Amor, À mort

Chapitre V : Aveu ou patience (corrigé)

J'avais réussi à faire partir l'idée que j'étais amoureuse de la tête de mes parents et de ma sœur, enfin c'était ce qu'il semblait car ils avaient arrêté de me poser un million de questions. Les repas avaient retrouvé leur calme et leur entrain habituel : oui, calme et entrain à la fois, ce sont les repas dans ma famille. Je n'avais pas très bien compris pourquoi ma sœur aînée était rentrée vivre à la maison, mais elle resterait quelque temps et j'en étais ravie. Je l'adorais, depuis que j'étais petite je la collais tout le temps.

J'étais allongée sur mon lit, comme à chaque fois que je réfléchissais à quelque chose. Je réfléchissais, je retournais encore et encore la question qui volait dans mon esprit, dans tous les sens,sans réussir à choisir. Je l'aimais, j'aimais Lexie, j'en étais sûre, mon cœur ne pouvait s'empêcher d'accélérer dès que je la voyais, je ne cessais de sourire, son rire me faisait littéralement fondre.

Je m'étais décidée il y a un moment déjà : je lui dirai que je l'aimais, mais quand... Quand est-ce que j'aurais le courage de lui dire ? Je ne voulais pas attendre trop longtemps, j'avais l'impression de lui mentir en quelque sorte, mais en même temps j'avais trop peur de le lui avouer. Comment allait-elle réagir ? Est-ce-que l'ange maître de mon cœur serait dégoûté ? Arrêterait-il de me parler ?M'abandonnerait-il ? me renvoyant par la même occasion dans l'enfer que j'avais quittée en début d'année grâce à son arrivée ?C'est avec ces questions en tête que je m'endormis doucement.

Ce manège dans ma tête durait déjà depuis deux semaines, et je réfléchissais tellement le soir que le réveil du lendemain était difficile. Heureusement Alicia était là pour me réveiller.

Ce matin-là n'avait pas fait exception à la règle. Peu de choses avaient changé durant ces deux semaines. J'étais simplement, vraiment, devenu amie avec Mélodie, nous discutions beaucoup lorsque le groupe se lançait dans des sujets où nous faisions office de «meubles». J'avais appris sa passion pour des histoires en tout genre. Mélodie avait un petit frère et une petite sœur qui étaient jumeaux et elle avait l'air de les adorer. J'étais contente de m'être fait, réellement, une autre amie avec qui je pouvais parler librement. Cela m'avait conforté dans l'idée que j'aimais Lexie puisque ce que je ressentais pour Mélodie était très différent et bien moins fort que mes sentiments envers mon ange.

Nous étions dehors entre deux cours, et je discutais avec Mélodie, tout en écoutant d'un oreille ce que disait la jeune fille qui occupait la majorité de mes pensées. Soudain le groupe aborda un sujet qui ne m'intéressait pas en général mais la question qui fut posée à Lexie attira mon attention malgré moi.

«Et toi, Lexie, tu aimes quelqu'un en particulier ?

C'était le pot de colle qui venait de parler.

-Euh... Et bien... Oui... J'aime quelqu'un... ,balbutia-t-elle en rougissant. »

À cet instant je sentis mon cœur s'arrêter, il me faisait mal. J'avais l'impression que l'on m'arrachait le cœur sans ménagement. Je sentais les larmes me monter aux yeux sans jamais couler. J'avais dû pâlir violemment car le visage de Mélodie, qui se trouvait en face de moi, avait changé. Une seconde avant elle rigolait, désormais l'inquiétude se lisait clairement sur son visage. Je me sentais affreusement mal ! Mélodie m'emmena à l'infirmerie en prévenant le groupe que je n'étais pas bien. Je passais le reste de la matinée à l'infirmerie. Mon mal-être ne passait pas, il persistait.

À midi, alors que je sortis de l'infirmerie je trouvai Lexie assise contre le mur à côté de la porte. Lorsqu'elle entendit cette dernière, elle tourna la tête vers moi. Ses magnifiques yeux bleus étaient remplis d'inquiétude. Ils me transpercèrent, me transportèrent dans un autre monde. Nous étions bien ainsi à nous fixer une ou deux minutes sans rien dire, mais le silence qu'il y avait entre nous n'était absolument pas pesant. C'est cette magnifique rousse qui osa finalement briser ce silence avec une voix légèrement enrouée :