Chapitre I : Un ange, une hallucination, un rêve...? (corrigé)

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Sa chevelure flamboyante volait avec la douceur de cette brise d'été,sa douce voix chantonnait un air qui m'était inconnu, son regard plongeait dans le ciel qui s'embrasait avec le coucher du soleil.

Lorsque je l'ai vue,la première image qui m'est venue à l'esprit fut celle d'un ange.Un ange descendu sur terre, nous faisant, par la même occasion,profiter de sa beauté. J'ignore encore quelle était cette «force» qui m'avait poussée à quitter le village dans lequel j'avais passé la plus grande partie de mon enfance, mais peu importe d'où venait cette force, ce qu'elle était, je lui suis et lui serais éternellement reconnaissante : grâce à elle j'ai eu la chance de rencontrer un ange.

Je restais là, plusieurs mètres derrière cette jeune fille qui devait avoir mon âge : je ne pouvais rien faire, mon corps refusait de faire le moindre mouvement. Mon incapacité à bouger, à émettre le moindre son était sûrement due à la peur de faire fuir cet ange. Alors je restais là sans rien faire : juste là, à la regarder et à l'écouter chantonner. Je ne sais plus combien de temps je suis restée ainsi immobile, le temps était devenu comme abstrait, semblable à une chimère. Cet ange à la chevelure de feu ne m'avait pas remarquée et avait gardé le dos tourné.J'avais le sentiment de pouvoir rester dans cette position, immobile,durant des heures. Mais alors que je croyais être sortie du temps,une mélodie que je ne connaissais que trop bien fut émise de ma poche, mon téléphone sonna ! Surprise la jeune fille que j'observais se retourna et me vis. Paniquée, je fis demi-tour et répondis au téléphone. Il s'agissait de mes parents qui s'inquiétaient de mon absence, alors à contre cœur je repris le chemin de la maison,sans revoir cet ange aux cheveux de feu.

Plusieurs jours se sont écoulés depuis ce soir-là, les vacances d'été étaient désormais bientôt terminées. À plusieurs reprises je m'étais rendue en ce lieu, qui me semblait magique, dans l'espoir de voir à nouveau cet ange apparaître, mais en vain. Jour après jour, heure après heure je restais au bord de la falaise sans que rien ne se passe. Au bout de trois semaines,je dus arrêter de m'éloigner si souvent du village car, à mon grand désespoir, je devais préparer ma rentrée, et... et me préparer aux brimades de mes « camarades » qui recommençaient chaque année sans que personne ne s'y oppose.

Alors je repensais souvent à cette apparition qui me redonnait une forme de courage. J'avais tellement envie d'y croire... Malheureusement plus j'y pensais moins cette apparition me semblait réelle. Et j'ai donc fini par croire que j'avais été victime d'une hallucination,que je ne reverrai jamais cette jeune fille aux cheveux semblables au crépuscule. Pour la première fois de ma vie j'avais réussi à oublier mes problèmes au lycée, les brimades, la solitude, la souffrance... Alors je tentais régulièrement de retrouver des éléments qui me prouveraient que ce moment magique avait vraiment eu lieu... mais sans succès. Au contraire, tous les éléments portaient à croire que cet ange était né de mon esprit. Je maudissais alors en silence mes parents qui m'avaient appelé au pire moment.

Les jours passaient et nous étions désormais la veille de la rentrée scolaire. Probablement le jour que je haïssais le plus, car il signifiait le retour au lycée et le retour à la vie en communauté.Je n'avais jamais été ni sociable ni extravertie, bien au contraire, j'avais toujours préféré la compagnie de mes livres et cahiers à celle des autres membres de mon « espèce ». La compagnie des animaux me plaisait presque davantage.

À contre cœur, très tard, je me suis couchée et m'endormis...mélancolique.

Au beau milieu de la nuit, j'ouvris doucement les yeux, je n'en revenais pas ! Je venais de rêver de la scène que j'avais vécue quelques semaines plutôt. De revivre exactement ma rencontre avec l'ange à la chevelure flamboyante...

Ce rêve me faisait alors encore plus douter du réalisme de cette rencontre, en plus de l'hypothèse de l'hallucination : j'avais désormais l'hypothèse d'un rêve, d'un rêve éveillé.

Avec toutes les petites histoires que je m'inventais depuis toujours, je pris alors conscience qu'une de mes histoires aurait pu prendre forme sous mes yeux. Il m'arrivait en effet régulièrement de m'inventer des personnages lorsque je me sentais seule ou que je ressentais le besoin de parler. La présence de vraies personnes m'avait toujours un peu dérangée mais celle des personnages que j'inventais m'avait toujours apaisée... Mais jamais aucun de mes personnages ne m'était apparu aussi réel.

Amor, À mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant