Lettre n°3

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À Ornans, le 13 septembre 1913

Mon affectueux amour,

Ta lettre m'est parvenue comme un coup de foudre ! Rapide comme un éclair et soudainement. Je suis comblée de joie en lisant tes mots parlant de notre futur, de notre avenir, du nôtre. Je comprends bien que ton travail n'est pas celui dont tu as toujours rêvé et que cela doit être bien complexe à supporter sans ta famille, mais je suis là pour toi malgré les routes qui nous séparent. Je serai là quand tu reviendras vaillant et désireux de lendemains flamboyants !

Ici, la vie est bien calme, je continue d'aider mon amie Colette dans sa petite boutique. Je suis vraiment douée en couture mon amour ! Les clientes sont toujours satisfaites et elles ont plutôt intérêt à l'être comparé au temps que nous passons Colette et moi sur leurs finitions ridicules et leurs frous-frous idiots... je suis une femme indépendante maintenant, mes parents ne voient pas cela d'un très bon œil. Ils pensent que je t'abandonnerai pour ma liberté mais ils ne savent pas que c'est avec toi que je suis totalement libre, ils ne savent pas à quel point je t'aime et que je ne te quitterai pour rien au monde.

Un bal sera bientôt organiser pour fêter l'automne, et si je t'envoie cette lettre aussi tôt c'est que j'ai une faveur à te demander... désires-tu être mon cavalier pour la soirée ? Je sais à quel point cela est difficile pour toi de te libérer mais je me disais qu'en te prévenant maintenant ton employeur pourrait faire l'effort de te laisser me rejoindre. Le bal a lieu le premier dimanche d'octobre.

J'espère que tu seras présent mon doux ami, je t'envoie toute mon amitié et mon amour.

En espérant une réponse positive de ta part,

je t'attends mon amour,

Céleste

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