Chapitre 3-

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                           J'ai loupé le jour de la rentrée, je ne suis vraiment pas en état de sortir de mon lit, ma journée c'est résumé à pioncer et me faire livrer à manger. Cela a valu une énième dispute avec ma mère qui s'est terminée entre insulte et reproche. Toute façon, ça fait bien longtemps que la femme qui m'a donnée la vie a perdu son statue de mère, aujourd'hui elle est juste ma génitrice à mes yeux chez qui je peux rester squatté même si j'ai les moyen de m'acheter un logement à moi, je ne veux pas utiliser cette argent plein de sang et de peine.

Le deuxième jour, je suis en retard. J'arrive à la fac avec trois ou quatre heures de retard. je ne suis même pas sûr. Je ne connais même pas mon emploi du temps, quel cours je suis censé suivre. La fac était son idée. Je ne savais déjà pas ce que je voulais faire il y a un an et aujourd'hui je n'ai plus le goût à rien alors avec un peu de chance je serais morte d'une overdose d'ici peu. Le deal était que j'aille en fac et que ma génitrice me fout la paix, elle me laisse « vivre » comme bon me semble. Je ne suis pas sûr qu'elle respecte entièrement son contrat vu le nombre de remarques et d'engueulades qu'il y a entre nous.

Après un arrêt express au secrétariat pour récupérer les papiers et mes cours, je dois marcher à l'autre bout du campus pour rejoindre l'amphi pour le premier cours qui est histoire de l'art. Magnifique. Le temps du trajet, j'ai eu l'occasion de fumer deux clopes tout en contemplant l'endroit.

C'est immense et plein de verdure, c'est en complet contraste avec la ville de New York qui nous entoure. Les bâtiments de la fac sont tous en brique rouge, ça doit faire des décennies qu'il a été construit. Beaucoup d'étudiants sont étendus dans l'herbe, sous les arbres soit en groupe ou seul pour étudier je suppose.

En admirant cet endroit, je fini par me perdre dans mes pensées. Je suis persuadée qu'elle aurait adoré cet endroit. Je me l'imagine enjouée de voir tous ses bâtiments historiques, livre à la main. elle me raconterait que c'est notre année, qu'on se ferait un tas d'amis et de petits amis que c'est maintenant que nous devenons des adultes...

Une larme solitaire roule le long de ma joue, je jette ma cigarette consumée avant d'essuyer ce signe de faiblesse. Je ne vais pas pouvoir rester ici, je crois que la meilleure solution est de me faire virer.

Je pénètre dans l'amphi en soupirant. Je remarque qu'il y a beaucoup de monde au même endroit, presque toutes les places sont prises. Pourquoi j'ai acceptée. Je m'assoie lourdement sur la première chaise qui se présente sans prendre la peine de sortir quelconque affaires.

- Mademoiselle Venderburg, Ravis de voir que vous venez assister au cours aujourd'hui!

Je me voulais discrète, c'est loupé. Une trentaine de paires d'yeux se tourne vers moi. Le vieux con avec son air hautain, me regarde par-dessus de ces lunettes. c'est le genre de prof qui pue de la gueule et qui s'habille comme dans les années 70. J'ai donc décidé de l'éviter. Il reprend son manuel et se concentre à nouveau sur son cours, en parlant sans cesse. Je ne comprends rien à son baratin sûrement dû à mon retard et donc je ne sais pas quel est le sujet du jour. Je regarde autour de moi, et tous les autres élèves sont très attentifs, en prenant des notes sur différents pc ou sur bloc notes.

Je dévisage presque toutes les personnes de la pièce et je me retrouve à conclure qu'il y a trois catégories de personnes ici. La première, ceux qui se donnent un genre de hippies avec les dreadlocks, des vêtements super moche à fleur sûrement en matière recyclé qui doivent sûrement fumé un joint de temps à autre pour se donner de la contenance.

La deuxième catégorie, j'appellerais les bobos, un genre de secte vegan qui peignent des toiles sans sens pour se donner une identité de petit artiste incompris se prenant pour Picasso. Je suis sûr que dans leurs secte, ils couchent tous les un avec les autres. Vive les MST et les produits bio. Pathétique.

