Black Evil

John

Il était de taille moyenne et portait une chemise cachée par la poussière. Il avait une barbe grise laissant apparaître quelques poils blancs. Ses cheveux étaient gras et ses lunettes aussi, on pouvait se demander comment il pouvait réussir à percevoir une forme. Ses yeux étaient tombants tout comme ses lèvres qui laissaient paraître un homme rongé de douleur. De vieux chaussons peluchés venaient garnir ses pieds. Il tenait dans la main droite un vieux journal sur la politique américaine, des ongles noirs venaient terminer le bout de ses doigts bouffis. Il regardait attentivement les deux jeunes agents qui se présentaient devant lui.

"- Jpeux savoir cque vous mvoulez? Demande le vieil homme

- Sommes-nous bien chez John Cox? Questionne Esther

- 'l'avez face à vous ma ptite dame, qu'est vous mvoulez? Rétorque alors le vieil homme en se frottant le nez

- C'est au sujet de Jane Holt, Monsieur Cox. Dit alors Clark

- Jvous dmande pardon? Aaahh z'avez du vous tromper, désolé mon pti't msieur! Répond le vieil homme en refermant doucement la porte

- Attendez Monsieur Cox c'est important! On a lu votre témoignage! Mon camarade l'a vu aussi! S'écrie Esther"

Clark était gêné et regardait le seul, il avait peur de paraître aussi sale et fou que l'homme qui se dressait face à eux. John semblait être tombé dans une dépression profonde, quand la porte s'est ouverte, une vague d'air oxygénée à l'alcool s'était libérée de la maison, comme si l'air pur n'était pas rentré depuis des mois.

"- Entrez. Grogne John"

Les murs du couloir étaient ornés de vieux tableaux et d'affiches politiques. Une odeur d'alcool et de cigarette flottait dans tout les couloirs et semblait suivre John. Un vieux lustre servait à éclairer de peu le couloir au parquet de bois foncé, il remuait ses larmes de cristal qui à chaque collision semblaient former une mélodie presque harmonieuse. La première porte à droite menait au salon, John poussait la porte qui semblait hurler quand on pressait sur la poignée. Le salon était meublé de vieux meubles de bois rongés par les parasites, d'un canapé miteux et d'une basse recouverte de bouteille d'alcool et de cendriers remplis, tellement remplis que quelques cendres venaient se déposer sur la moquette arrachée au parquet. Les vieux journaux s'entassaient près de la télévision tout comme les boîtes à pizza qui pourissaient et dégageaient une odeur qui ne pouvait qu'attirer les mouches.

John prenait place dans un fauteuil dans un fauteuil orné de motifs floral et tâchés de café. Esther et Clark, quant à eux prenaient place dans le vieux canapé, il grinçait à chaque mouvement et semblait grouiller d'insectes à carapace.

John donnait à ses invités une bière bien fraîche servie dans des verres en porcelaine jaunis au fond.

"- C'est vous qu'avez vu Jane? demande John

- Oui c'est moi. Affirme Clark

John regardait Clark en rigolant, il allumait une cigarette avant de laisser la fumée s'égarer dans toute la pièce.

- Comment tsais que c'était Jane...soupire John

- Longs cheveux noirs, robe tâchée de sang...répond le jeune homme

- Black Evil...murmure le vieil homme

- Comment? Rétorque Esther

- C'est comme ça que se nomme Jane. Elle respire le mal aujourd'hui, elle ne cherche plus qu'ça. Explique John

- Alors son spectre est bien réel? Demande Clark

- Si jvous dit que jlui parle tout les soirs, évidemment que son spectre démonte la justice. Jvous dit qu'elle respire le mal! s'exclame le vieil homme

- Alors cette histoire de vengeance est bien réelle....Jane n'a jamais reçu de défense contre le calvaire qu'elle vivait. Savez-vous qui était son mari? Questionne Esther

- David Holt, l'est mort aujourd'hui et tant mieux. Proclame alors John. Il fsait pas que la battre ce connard, 'fsait bien pire...

- Comme quoi? Demande Clark

John avalait une bière d'un coup sec puis éteignait sa cigarette dans l'un des cendriers avant d'en reprendre une autre.

- T'es bien curieux toi, le soir, parfois il lui faisait boire les alcools les plus forts afin qu'elle perde complétement possession de ses moyens, comme ça il pouvait lui faire l'amour comme il le voulait. Dit John

- La justice est-elle au courant de ça? demande Esther

- La justice, la justice....si elle le racontait, c'est au fouet qu'il l'aurait puni! s'écrie John"

Esther comprenait alors la situation et décidait de directement en venir aux meurtres et aux messages.

"- John, si Black Evil cherche à se venger, connais-tu les formes de sa vengeance? Les meurtres ont-ils un rapport?

- Jsais pas. Répond John

- Alors, comment le savoir?! S'exclame Esther

- Il faut communiquer ma ptit'e dame! Rétorque le vieil homme

- Je vous demande pardon? Demande Jane

- Il vous faut demander à Black Evil. Répond John en écrasant sa cigarette sûr la table"