Love you to the Moony and Black

- Chapitre 1 -

TW : rape and sexual assault - pedophilia - violence

CHAPITRE 1

Remus eut l'impression qu'il s'écoula une éternité avant que celui qui avait été son premier amour ne décide de se révéler à lui, se détachant de la colonne à laquelle il était appuyé pour lui faire face. Bon sang, son imagination ne lui avait pas fait honneur, il était plus beau encore que dans son souvenir. Les traits d'enfants s'étaient estompés, ces derniers bien trop fins par le passé étaient plus masculins sans pour autant perdre en beauté. Son corps aussi s'était étoffé, parfaitement proportionné, on pouvait sans mentir affirmer qu'il possédait ce qu'il fallait où il le fallait. Ses cheveux étaient un plus longs qu'autrefois, semblables à une cascade noire s'achevant quelques centimètres au-dessus de ses omoplates. Sur ses lèvres s'étirait un sourire des plus charmeurs mais l'instinct de Remus lui souffla que le garçon n'était pas un simple Casanova, il avait face à lui un prédateur qui excellait dans son domaine : la chasse. Son examen se termina par ses yeux. Par ce regard qui hantait ses rêves. Le gris acier semblait s'être glacé un peu plus. L'innocence n'était plus, seule demeurait la séduction. Une veste en cuir nonchalamment jeté sur une épaule, un t-shirt des Sex Pistols, un jean déchiré au niveau des genoux et des chaussures de motards, il semblait avoir été créé pour susciter le désir et l'envie.

Remus ne put s'empêcher de se sentir soudainement ridicule dans son uniforme, la chemise boutonnée jusqu'au col, il avait tout de l'élève modèle. Il en avait partiellement perdu l'usage de la parole. Il aurait voulu dire quelque chose d'intelligent, quelque chose de brillant, quelque chose de drôle, n'importe quoi plutôt que ce silence pesant qui s'était instauré entre eux. Il aurait voulu expliquer qu'il n'avait rien d'un délinquant, et que le "policier" qui était parti quelques minutes plus tôt était son père, mais les mots refusèrent de franchir la barrière qu'étaient devenues ses lèvres. Il comprit que sa chance était définitivement passée lorsque la gargantuesque double porte du château s'ouvrit pour laisser apparaitre une femme au visage sévère. Vêtue d'un tailleur vert d'une sobriété qui ne le dépouillait nullement de son élégance, elle devait avoir une cinquantaine d'années tout au plus. Ses yeux de chat brillaient d'intelligence. Le sourire aimable qu'elle avait affiché en apercevant Remus disparu à la vue des deux autres garçons.

– James Potter, Sirius Black, que faites-vous dehors ? asséna-t-elle, la menace latente bien mal dissimulée par un ton calme.

– On prenait juste l'air, répliqua innocemment celui que Sirius avait affectueusement appelé "Jaime" et qui répondait de toute évidence au prénom de James. Le garçon avait croisé les bras dans son dos lâchant sa cigarette et l'écrasant discrètement.

– Prendre l'air ou polluer l'air ? Donnez-moi ça Potter, ordonna-t-elle en tendant la main vers lui, paume vers le ciel tandis que James y déposait docilement un paquet de cigarettes. Black, vous aussi, ajouta-t-elle en se tournant vers Sirius.

– Vous savez que je ne fume pas Professeur, répondit le garçon usant visiblement de son charme et mentant avec un aplomb monstrueux. J'étais là pour accueillir le nouvel élève. Vous essayez de nous remplacer par des criminels ? demanda-t-il posant une main sur son cœur comme si cette idée lui était insupportable.

– Remus Lupin n'a rien d'un criminel. Ne vous faites pas de mouron, vous demeurez l'élève qui a le plus de chance de finir à Azkaban.

Remus grimaça à la mention de la célèbre prison d'État. Située en pleine mer du Nord, la forteresse perchée sur un minuscule îlot était disait-on imprenable. Nul n'était jamais parvenu à s'en échapper et seuls les pires criminels y étaient envoyés. Les conditions de vie y étaient plus que rudes et la mort était une délivrance pour ceux qui y étaient emprisonnés. On racontait que les gardiens de la prison étaient sinistres, et que les traitements qu'ils faisaient subir aux détenus étaient inhumains. Il ne souhaiterait cela à personne, pas même à son pire ennemi. Sirius sembla cependant extatique à l'idée d'être aux yeux de la femme, le meilleur candidat pour s'y rendre.