- Chapitre 2 -

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TW : violence - self harm

Chapitre 2

Les jours défilaient, se ressemblant. Une routine dans laquelle Remus se plongea corps et âme pour ne plus penser à rien, pour ne plus penser à Greyback et au dégout qu'il ressentait pour sa propre personne. Le matin, il se réveillait avant tous les autres. Les douches étaient communes et son corps couvert de cicatrices anciennes et nouvelles aurait suscité des questions de ses camarades. L'isolement social dans lequel il était désormais plongé était également un avantage. Les élèves de sa maison l'évitaient comme la peste, par crainte de devenir la prochaine cible de James. Il était, pour reprendre leurs mots, le "traître", "celui qui l'avait bien mérité". Il ne soufra pas de cette solitude. Il l'apprécia même, tout était bon pour éviter une trop grande attention ou des questions auxquelles il ne pouvait répondre. Lorsqu'il rejoignait sa chambre il s'habillait rapidement et le plus discrètement possible pour ne pas réveiller Sirius. Ce dernier ne prenait pas réellement part à la razzia menée par James mais le traitement qu'il faisait subir à Remus lui était cent fois plus douloureux que tous les coups que lui infligeait l'équipe de rugby des Gryffondor sur ordre de son capitaine. Sirius ne le regardait pas, l'ignorant consciencieusement. C'était comme s'il avait cessé d'exister aux yeux du ténébreux garçon. Une part de lui tentait de se convaincre qu'il s'agissait d'un mal pour un bien. Il n'était pas certain de sa capacité à mentir à Sirius. Une autre part de lui voulait qu'il le remarque. Qu'il le perce à jour. Qu'il découvre que la raison pour laquelle il se rendait chaque soir dans le bureau de Greyback n'était pas pour "cafarder" comme les autres le pensaient. Que les longues estafilades ensanglantées qui zébraient sa peau n'étaient pas causées par James. Ce dernier ne le frappait presque plus, répugnant à user de sa force contre lui, qui était devenu si faible. Il avait perdu beaucoup de poids, évitant la Grande Salle, il avait réduit ses repas au petit déjeuner. Il n'avait de toute manière plus beaucoup d'appétit et c'était le seul moment de la journée où il n'y avait pas trop de monde. Il ne manquait pas un seul cours, les livres et les devoirs étaient devenus sa seule échappatoire. Ses notes n'avaient jamais été aussi hautes. Les professeurs ne s'alarmaient donc pas. Il n'attirait pas leur attention par une baisse drastique de ses résultats, bien au contraire, il excellait dans toutes les matières. Passer inaperçu était devenu son objectif de vie. L'espoir que Sirius soit capable de voir au travers de ce voile qu'il avait lui-même tissé autour de lui, s'étiolait.

Le plus difficile avait été de dissimuler son mal-être à ses proches. Il était aisé de mentir à des inconnus, la plupart des élèves devaient penser qu'il était un solitaire, asocial, possédant pour seul désir celui de réussir ses examens mais ses parents et Lily s'inquiétaient un peu plus à chacune de ses visites. Sa mère lui avait dit qu'elle avait l'impression que quelque chose s'était éteint en lui. Son père lui avait assuré que s'il décidait de quitter Poudlard, aucun d'eux ne lui en voudrait, que tout ce qu'il leur importait était son bonheur. Mais il était hors de question qu'il abandonna aussi près du but. Il se devait de réussir. Pour eux. Pour lui. Pour que tout cela n'ait pas été vain. Remus en vint à envier le reste des élèves. Ceux qui ne pouvaient pas ou plutôt n'avaient pas à voir leurs parents chaque weekend. Il se souvenait avoir été rassuré par la proximité de sa famille. Lorsque le Professeur McGonagall lui avait dit que les visites à Pré-au-Lard étaient autorisées le samedi, il en avait été heureux. Aujourd'hui les quelques heures qu'il devait passer à leurs côtés étaient devenues éprouvantes. Il lui avait donc fallu trouver des prétextes pour les éviter. Il ne quittait plus le château, expliquant dans ses lettres qu'il avait trop de travail, trop de devoirs, qu'il n'aurait pas le temps de se rendre dans le petit village ce weekend. Lily qui le trouvait trop maigre, trop fatigué, avait pris l'habitude de lui envoyer des tablettes de chocolat accompagnées de petits mots qui lui vantait les effets de celui-ci. Il doutait qu'un carré de chocolat soit capable de résoudre quoi que ce soit, pourtant il ne pouvait nier que son humeur s'améliorait sensiblement lorsqu'il en consommait. Il développa donc une véritable dépendance à celui-ci.

Love you to the Moony and BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant