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-Michael, je te présente Kathleen Evans, notre nouvelle recrue à l'atelier.

Celui qu'on ne présente plus se débarrasse de son grand manteau noir, de l'écharpe et du chapeau qui cachent partiellement son visage puis accroche ses lunettes de soleil au col de sa chemise. Le prodige me sourit de façon radieuse puis il s'avance vers moi et tend sa main.

-Enchanté, moi c'est Michael. Je suis ravi de vous rencontrer, annonce-t-il de sa voix haut perché.

-Le plaisir est partagé, je réponds en lui accordant une poignée de main.

Son sourire s'accentue tandis qu'il acquiesce. Son toucher est doux comme une caresse, je frissonne quand ses doigts glissent le long des miens. Ses joues prennent une teinte rosé, et les miennes ne peuvent s'empêcher de l'imiter.

-Au fait, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Demande Bush, mon patron au chanteur. Je croyais que tu ne pouvais pas te libérer.

-J'ai réussi à négocier mon après-midi, avoue-t-il en soupirant. J'ai besoin de faire une pause, de souffler un peu. Ce n'est pas facile tous les jours, toute cette pression, j'ai un peu de mal à garder le cap.

L'homme à la queue de cheval et la barbe grisonnante fait la moue.

-Ah, le show business... sacré milieu, n'est-ce pas.

-À qui le dis-tu... rétorque l'artiste en s'appuyant contre la table de coupe derrière lui. Je sais que je ne devrais pas me plaindre, mais ces dernières semaines ont été éprouvantes. Je crois qu'un peu de repos ne me ferait pas de mal.

-Tu n'es pas un surhomme Mike, ne sois pas si dur avec toi-même. Tout le monde a le droit d'avoir des moments de faiblesse.

-Je sais bien, souffle-t-il, mais il faut croire que non.

Le métisse laisse échapper un autre soupir, le regard vide. Dennis, mon autre patron, pose sa main sur son épaule et s'absente quelques instants dans la pièce où sont parfaitement rangés toutes les créations des deux stylistes, divisées en deux catégories : celles qui sont finies, et celles qui ne le sont pas. Il revient avec une housse noire dans les mains.

-Au fait, commence Dennis, on a fini ta veste. Tu veux l'essayer ?

-Avec joie ! s'exclame le jeune homme, des étincelles dans les yeux.

Dennis pend la housse sur le porte-manteau vissé au mur, descend la fermeture jusqu'en bas et décintre un magnifique blazer rouge à épaulettes et ornements dorés, entièrement brodée de cristaux rouge. Les mains derrière le dos, je me contente d'admirer le travail de monsieur Bush et monsieur Tompkins.

-Wow... je murmure.

Le dénommé Michael saisit la veste flamboyante entre ses mains et la passe au crible, fasciné par l'accomplissement du duo. Il déboutonne précipitamment sa chemise noire et l'enfile délicatement par-dessus son t-shirt avant d'aller se placer devant le miroir, les deux créateurs de part et d'autre de lui pour l'ajuster.

-C'est exactement ce que je voulais... Elle est sublime, vous faites vraiment du bon travail tous les deux. Je l'adore !

-Oh, j'allais oublier, lance Dennis en retournant dans le dressing.

Le rouquin moustachu revient aussitôt, un pantalon noir sur un cintre à pinces dans une main, une boîte en carton dans l'autre.

-Ton pantalon noir, les chaussettes blanches à sequins, et le fameux gant à paillettes, tout y est.

L'interprète de Thriller s'empare du gant et le passe sur sa main, émerveillé.

-Vous méritez tellement plus de reconnaissance pour tout ce que vous faites, déclare-t-il, c'est incroyable.

THE KING OF STYLE - Michael Jackson (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant