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N'hésitez pas à me faire des remarques (fautes, cohérence et tout le bazar) ou des requêtes si vous voulez que j'écrive sur quelque chose de précis.

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Je m'entraîne sans relâche, pointes, arabesques. Je tiens la pose et tourne sur moi-même en envoyant mes mains au dessus de ma tête et ma jambe près de sa siamoise. J'enchaîne quelques pas et saute, j'atterris sur la pointe les bras tendus. La musique se coupe quelques secondes après ma posture finale. Je respire un grand coup et relâche mon corps. Je me sens si vivant, mon cœur martèle sa prison d'os tellement je suis enjoué.

Depuis tout petit la musique m'as toujours transporté, j'en écoutais tout les jours. Je trouvais ça amusant mais rien de plus. Un jour mon parrain m'as emmené voir de la danse, il adorait ça. Son danseur préféré, il connaissait ces mouvements par cœur, Ivan Vassiliev. Le voir danser, glisser et effectuer ses mouvements aussi souples que gracieux. Il m'a mit des paillettes dans les yeux. Depuis j'ai essayé de copier ses gestes, apprendre ses chorégraphies. De fil en aiguille, j'ai pris des cours de danse et depuis je ne lâche rien.

Ça fait maintenant quelques années que je danse, uniquement pour le plaisir. Je n'ai ni l'argent, ni le niveau pour les compétitions et prestations en tout genre. De toute façon je ne suis pas vraiment fait pour la scène, je ne me trouve pas gracieux et agréable à regarder même si je fais des efforts.
Ma famille, elle, pense le contraire, ils me disent tous que mon corps svelte et efféminé possédant des membres fins, donne à mes mouvements une douce légèreté. Mon visage fin encadré de frêles bouclettes blondes miel, fait ressortir mes yeux ambres gardés par de fins cils châtain. Étant enfant, ce minois qualifié d'attendrissant faisait glousser toutes ces femmes âgées voulant me pincer les joues.

Ce même visage qui m'attirait les critiques et les railleries des autres garçons.

Je me cale à la paroi de verre et me fait glisser contre terre. Je souffle, prend mon téléphone d'une main et ma gourde de l'autre. Ça fait déjà un peu plus de deux heures que je m'entraîne, il va falloir que je rentre. Tranquillement j'amène mes mains à mes chevilles et enlève mes chaussons. Je me lève péniblement en m'étirant et attrape mon poste radio. Une fois mes affaires rassemblées puis rangées dans mon casier, je met mon blouson et mon éternelle écharpe noire. Il fait frais, le vent fouette contre mes joues rougies par la brise de novembre.

Je regarde doucement le soleil me quitter et laisser place à un doux manteau bleu mêlé de pourpre. Arrivé chez moi, confortablement installé dans mon canapé, j'allume la télévision et écoute les chansons qui passent ici et là.

"Where are you now ?
Are you lost ?
Will I find you again"

Celle-ci me plais bien, je part me doucher suite à cet entraînement intensif. Je laisse longuement l'eau perler sur ma peau, ruisseller le long de mon dos, mes épaules et mon visage. Je me savonne, me laissant porter par les notes qui se répandent et qui font écho tout autour de moi, dans l'air.

"Are you alone ?
Are you afraid ?
Are you searching for me"

Je me rince et sort en vitesse me sécher, enfile rapidement des vêtements propres. Ébouriffant mes cheveux avec la serviette que je laisse sur mes épaules, cette même serviette où tombent mes boucles cuivrées. Une fois sorti de ma salle de bain je coupe mon téléviseur et part me coucher, épuisé.

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Un an plus tard.

J'entre dans le bâtiment, spécialement décoré pour l'occasion. En un an il s'est passé beaucoup de choses, j'aurais voulu que mon parrain soit là pour voir que mes efforts n'ont pas été vains. Quelques jours après mon retour chez moi un braquage a eu lieu à l'endroit où il travaillait, l'assaillant il lui a tiré une balle en plein poumon. Même après maintes et maintes opération les séquelles ont eu raison de lui.

Rec-œilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant