Lettre n°2

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À Paris, le 7 septembre 1913

Ma délicate amie,

Je suis peut-être loin de toi mais je reviendrai au plus vite, le travail n'est pas chose faite pour moi... Il m'est compliqué d'ignorer la difficulté de notre labeur, nettoyer de la suie toute la journée ne m'enchante pas mais si c'est le prix à payer pour pouvoir un jour être dans tes bras alors je serai le ramoneur le plus efficace de tout Paris !

Dès que je sors de l'emprise de Morphée je n'ai qu'une envie, te rejoindre... te serrer dans mes bras pour t'annoncer enfin que je ne partirai plus, je sais qu'un jour cela arrivera ! Ne t'en fais plus ma mie, le temps passé ne se rattrape peut-être pas mais il ne nous arrachera pas à nos rêves pour autant. Je sais qu'un jour viendra où la nature si belle et si douce sera notre nid d'amour et nous aurons quelques bambins ici et là qui enjoliveront nos chantantes soirées d'été et d'hiver aussi !

T'ai-je déjà dit que je t'aimais ? Je ne suis plus sûr... Mon étoile dorée, je t'aime ! Céleste, je t'aime ! Notre amour est aussi pur que le cristal, aussi doux qu'un agneau qui vient de naître, aussi brûlant qu'un feu de joie !

Tu es la dernière personne à qui je pense avant de m'endormir et la première personne qui m'apparaît au petit matin...

En espérant que cette lettre te parvienne vite,

je t'aime de tout mon être,

Eugène

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