- Chapitre 4 -

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CHAPITRE 4

Remus aurait aimé se réveiller dans les bras de celui à qui il s'était donné toute la nuit mais seule la morsure du froid l'étreignit le lendemain. Son lit était vide. La chambre l'était tout autant. Nulle trace de Sirius. Avait-il rêvé ? Impossible. Son imagination aurait été incapable d'offrir à son subconscient un tel fantasme. Il s'enroula dans les draps, son corps nu frissonnant et son cœur s'accélérant sensiblement lorsque l'odeur de Sirius l'enveloppa. Il avait été là. Aucun doute n'était permis, c'était réellement arrivé. La réalité le frappa néanmoins durement : c'était terminé. Sirius ne se réveillait jamais avant treize heure le dimanche et voilà qu'il avait disparu alors qu'il était à peine dix heures. Le message était plus que clair, la nuit dernière avait été une erreur. Un écart qui ne devait plus se produire.

Malgré tout, Remus ne parvenait pas à regretter d'avoir cédé à la tentation. Il espérait juste que leur relation n'en pâtirait pas. Il se traina hors du lit avec la nette impression d'être un condamné à mort qui se préparait pour la chaise électrique. Il dévala l'escalier principal et quitta la chaleur du château pour braver la pluie et rejoindre les autres sur le terrain. Il n'était pas sûr de trouver Sirius dans les gradins mais Peter ne manquait jamais les entrainements de James. Il s'installa aux côtés du grassouillet garçon qui semblait plier sous le poids de sa gueule de bois. James quant à lui semblait en pleine forme, couvert de boue et trempé jusqu'aux os. Mais nulle trace de Sirius. Il semblait s'être évaporé dans l'air. Peter ne l'avait pas vu non plus. Alors que Remus commençait à se faire une raison -son esprit échafaudant les théories les plus folles, allant du kidnapping à l'homicide en passant par la case suicide– le ténébreux garçon les rejoignit, se pressant avec une grâce inimitable jusqu'à eux.

– Devinez quoi ! dit-il visiblement surexcité, s'installant près de Remus, sous le regard étonné de Peter. Voilà des mois que Sirius n'avait pas été aussi joyeux en présence de Remus.

– Tous les examens sont annulés, Slughorn est mort ? tenta le garçon en frottant ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer.

– Non, mieux ! lui répondit Sirius, tenant difficilement en place. Des correspondantes françaises !

– Beauxbâtons ? s'étrangla Peter son intérêt soudainement éveillé.

– Beauxbâtons ? les questionna Remus, son regard fixé sur Sirius, déstabilisé par son attitude.

– J'oublie toujours que ça ne fait que quelques mois que tu es ici, répondit le garçon en riant. Poudlard est jumelé avec une école française, une école de filles. On est censé leur envoyer des lettres pour améliorer notre Français.

– On est censé faire ça ? demanda Peter qui semblait tomber des nues.

– Personne n'envoie jamais de lettres, répondit Sirius en haussant les épaules.

– Je comprends pas en quoi ça peut être une meilleure nouvelle que l'annulation des examens, fit remarquer Remus d'un ton incertain, toujours perdu quant au comportement du jeune homme.

– Ça c'est parce que t'es "joyeux", répondit Peter, mimant des guillemets invisibles. Les françaises sont...

– Pour moi, l'interrompit Sirius piétinant sans remords les rêvasseries de son ami. Je suis la coqueluche de ces dames.

– Tu ne vas pas coucher avec toutes les correspondantes ! s'écria Peter.

– Y'en a quatorze et elles restent quinze jours, soit quatorze nuits. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Remus s'enferma dans un silence plus éloquent que n'importe quelle tirade. Sirius avait donc opté pour la technique consistant à faire comme si tout cela n'avait jamais existé. Remus préférait encore la version qu'il avait imaginée. Celle où ils auraient tous les deux étaient gênés mais seraient parvenu après un temps à retrouver une relation "normale". Au moins n'aurait-il pas cette impression d'être un secret honteux. Il détourna les yeux de celui qui venait de le reléguer au rang de "squelette dans un placard". Il se détacha également de la conversation, refusant d'en entendre plus sur ce que ferait Sirius aux françaises.

Love you to the Moony and BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant