Après une nuit rude et difficile, les premiers rayons du soleil venaient éclairer Chester. Esther était assise à l'autre bout de son lit, elle se frottait les yeux et avait la tête brûlante; en effet elle n'avait pas fermer l'il de la nuit. Cette idée d'incendie et disparition de souvenirs l'avait totalement chamboulé.
Le rendez-vous était fixé à 8h00 précise devant le domicile de Jane et sa famille. Esther avait la boule au ventre mais une fois préparée et les lunettes sûr le nez, elle s'y rendait sans prononcer un mot.
L'endroit était sinistre, équipé d'un appareil photo numérique, Peter prenait des photos de l'entrée du lieu. Un immense portail de fer rouillé se dressait face à eux, les quelques restes de peinture pouvaient laisser croire que c'était auparavant un magnifique portail rouge. De grands arbres aux feuilles tombantes longeaient le chemin de pierres qui menait à l'entrée. Une statue de marbre fissurée était enfoncée dans l'herbe jaunie.
La maison quant à elle, était de briques orangées aux fins traits marrons, les tuiles du toit tombaient avec le temps et on pouvait apercevoir la charpente dans quelques coins. La porte était en bois charnue munie d'une petite vitre. La fenêtre de droite était brisée, comme si une balle était passée à travers. Peter poussait légèrement la porte qui à sa grande surprise n'était pas verrouillée. L'entrée était couverte d'un parquet en bois foncé qui grinçait lorsqu'on y posait un pied. Un tableau datant du classicisme français était accroché au mur de l'entrée, il représentait une femme incarnant l'idéal, la perfection humaine.
Quand on tournait à droite, il y avait la cuisine. Elle était immense et munie de grandes fenêtres tâchées de gras. Clark ouvrait les placards de bois, on pouvait y trouver des boîtes de conserve, des restes de nourriture et vaisselles garnies de jolies dessins fantaisistes. Le dernier placard était réservé à la pharmacie, on y trouvait des médicaments de tout genre; paracétamol, désinfectant, anti-inflammatoires etc...Clark soulevait toutes les boîtes et bouteille. Une petite bouteille en verre attira son attention;
"- Regardez ce que je viens de trouver! s'exclame Clark
Peter s'approcha et se mis alors à saisir la petite bouteille.
- Du benzène, voilà pourquoi il était important de faire l'état des lieux.
- Cette identité chimique est censée être interdite, pourquoi trouver cela dans le placard à pharmacie! s'exclame Clark
- Je n'en sais rien, emportez ça au labo', il faut pas le laisser ici. Ordonne Peter
- Black Evil ne m'a jamais parlé de produits chimiques, explique John. Je sais juste qu'elle fumait.
- Le benzène se retrouve dans la fumée de cigarette. Dit Esther
- Elle augmentait peut-être les doses. Rétorque Peter
- Jane n'était pas comme ça. Dit John"
L'équipe se rendait maintenant dans le salon, le carrelage blanc était recouvert de poussière grise et traces de chaussures. Un canapé d'angle épousait les coins de la pièce, une table basse de verre souillée par la saleté apportait cependant une touche de légèreté à la pièce. De l'autre côté de la pièce on trouvait une immense table en bois accompagnée de 6 chaises. L'une des fenêtres était en effet brisée, Esther analysait la fissure semblable tout à fait à la traversée d'une balle. En baissant les yeux, une immense trace de sang se dessinait sûr les rebords du canapé, la jeune femme poussait un cri d'effroi.
"- C'est ici que Jane a fusillé son mari. Fit John"
Esther resta sans rien dire, elle décidait de monter à l'étage. L'escalier était en marbre et glissait sous la poussière. Il y avait 3 portes, la centrale à la salle de bain, celle de droite à la chambre parentale et celle de gauche pour les enfants. Esther commençait par rentrer dans la salle de bain;
*Bonjour Esther*
Esther se retourna violemment, les gouttes du robinet venait tapoter le fond du lavabo. La baignoire à pied était devenue un refuge à cafards et grosses araignées poilues. Elle effleura les étagères du lavabo avec son doigt, un nombre incalculable de grains de poussières s'étaient déposés dessus, Esther éternua sous l'acidité des grains.
* A ta mort*
Un vent glacial caressa le dos de la jeune femme, elle décidait alors de quitter la pièce au plus vite et aller jeter un il à celle de droite.
La chambre parentale n'était pas très grande, un lit rococo venait couvrir l'espace et une petite commode munie de plusieurs tiroirs se trouvait juste en face du lit. Elle était décorée d'un cadre photo de la famille Holt ainsi que d'un vase de tulipes fanées. Esther prenait la cadre et soufflait sûr la saleté qui l'envahissait. Le sourire était présent sur chaque membre de la famille, elle reposa soigneusement le cadre à sa place. Elle ouvrait chaque tiroir, le premier était réservé aux soyeux et doux draps blancs, le deuxième aux têtes d'oreiller dont les plumes s'envolaient du tiroir. Dans le troisième il y avait une petite boîte rouge, Esther prenait place sur le bord du lit dur comme de la pierre. Elle ouvrait doucement la boîte qui comprenait une bague en or jetée violemment au fond ainsi qu'un tas de photos. La plupart étaient des photos de famille ou du couple, sauf une.
Cette photo représentait Jane, la bouteille de Benzène dans la main droite et une corde dans l'autre. Elle avait les yeux rouges et les cheveux détachés. Elle regardait droit devant elle, les yeux à moitié plissés qui poignardaient celui ou celle qui les regarde.
"- Venez-vite! s'exclame Esther
Ils dévalaient l'escalier à vive allure pour rejoindre la pièce de droite. Esther tendait la photo à John qui la saisit avec inquiétude.
"- Juste avant son suicide, vous voyez les blessures sur son visage...soupire John"
Un coquard venait teindre son il droit d'un bleu vif aux quelques reflets rouges. De profondes coupures longeaient ses joues et ses lèvres gonflées de douleur, comme si des aiguilles étaient venues soulever la chair de ses lèvres.
"- Le masque blanc... la larme...la vengeance...le mal...murmure John. Black Evil..."
John reposait la photo dans la boîte avant de refermer le tiroir les mains tremblantes. Il restait maintenant la chambre des enfants. Celle ci était plus grande que la chambre parentale, deux petits lits étaient disposés chacun d'un côté. Une grande armoire aux motifs travaillés touchait le plafond. Les jouets étaient rangés dans des caisses en bois sous les lits. Un ours en peluche dont les yeux avaient été arrachés reposait sûr l'un des lits.
"- Bien, nous avons fait le tour. Voilà tout ce qu'il faut faire disparaître. Affirme Peter
- Pensez-vous que tout faire brûler est une bonne idée? demande John
- C'est la seule solution pour sauver la ville ainsi qu'une âme qui baigne dans la souffrance. Explique Peter. J'en ai parlé aux autorités en montrant toutes preuves bien évidemment, nous avons l'autorisation de tout faire disparaître cette nuit. Des pompiers seront présents pour assurer la sécurité.
- L'envol de Blak Evil ne sera pas trop douloureux? Questionne John
- Elle va perdre tout contrôle et voir tout disparaître, elle sera emportée avec les cendres de ses souvenirs. On se retrouve dès ce soir à la tombée de la nuit devant le portail. Rétorque Peter"
Ils quittaient alors la maison, Esther regardait la maison une dernière fois, elle repensait à ce qu'elle a entendu dans la salle de bain.
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Black Evil
Mystère / ThrillerVous connaissez sûrement la ville de Chester en Pennsylvanie pour son fort taux de criminalité. En effet, ici les meurtres et la violence extrême sont un quotidien. Mais que se passe-t-il quand la vengeance éternelle frappe un coup? Quand l'ADN se m...