Enfin la dernière catégorie, celle que j'ai décidé de détester le plus, les culs serré. Les fils et filles à papa a qui ont leur doit tout, ils sont entrés en fac grâce à un beau pot de vin prêt du directeur. C'est le genre de personne qui se pense plus haut que les autres mais qu'ils n'ont pas assez réussi pour aller en fac de science ou littérature et qui se retrouve en fac d'art. Ils sont toujours bien habillés, bien coiffés ou rien ne dépasse, ce sont les chouchous des profs, toujours au premier rang arrivant en avance afin de pouvoir discuter du prochain devoir.
Les deux heures ce termine enfin, je fus la dernière à arriver mais je suis la première à sortir de cet endroit merdique, c'est la pause déjeuner enfin.

Je sors immédiatement mes écouteurs pour rester à l'écart de tous ces cons. Jay me manque déjà, l'enfoiré à aller en fac de littérature, sous s'est air de droguer sans avenir, c'est un mec qui bosse beaucoup même si Je ne comprends pas pourquoi il choisi cela, mais il est complètement barjot alors ça ne m'étonne pas non plus.

Je sens une main sur mon épaule, je souffle, je passe ma journée à souffler cela me fatigue. J'ai envie d'un joint, non mieux j'ai envie de coke. Je me retourne pour faire à la troisième catégorie, les culs- serrés. Qu'est ce qui me veut ce con, il voit bien que je ne fais pas partie de sa bande, rien qu'à mon allure.

- Vu ton attitude dès le premier jour, tu ne vas pas faire l'année toi. Dit-il en ricanant

- Déjà qui es-tu pour me parler ? Puis va te faire foutre c'est clair ?

Et je pars sans rien demander à personne. Je vais me planquer dans les toilettes pour filles. À cette heure-ci il n'y a personne, ils sont tous en train de faire la queue pour bouffer les trucs industrielles que proposent du réfectoire du campus qui coûtent une blinde, ce n'est même pas bon.

Je sors le sachet de ma poche et je l'étale sur le rebord des lavabos rapidement. Sans attendre trop longtemps, j'aspire la poudre par le nez. Je plaque mes mains sur le rebord des lavabos, je rejette la tête en arrière, et laisse les effets de la drogue agir me faisant oublier l'endroit où je me trouve. J'entends la porte s'ouvrir ce qui m'oblige à ouvrir les yeux et cacher rapidement le sachet dans ma poche de mon jean déchiré aux genoux. Putain mais qu'est-ce qu'il fout lui.

- Tu es trop con pour voir le logo toilette pour femme ?

-Euh... tu faisais quoi là ? Renchérit-t-il un peu perdu.

Je lève les yeux au ciel pour montrer mon agacement, heureusement la drogue fait de l'effet, je prends sur moi pour ne pas lui rentrer dedans. Son air de gosse de riche avec ses cheveux lisses parfaitement coiffés en arrière et ses yeux bleu clair m'énervent. Je ne prends pas la peine de répondre à sa question car ça ne le regarde pas. D'où il pose des questions alors qu'il se trouve dans un endroit consacré pour les meufs. Il doit être sacrément con pour ne pas savoir lire l'écriteau sur la porte. Je prends mon sac, je le bouscule pour pouvoir sortir de cet endroit plus vite, et je le laisse en plan. Il est midi, j'en ai déjà marre. C'est tout pour moi aujourd'hui, je me casse de cet endroit blindé d'hypocrite.

Je ne vais pas finir le semestre c'est une certitude, j'ai assisté à un seul cours et je suis déjà blazer et l'autre fils a papa qui me colle au basque sans aucune raison apparente me dépasse. C'est pas le genre à prendre de la drogue donc ce n'est pas pour ça qui m'a suivi et je ne suis décidément pas son type de nana comme lui n'est pas mon type de mec. Je n'ai pas envie de me faire un puceau qui à fini là grâce à l'argent de papa et maman.

Je me rends sur le parking du campus afin de récupérer ma voiture et je décide d'aller passer le restant de la journée au squatte. Au moins je me sens un peu plus à ma place là-bas. 

Dark Rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant