.
- Ah ma chère, si seulement !

Ils rirent ensemble doucement, complices. La lune les éclairait d'une tendre lumière argentée, faisant briller leurs regards d'une même lueur amoureuse. À la fin de la danse, ils se regardèrent, puis Isaac se pencha pour embrasser la douce et fine main d'Astrid.

- Si seulement je pouvais avoir plus d'une danse avec vous.
- Ce serait avec plaisir mais que diraient mes parents ? Ils en deviendraient fous !

Il la lâcha lentement, venant ensuite s'appuyer légèrement sur le balcon. Elle le suivit, faisant de même, gardant de légères distances. Il soupira longuement, contemplant la nuit noire.

- Votre père ne demande sûrement qu'à vous marier.
- Monsieur mon père me trouve trop jeune pour cela. Quant à madame ma mère, elle ne sera pas très heureuse, elle a besoin de moi.
- Je viendrais, un jour, leur demander votre main.
- Mon cher Isaac, ne soyons pas égoïstes, mes parents ont besoin de moi, je ne puis les abandonner.
- Nous leur offrirons des domestiques ! Des valets, des dames de compagnies, des servantes !

L'épopéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant